jeudi 15 novembre 2012

LII

Je trouve amusant qu'un mouvement contestataire comme le lolita se soit mué en une sorte de protecteur d'une culture bourgeoise et aristocratique fondatrice des mœurs modernes. Je me demande si c'est parce l'ordre du monde au XXIe siècle est totalement inversé par rapport aux siècles précédents, ou parce que le lolita n'est, au fond, qu'un fantasme qui se permet de mêler passé et présent de façon plus ou moins cohérente.
Comment nous, lolitas occidentales, européennes de surcroît, devons-nous considérer les racines du mouvement lolita ? De prime abord, le punk, l'affirmation de soi comme être volontaire, détaché des conventions, libre enfin, colle mal avec cette lassitude désespérée que camoufle mal le rococo, ou cette pudeur soumise de l'ère victorienne. Pourtant, la jeune fille parvient à proclamer sa liberté en cachant pudiquement sa lassitude derrière son armure de vêtements. La lolita est un monde à elle seule, son vêtement transmet et retient ; il indique que la règle change, et en maintient le quidam à distance respectable.
Quelle règle le lolita rejette-t-il, alors ? On lit souvent, lors de discussions entre lolitas, dans la communauté, que ce qui définit le style est l'élégance, la pudeur (voire même la pruderie, sinon la pudibonderie si j'en crois le nombre impressionnant de confusions que je lis sur ces différents termes), le plaisir de se cultiver, etc. etc., mille et une choses qui, apparemment, ne se retrouvent pas dans un monde de « pou-pouffes en short » et de « kikoolol ». Pour autant, la lolita est vertueuse, et donc ouverte d'esprit (sic.). Je commence sérieusement à penser, et c'est ce qui me pousse de plus en plus à m'éloigner des communautés, que le plaisir d'être lolita ne se trouve pas tant dans une harmonie entre l'être et le paraître, mais plutôt dans la volupté de pouvoir se placer en décalage avec son époque, d'avoir de vraies valeurs (??) à brandir comme étendard, bref, une volupté de se sentir exister face à une masse qui ne fait que suivre bêtement les tendances. Faire partie d'une sous-culture est divinement agréable à l'ego, pour autant exister en contradiction ne suffit pas à se définir. Je crois qu'aujourd'hui il est définitivement temps de séparer le lolita comme sous-culture très basique, soit une case de la culture de masse au sein de la culture de masse, et le lolita comme force créatrice, mouvement intellectuel, artistique, culturel. 
Pour moi, le lolita n'est pas tant rejet que réflexion. En lui se reflète le monde, et la lolita y pioche ce qu'elle souhaite. C'est une interprétation de la substance constitutive de l'univers qu'elle teinte d'onirisme. En cela, elle se doit, en effet, d'être ouverte d'esprit : ce qui la différencie des autres, c'est l'interprétation qu'elle donne aux choses. Cette interprétation se traduit par le vêtement, mais pas que. Ce qui compte, c'est ce qui se dégage de la silhouette et du vêtement. Il y a des règles pour définir la silhouette lolita, mais on peut l'être sans l'embrasser totalement : « c'est du lolita » est totalement différent de « être lolita », pourtant les deux se confondent sans cesse. Pour moi, le vêtement n'est pas la fin, mais l'incarnation ; il n'est pas l'esprit du lolita, mais le temple.
Dès lors, comment définir ce qui fait l'âme du lolita ? La question est difficile, car elle fait appel à des choses enfouies dans ma personnalité et dans celle de tant d'autres jeunes filles ; beaucoup d'entre nous disons que nous étions lolita avant même de la savoir, parce que le mouvement général épousait celui qui faisait battre notre cœur sans qu'on ne sache réellement pourquoi. Voici quelques vagues grandes lignes que je parviens à mettre en valeur :
~ Nostalgie d'un temps que l'on n'a pas connu. Le lolita est une réminiscence qui conduit au spleen et au respect de ce qui est ancien.
~ Paradoxe de la jeune fille, qui cultive à la fois l'enfance et le mystère de la féminité.
~ Besoin de créer, par le vêtement, ou par des moyens d'expression que l'on peut parfois assimiler à de l'art (ah, iniquité du talent !)
~ Pudeur dans l'attitude et, pitié ! pas simplement dans l'apparence...
~ Réflexion, donc. Par là je n'entends pas seulement le détachement de la culture « de base », mais aussi de la culture bourgeoise, académique dont je parlais au début. Le but n'est pas de lire un livre, d'aller voir une exposition, ou d'écouter du Chopin en buvant du thé pour s'en vanter ensuite, ou recracher ce que l'on a appris comme dans une interrogation écrite. C'est réellement la réfléchir en soi pour l'ingérer, la comprendre au sens premier du terme, et la faire sienne.
~ Esthétisme. C'est le terme qui, pour le moment, m'est le plus problématique. La lolita a un rapport privilégié avec la beauté, j'en suis persuadée. Lequel, c'est ce que je ne parviens pas encore à définir.  Cela ne restera qu'instinctif pour le moment, donc.
Bref, à mon sens, tout ceci fait que le lolita doit être considéré comme un mouvement à part entière, pas simplement comme une sous-quelque-chose, un moyen de se divertir. Je suis dévastée de voir comme il prend le chemin d'un semi-art-de-vivre, dont le seul but est de paraître, au détriment de toutes les réflexions et des productions artistiques qu'il pourrait engendrer. Heureusement, ces derniers jours, en me détournant un peu plus de la communauté « principale », je vois qu'il reste encore beaucoup de gens de qui apprendre, qui se tiennent à l'écart... ce qui est rassurant.

