dimanche 31 janvier 2016

CCLXXXIV ~ Avouez que ça vous manquait…

… les questionnaires.

C’est parti pour les 365 questions qui pullulent partout chez les roris en ce moment (bien que ce questionnaire eût dû normalement en contenir 366). Néanmoins j’en sauterai pas mal, car sortie des livres et des vêtements, moi, vous savez…


Q.2: Look up a list of museums in your area.

Petite sélection personnelle sur ce que j’ai envie d’aller voir en ce début d’année :
~ La Mode retrouvée à Galliera. Je suis tombée par hasard sur le catalogue à Strasbourg (pourquoi pas), la collection de robes exposée là-bas me semble renversante.
~ Les dessins du Parmigianino au Louvre, qui se termine malheureusement dans 15 jours, mais que j’espère réussir à aller voir.
~ Pas une exposition, mais le musée Gustave Moreau a rouvert depuis un an et je n’y suis toujours pas retournée depuis le début des travaux, ce qui est incompréhensible.
Sans compter tout ce que j’avais déjà listé précédemment et qui est toujours en cours (par exemple cette exposition sur la broderie coréenne à Guimet que j’espère bien réussir à voir avant qu’elle ne s’achève fin mars…).


Q.5: Discover a new book to read.

Depuis le début du mois, j’ai pris l’initiative de lister tous les livres que je souhaite lire, ce qui est à la fois très pratique et très effrayant (une vie, mes amis, c’est beaucoup trop court). Je suis donc obligée de faire des choix, dans cet océan de références, et les trois qui se détachent pour le moment des autres sont les suivantes :
~ Le Dit du Genji. J’ai été jusqu’à lire le journal de Murasaki Shikibu, mais jamais celui de ses ouvrages qui a traversé les siècles : c’est un peu ridicule.
~ Henri III par Pierre Chevalier : Cela fait des années que cette biographie de l’un des rois de France qui me fascine le plus m’est recommandée par des personnes dont j’admire l’érudition, mais j’ai beau l’avoir acquise l’an passé, je ne l’ai toujours pas commencée. À la place, je me raisonne pour ne pas acquérir Louis XIII, du même auteur… Avoir le sens des priorités, c’est tout de même compliqué.
~ Philosophie animale, des éditions Vrin : Parce que j’ai beau être végétarienne depuis plus de 8 ans à présent, j’en ai assez que le discours en faveur des animaux soit uniquement réduit à un appel aux bons sentiments, et je serais curieuse de lire quelque chose de mieux construit sur le sujet.
L’idée est donc de faire passer ces livres en priorité sur ma liste d’achats et de lectures, haha…ha… ha…


Q.17: Make a travel wishlist.

~ En France : Dijon, Bordeaux, le Jura (c’est vague), la route des Vins bourguignonne à vélo en début d’été (c’est précis), la Corse, le Gers, les châteaux de la Loire et de la région parisienne… Je serine en permanence que la France est un pays incroyable, et je le pense vraiment : tant de diversité dans le paysage et l’architecture, c’est tout de même remarquable. Ce sont dans les moments difficiles de son époque, je crois, qu’être attaché à son pays est le plus important ; voyager en France est une façon pour moi de lui témoigner un peu d’amour. Je reviens de Lyon aujourd’hui, je suis encore plus amoureuse qu’avant : c’est que ça fonctionne bien.
~ Sur le continent européen : ma dernière lubie, c’est Bratislava. Sinon, Helsinki, Munich, Saint-Pétersbourg et Moscou, le nord de l’Italie, Rome et la Sicile, Malte, la Crète, l’Andalousie, le Portugal et pour ce qui est un peu moins continental, l’Écosse et l’Islande.
~ Dans le reste du monde : Buenos Aires et le Rajasthan.
L’idée est de faire le tour de cette liste avant mes 30 ans. Et vouloir, c’est pouvoir (si, si).


Q.19: Photograph your handwriting.

Juste une excuse pour encore vous parler de mes vacances d’été, désolée.


Q.22: Share a favorite book. 

Guerre et Paix, encore et toujours… Mais ce roman est si riche qu’à mon sens, si une malédiction nous condamnait à ne pouvoir lire qu’un seul livre, il faudrait choisir celui-là.


Q20&27: Performance schedule for your local ballet & orchestra. 

Si vous êtes à Paris autour de mars/avril et que vous avez la possibilité d’y assister, l’opéra Bastille donnera Roméo et Juliette de Prokofiev (chorégraphie de Noureiev).
Quant aux concerts dits classiques, j’aimerais bien réussir (enfin !) à aller voir le concert de musique tzigane (très classique donc) donné par Jacquemart-André entre les mois de février et de mars, mais ce n’est pas gagné, les places étant souvent difficiles à obtenir. Quant au reste… Hélas ! Il faut bien manger aussi, et de préférence pas seulement des pâtes.

mardi 26 janvier 2016

CCLXXXIII ~ Pre-Raphaelite

Photographies : Alexandra Banti


Where sunless rivers weep
Their waves into the deep
She sleeps a charmed sleep:
Awake her not.
Led by a single star,
She came from very far
To seek where shadows are
Her pleasant lot.