20 commentaires:

  1. Je suis toujours impressionnée par la justesse de tes mots, de la traduction exacte que tu donnes de mes pensées.
    Même si je ne le montre pas - ou bien est-ce une difficulté à le montrer ? - plusieurs points que tu as énoncés font partis de ma vision du lolita. Les autres, j'ai du mal à les considérer lolita car ils font partie de mon être, de ma chaire, et ont façonné mon âme pour devenir ce qu'elle est aujourd'hui. A ce moment-là, dois-je prétendre avoir été Lolita avant d'entrer dans cette sous-culture ?
    Je suis tout à fait d'accord avec toi pour le terme de "sous-culture de masse de la culture de masse"
    En tout cas, ton article me donne envie de réagir. Je pense que je posterai un article sur le même ton dans les prochains jours.

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    1. Aelin> si tu en écris un j'ai hâte de le lire !

      Hanako > J'ai beaucoup aimé lire ton article <3 tu as raison, beaucoup de personnes vont peut-être dans le lolita par rébellion... Mais je pense qu'il y a un autre type de profil attiré par le lolita : celles qui ont le rêve de petite fille d'être des princesses, admirées, avec une "cour" etc... (j'exagère un petit peu et je dis pas ça pour critiquer, mais ça me parait plausible)
      j'aime te lire car tu me donnes envie de réfléchir à des thèmes auxquels je ne réfléchis pas tant que ça... j'ai plus l'habitude de ressentir le lolita que d'y réfléchir

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    2. J'ai également hâte de lire ton article Aëlin !

      Lempi : C'est possible aussi, à la réflexion j'ai vu beaucoup de jeunes filles se donner le titre de princesse, porter le lolita pour être une princesse... Au fond, je n'ai absolument rien contre, c'est la naïveté poussée à outrance qui m'agace, le vrai comportement de petite fille perdue dans son monde sucré. Peut-être n'est-ce qu'une façade, un moyen comme un autre de fuir le monde... Mais c'est rédhibitoire sur moi ^^"
      Je suis très touchée par ce que tu me dis ! J'avoue que je ne m'étais jamais particulièrement posé ce genre de questions avant que des personnes chères à mon cœur se retirent du mouvement... mon inscription sur FB a provoqué pas mal de choses aussi xD

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  2. Non mais il te manque vraiment une moitié de cerveau toi

    8D Désolé j'ai pas pu m'empêcher!
    Je suis entièrement d'accord avec tout ce que tu as dit, tu arrives à mettre des mots sur des choses qui me reste encore assez obscure.
    Tu devrais mettre un système de +1 XD