She left the rosy morn,
She left the fields of corn,
For twilight cold and lorn
And water springs.
Through sleep, as through a veil,
She sees the sky look pale,
And hears the nightingale
That sadly sings. 


Rest, rest, a perfect rest
Shed over brow and breast;
Her face is toward the west,
The purple land.
She cannot see the grain
Ripening on hill and plain;
She cannot feel the rain
Upon her hand.

Rest, rest, for evermore
Upon a mossy shore;
Rest, rest at the heart’s core
Till time shall cease:
Sleep that no pain shall wake;
Night that no morn shall break
Till joy shall overtake
Her perfect peace.

Christina Rossetti, Dream Land.


 ~~~

Cette série est elle aussi un doux souvenir de l’été passé. En nous promenant au bord de la mer, Alexandra me dit : « Va dans les lauriers ! » ; il n’en fallait pas plus à son talent pour en tirer de jolies images. J’en profite pour placer ici un extrait d’une autre série, non publiée ici, réalisée avec Charlotte Skurzak quelques mois auparavant et dont celle-ci forme un écho imprévu.

Tadaa.

Ces deux séries avaient pour source d’inspiration le travail des pré-raphaélites. De leur confrérie, la postérité en a surtout retenu la peinture, mais ce mouvement si cohérent et complet (je ne suis pas partiale du tout) s’est attaché à bien d’autres formes d’expression artistiques et artisanales, dont la poésie et la photographie (l’auteur du poème recopié ici est d’ailleurs la sœur du peintre Dante Gabriel Rossetti).

Maud, Julia Margaret Cameron, une inspiration.
Il est d’ailleurs amusant de constater l’usage florissant que les préraphaélites ont fait de la balbutiante photographie, eux qui rejetaient l’art corrompu, vicié de leur époque et des quelques siècles qui les précédèrent. Finalement, mêler la volonté de revenir à un idéal antérieur avec la technique de la modernité n’est pas vraiment un paradoxe, mais plutôt une façon assez saine de se réapproprier certains éléments du passé sans tomber dans une stérile nostalgie ou le pastiche sans intérêt. Les thèmes sont limités, à l’image de l’homme sans doute, mais le chant, lui, est multiple, changeant, inépuisable.

La réappropriation est, en fait, ce que font les meilleurs*.

*(Et par « les meilleurs », je veux bien sûr dire « Gérard de Nerval ».)

lundi 25 janvier 2016

CCLXXXII ~ Rentrer chez soi, lire dans son lit, devenir un chat savant.

Wanda Wulz, Io + gatto.
Bien qu’il ne neige ni ne givre, cet hiver possède malgré tout quelques caractéristiques particulières à sa nature : les nuits sont longues et plutôt froides. L’hiver, délicieuse saison où le lit devient le cœur de l’existence ; car après tout que ne peut-on pas faire dans un lit ? Apportons-y livres, musique, thé, pépins de grenade, que sais-je : le lit est une terre tendre et fertile où rien ne semble impossible.


Pour achever de faire de mon lit un sanctuaire, je lui bâtis une forteresse. Je l’entoure de menus talismans, comme le calendrier qu’a réalisé mon amie Oe Nothera pour célébrer la nouvelle année, et qui me fait furieusement penser à certaines compositions du Calendrier magique de Manuel Orazi.


 (Oe Nothera et son calendrier mobile par Timothée Lestradet. Si comme moi vous trouvez ça joli, il en reste encore ici.)

Les rudesses de l’hiver supposent de tendres contreparties. En attendant le mois de mars (bientôt… !), je regarde des images de l’océan surpris par le froid. Même loin de lui, je sais que l’océan, en cette saison, est superbe. Je repense à Biarritz, voilà déjà trois ans, alors que je passais le jour de l’an les jambes dans l’eau sous un ciel de cendre… Il est des paysages qui marquent à jamais les sens et l’esprit, et dont l’absence, comme pour un membre amputé, provoque parfois d’impalpables piqûres.

Land meets water.
Les thés se mêlent à d’autres épices, les parfums d’intérieur deviennent aussi capiteux que ceux du monde au-dehors sont mordants et épurés. Le matin, j’enveloppe mon chignon d’essence de lys et de tubéreuse pour le plaisir de me rouler dedans le soir, une fois les cheveux dénoués, et quel plaisir… ! Les plus vains sont les plus charmants, ils suffisent à justifier les sombres minutes du long suicide qu’est l’existence. S’enivrer d’une odeur, d’un souffle, étreindre le minuscule pour en tirer un peu d’éternité : l’hiver, où règne le sommeil, oblige l’esprit en quête d’éveil à plus d’efforts pour se nourrir.
D’où peut-être la frénésie de lectures, au chaud sous les couettes moelleuses, à attendre la neige en admirant la pleine lune. Tout à l’heure encore, je sortais de la librairie japonaise de Paris la bourse vide, mais avec ce sentiment d’accomplissement et de joie qui offre la noblesse à l’inconscience. Ah ! Serrer son petit paquet de livres contre soi pour se protéger du vent qui pince les doigts, et songer aux douces heures à venir ! Se repaître dans l’espoir d’éclore, c’est ce que font les rêveurs las de simples chimères ; c’est ce que font les fleurs.