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    1. Bah vi, il me manque une moitié, mais ce n'est pas grave comme c'est toi qui l'as 8D
      Pour les +1, oui... mais non. C'est plus rigolo de te lire ! *cligne effrontément de l'œil*

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  3. Ton article m'a énormément touchée et émue, sur le coup je ne sais pas trop quoi dire xD
    Mais c'est vrai que de plus en plus, les filles adoptent le style lolita et se déclarent avoir toutes les qualités qu'on évoque souvent alors que c'est tout le contraire, l'ouverture d'esprit, la culture, l'élégance...et en plus à cause de ça elles se sentent supérieures aux gens "normaux".
    Je ne prétends pas avoir toutes les qualités de la lolita parfaite, loin de là mais je me retrouve quand tu dis que le lolita vient avec une recherche de la beauté, où qu'elle soit. Le souci du détail n'est d'ailleurs pas l'essence même du style ?
    Aujourd'hui le lolita est devenu en occident un sous-style adopté par les djeuns pour se démarquer, au même titre qu'au Japon à ses débuts, pour rejeter les normes sociales, mais maintenant on finit par retomber dedans, les recréer dans le lolita. On ne devient plus lolita par conviction, mais pour appartenir à un groupe social, rentrer dans un autre moule parce qu'on en rejette un autre. Alors qu'au contraire, je pense que lorsqu'on est lolita, on est forcément un peu seule et solitaire.

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    1. Aha, ton premier paragraphe sent l'aigreur face au terme de "moldu" qui pullule un peu partout, je me trompe ? ^^ En tout cas si c'est le cas je te comprends totalement, parce que je ressens la même chose de mon côté.
      Je suis entièrement d'accord avec ta dernière phrase, et au fond, même si la lolita n'était pas seule et solitaire, je pense que ça ne la dérangerait pas vraiment de l'être, parce qu'elle n'a pas besoin des autres pour vivre ce qu'elle aime. Ce qui n'empêche pas d'avoir des affinités avec d'autres personnes, loin de là... Mais la mentalité de groupe m'échappe un peu, à vrai dire. Ce besoin de tout faire ensemble, de partir en voyage ensemble, de poster des photos de rassemblements, etc.; bien sûr que les relations humaines sont agréables, mais j'ai presque l'impression que certaines personnes se forcent pour être rattachées à un groupe, et je trouve ça vraiment dommage.

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  4. J'étais en train de me demander ce que pourraient constituer des valeurs de lolita. Ton article tombe à pic!

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  5. Ton article m'a beaucoup ému également.
    Je ne sais pas quoi répondre à un tel article vu que tu as très bien résumé tout ce qui peut se passer en ce moment.
    La seule chose, c'est qu'en le lisant et te voyant parler de règles et anti-règles, cela m'a fait pensé au mouvement new wave. Les personnes adhérentes à ce mouvement(arrivant dans les années 70) sont en complète contradiction avec les hippies de cette époque qui eux, revendiquent l’industrialisation, le nucléaire, et n'écoutent que du punk. Le lolita est pour moi et d'après tes mots, un rapprochement à ce mouvement.

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    1. J'avoue que je connais très mal le mouvement new wave, mais ce serait un plaisir d'en discuter un peu plus avec toi ! Merci pour ton commentaire.

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  6. Je ne suis pas vraiment douée pour écrire, mais la lecture m'a toujours procurée beaucoup d'émotions. Les mots sont si puissants, ils peuvent transmettre tant de choses. En lisant cet article fantastiquement bien rédigé, j'ai été émue.
    Il me rappelle mes premiers amours avec le Lolita, lorsque les blogs contenant des articles de réflexions autour de ce qui est plus qu'un simple style vestimentaire étaient mes lectures quotidiennes. Ces mots trouvaient alors un profonde résonance en moi. C'était comme si le sentiment d'appartenir à un courant de pensées si belles et si profondes m'envahissait, chassant la solitude de l'incompréhension.
    Mais il me rappelle également mes premiers pas dans la communauté. J'ai voulu plus en apprendre sur toutes ces jeunes filles dont les pensées se reflétaient dans les miennes. Et je me suis rendue compte que leurs préoccupations usuelles étaient bien plus terre à terre. Certes le paraître est une partie intégrante du Lolita, et une communauté reste finalement qu'un groupe de personnes, il est donc normal que les conversations quotidiennes ne soient pas toujours connotées de réflexions spirituelles. Mais je n'ai pu m'empêcher d'être un peu déçue. Où était donc passé ce sentiment d'euphorie qui me prenait lorsque je lisais de si belles choses ?
    D'un côté, je ne voyais pas grand intérêt dans certaines discutions. De l'autre, je voyais (et vois toujours), les personnes m’inspirant comme à travers du verre teinté. Je pouvais les contempler, les admirer, les écouter (lire) en étant comme une petite souris à côté, sans que personne ne me vois, n'ayant finalement pas assez de crédit comme Lolita, mon paraître n'étant pas assez développé. Ou bien est-ce une idée que je me faisais ? Finalement, rencontrer d'autres Lolita s'est avéré pour moi aussi difficile que de parler aux personnes qui m'entourent. Ce n'est pas parce que l'on partage une pensée transcendante qu'il est plus facile de combattre sa nature, dans mon cas, la timidité et le manque de confiance en moi. Ce qui finalement est mon plus grand obstacle est la différence d'âge. Je n'ai découvert le Lolita que très récemment (3 ans environs), et toutes ces personnes que j'admire ne semble pas avoir besoin de rencontrer d'autres personnes, car elles ont déjà trouvé ce qu'elles cherchaient, à savoir d'autres filles avec qui partager leurs pensées, aussi bien futiles que profondes. Des personnes qu'elles ne trouvaient pas autour d'elles. Des amies.
    Je m'en suis moi même fait une, que je chéris précieusement. Mais lorsque que je vois la beauté de certaines EGL française, et la pertinence de leurs esprits, je ne peux qu'avoir envie de me rapprocher un peu plus de l'idéal auquel j'aspire, à savoir pouvoir lier les méandres de mon esprits avec chaque parcelle de ma vie.
    Voilà, j'espère ne pas avoir trop fait de hors sujet ^^' et je prends mon courage à deux mains pour poster ceci !

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    1. Bonjour Clothilde, et merci pour ton message qui m'a beaucoup émue. Je suis touchée que tu aies trouvé le courage pour le poster. "Lier les méandres de mon esprit avec chaque parcelle de ma vie", c'est exactement de ça qu'il s'agit, à mon sens : une cohérence entre les aspirations, les inspirations, et l'apparence. 3 ans dans le lolita, c'est tôt par rapport à certaines "anciennes", pour autant ça ne fait pas de toi une moins bonne lolita, simplement une un peu plus inexpérimentée... chéris ton amie, avancez toutes deux, ensemble, apprenez l'une de l'autre, et tu n'auras plus à te sentir gênée devant la superficialité de la communauté, même s'il est toujours bon d'avoir des modèles ils nous permettent de mettre une image sur certaines idées que l'on a du mal à transcrire. Et j'espère sincèrement que la légère déception que tu as subie ne t'empêchera pas de ressentir à nouveau l'euphorie de tes débuts. La conserver en soi, c'est essentiel pour se sentir harmonieuse.

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  7. Merci d'avoir pris le temps de me répondre, c'est tellement gentil :3
    A vrai dire,maintenant que je me relis à tête reposée, je me dis que je me suis un peu étalée en racontant ma vie ^^' bref...
    L'euphorie est toujours là, simplement modérée d'un peu de raison, pour m'éviter de tomber de trop haut lorsque je me rend compte que le monde réel n'est pas aussi scintillant que dans mes rêves.
    L'amie dont je parlais était en fait à la base un modèle pour moi, mais elle s'est montrée si ouverte et aimable que j'ai su dépasser mon timidité pour lui parler. Je pense que c'est un réel atout d'avoir une personne pour nous guider à nos débuts dans ce milieu. Et maintenant que je commence à avoir une vision plus générale et critique du Lolita, j'ai très envie de me lier d'amitié avec les autres Lolitas que j'admire, car si comme dans mon interprétation (et la tienne), les vêtements reflètent l'âme, alors je pense que les personnes qui font battre mon cœur avec des coordinations sublimes doivent être fantastiques !
    Je pense que tu fais partie de ces personnes, à la personnalité d'une savoureuse complexité, n'ayant d'égale que ta beauté :) Alors j'espère que nous pourrons devenir amies (#'-'#)

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    1. Ne t'inquiète pas, ça fait bien parfois aussi de remettre à plat les émotions qui nous ont conduites au lolita !
      J'avoue que je ne sais pas quoi répondre à ton avalanche de compliments ! Tu es adorable, je ne suis pas sûre d'être digne d'autant de gentillesse. En tout cas, ce que je lis de toi me laisse penser que nous avons sans doute pas mal de points communs, alors je serai ravie de mieux te connaître !

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  8. Bonjour Hanako !
    Bon, je crois que tu sais déjà à peu près ce que je pense du Lolita en tant que « mouvement contestataire », mais à ce niveau, m’est avis que ça relève de la conception personnelle et je ne m’étendrai pas là-dessus.

    Je trouve ton article très intéressant, parce que même si je n’attribue pas de base idéologique au Lolita, s’il en est une – consciente ou non- j’en ai un peu assez de la voir expliquée comme systématiquement construite autour du rejet de quelque chose. Parce que comme tu l’exprimes très bien, il est difficile de définir quoi que ce soit en procédant uniquement par négation.
    Les idées par lesquelles tu caractérises le Lolita me paraissent justes dans le fait qu’elles englobent assez bien les différentes conceptions qu’on peut en avoir. En tous cas, je me reconnais dans certaines d’entre elles.

    Mon avis est très mitigé quant à la réflexion qu’on peut avoir autour du lifestyle. D’un côté, je ne peux m’empêcher d’être d’accord avec toi : je reconnais avoir souvent pensé que le Lifestyle tel que je le voyais développé sur les communautés se limitait au paraître. Cependant, vient le problème de l’absence de « culture Lolita », au sens d’absence de frontière dans ce qui peut être intellectuellement défini comme lifestyle Lolita. Il est difficile d’évoquer quoi que ce soit en profondeur au sein d’une communauté lorsqu’on ne sait pas très bien ce qui s’insère dans cette communauté.

    Bref, merci pour l’article, et bonne journée !

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    1. Bonjour Neyrelle, et merci pour ton commentaire !

      C'est vrai qu'il n'y a pas de culture lolita à proprement parler, simplement des influences, et c'est ce que je trouve dommage en fait. Il ne tient qu'à nous, en tant que communauté, de créer quelque chose à quoi se rattacher, d'autant plus que nombre de lolitas touchent aux arts... mais généralement ce sont celles-ci les plus discrètes, et les moins envieuses de se rattacher à un mouvement quelconque, par crainte d'y laisser un peu de leur liberté. Mais bon, le lolita brasse tellement de choses en fait que ce serait difficile d'y attacher des règles et des codes très stricts, surtout dans l'aspect créatif. Je suis curieuse de voir comment la chose évoluera d'ici cinq ou dix ans, ce que la nouvelle génération aura à proposer pour faire vivre le lolita.

      Bonne journée à toi aussi !

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  9. C'est vraiment pour ce genre d'article Hanako que je me dit que tu es la parfaite lolita alliant grâce et réflexion. *phrase de fangirl*

    Ca fait du bien, parce qu'à force d'échanger sur des futilités en permanence on finit par ne plus cultiver de culture (lolita ou non d'ailleurs) et que lorsqu'on essaye d'aborder le sujet soit on se fait bouder soit troller. J'ai parfois la sensation que nous sommes dans une société de médiocrité où le détail, l'effort et la culture sont considérés comme inutile et frivole et où la seule chose importante est de devenir une célébrité, d'être adulé par les masses (mais sans trop se bouger pour l'avoir faut pas déconner non plus). Et le lolita qui avait se dressait plus ou moins contre ça (comme d'autre sous-cultures) a fini par se faire "assimiler" par ces travers pour les refléter et devenir le nouveau "jean basket" d'une population ayant besoin de se faire remarquer. Il y a peu de lolitas maintenant même si beaucoup de filles portent ces vêtements...


    (ta phrase sur les vêtements lolita, temple de cette mode je trouve cette vision tellement poétique)

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    1. Mais xD Ton fangirlisme me touche mais alors je suis loiiin d'être parfaite xD *rougit et ne sait pas quoi dire*

      Je suis souvent trop sévère et brusque dans mes jugements sur ce culte de la médiocrité, du coup c'est un sujet sur lequel j'ai du mal à donner mon avis par peur de ne pas être assez objective ; quoi qu'il en soit, je te rejoins totalement sur ce que tu dis.
      Tiens, j'ajoute un passage de Robinson que j'ai lu tout à l'heure, et qui m'a marquée par rapport à tout ça :

      "[...] Ton état est le médiocre, ou ce qui peut être appelé la première condition de bas étage ; une longue expérience me l'a fait reconnaître comme le meilleur dans ce monde et le plus convenable au bonheur. Il n'est en proie ni aux misères, ni aux peines, ni aux travaux, ni aux souffrances des artisans : il n'est point troublé par l'orgueil, le luxe, l'ambition et l'envie des hautes classes. [...] Par cette voie, les hommes quittent le monde de façon douce, et passent doucement et uniment à travers, sans être accablés de travaux des mains ou de l'esprit ; sans être vendus à la vie de servitude pour le pain de chaque jour ; sans être harassés par des perplexités continuelles qui troublent la paix de l'âme et arrachent le corps au repos ; sans être dévorés par les angoisses de l'envie ou la secrète et rongeante convoitise de l'ambition ; au sein d'heureuses circonstances, ils glissent tout mollement au travers de la société et goûtent raisonnablement les douceurs de la vie sans les amertumes, ayant le sentiment de leur bonheur et apprenant, par l'expérience journalière, à le connaître plus profondément."

      Bien sûr, ceci s'applique surtout à la médiocrité financière, à une certaine classe moyenne, mais je trouve que cela s'applique aussi à une certaine paresse intellectuelle. Le savoir nuit au bonheur, les conséquences du péché originel sont là ! Il suffit de réfléchir sans trop se forcer mais sans se complaire non plus dans la bêtise, on a des opinions sans trop chercher à les argumenter, des principes de vie basés sur des préjugés (que ces préjugés soient condamnables ou non par la société actuelle), et on vit heureux. J'ai l'impression que ce sont des idées vieilles comme le monde ! Et, forcément, cela pose de nombreux problèmes, également applicables au microcosme du lolita, comme l'existence d'une élite ou non, son statut, etc. C'est ce qui fait que beaucoup de filles se prennent le bec en ce moment. Je pense que c'est à la fois dommageable et inévitable. Et j'ai à la fois envie de me battre pour montrer que le lolita est un mouvement intellectuel, à la recherche d'un idéal qui demande un travail sur soi, difficile à entreprendre, et envie de baisser les bras car la nature humaine est ainsi faite qu'elle a besoin de confort. Mais bon, encore une fois, j'ai des idées assez violentes là-dessus, j'ai sans doute besoin d'un peu de recul pour les polir/policer un peu, justement...

      J'ai l'impression d'avoir fait pas mal de hors sujet et de divagations dans ma réponse, désolée, mais c'est un sujet sur lequel je réfléchis énormément ces derniers temps et du coup je m'éparpille pas mal dessus... Désolée >_<

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    2. Juste un rapide passage de fangirl également, je viens de lire tellement d'inepties sur le forum et je suis (inconsciemment ?) venue voir ton blog ensuite, en quête de réconfort et d'espoir. C'est ce que j'ai trouvé, et plus encore, tu arrives à mettre les mots justes sur ce que je n'arrivais même pas à brièvement former dans mon esprit. Merci <3

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