jeudi 21 janvier 2016

CCLXXXI ~ Breloques (encore, toujours…)

Fascinants objets que les bijoux. Indicateurs de richesse, de statut social, de bon ou de mauvais goût, pacotille ou artisanat, parfois talismans, sinon reliques ; la parure semble presque aussi vieille que l’homme, et si je ressens beaucoup d’admiration pour les artisans en général, je chéris particulièrement ceux liés au bijou. Les orfèvres et autres joailliers, évidemment, mais aussi ceux qui maîtrisent des matières moins nobles que les ors et les diamants, et qui jouent de leurs pinces et de leurs modestes perles de verre pour inventer tout un monde dans un seul objet. Je voue (presque) un culte à l’œuvre de René Lalique (et plus globalement au bijou Art nouveau) qui a poussé à la perfection cette idée de monde miniature. Le souci de la cohérence était tel que Lalique allait jusqu’à mêler ses émaux et ses métaux précieux à de simples coquilles de noisettes, pour peu que le sujet s’y prêtât ! (Et si vous en avez l’occasion et que le sujet vous intéresse, je vous conseille vivement L’Art nouveau en Europe de Roger-Henri Guerran qui consacre tout un petit chapitre presque lyrique au travail de Lalique.)

Par exemple.
Évidemment, n’est pas Lalique qui veut, et toucher un jour l’une de ces merveilles autrement qu’avec les yeux paraît plutôt compromis. Heureusement, la joaillerie contemporaine ne fait pas preuve d’autant d’audace et d’imagination que lui (un seul rêve inaccessible suffit), et une jeune garde plutôt discrète, souvent japonaise mais pas seulement, a pris le relais avec des matières et des moyens plus accessibles. Nous restons certes loin du génie créatif de la Belle Époque, mais après tout, si le monde devait définitivement se figer face au génie, nous ne ferions absolument rien (ce qui n’empêche pas de tenter de faire au mieux).
Mais si j’aime regarder, toucher, porter les bijoux, ce que je préfère c’est encore les créer. Je n’ai ni patience ni technique en couture, mais pour les bijoux, c’est autre chose… Voir une chaîne de perles prendre lentement forme est l’une des sensations que je préfère. Dès lors, j’ai décidé de m’atteler à un projet à la hauteur de mes ambitions et de mes amours. J’ai déjà quelques idées de croquis, d’ambiances (là encore), et je me fixe jusqu’à mon prochain départ au Japon (en mai) pour lui donner corps. Février sera consacré à la recherche de la forme, mars à celle de la matière, et avril à la réalisation finale. Cela restera de l’ordre du loisir et de l’amateurisme, mais après tout, pourquoi pas ?

Parmi mes dernières sources d’inspiration, citons…

Du classique. 

Schwarz Schmetterling
Alexander McQueen
Mascherina
Plus imposants que vraiment imaginatifs, j’apprécie néanmoins la finesse des compositions et l’effet de symétrie qui se dégage de ces pièces. Cela fait longtemps que j’aimerais travailler sur des bijoux de corps comme ces épaulettes, ou sur des harnais de chaînes et de perles ; à voir.

Du bizarre (et surtout des yeux).

Hima
(Le surréalisme dans la création d’accessoires fonctionne toujours aussi bien.)

Des rêveries d’Orient.

Véronique Jeantet et ses merveilles.
Colliers de 律吕迢暘
(Les jeux sont faits, rien ne va plus.)

Ainsi, rendez-vous dans trois mois : à présent que j’en ai parlé ici, plus d’excuse possible.

mardi 12 janvier 2016

CCLXXX ~ Flectere si nequeo superos acheronta movebo

Je n’ai jamais rédigé de liste de choses à faire avant de mourir, mais si tel avait été le cas, j’y aurais probablement noté : « voir Martha Argerich en concert ».

C’est chose faite.

Depuis, je ne fais qu’imaginer ce que peut être une vie dédiée entièrement à son art, de voyager dans le monde entier et de chercher sous chaque architecture une nouvelle façon de se perfectionner. N’admettre que discipline et émerveillement perpétuels, faire venir à soi tous les échos du monde et les presser pour en tirer l’ambroisie ; il suffit d’une goutte pour devenir créature poétique, comme un pépin laisse éclore la créature infernale : qui est poète, sinon celui qui navigue ainsi d’une rive à l’autre… !

L’artiste est un pont, et Argerich elle-même en devint un, partant de ses mains jusqu’à chaque membre de l’auditoire. Avec sa chevelure argentée, sa longue robe noire, elle apparaissait comme une Hécate tranquille, dont seules les mains s’agitaient superbement, portées par le génie.

« Je suis le fruit de mon époque, et j’en regrette le manque d’ambition et de profondeur » : voici ce à quoi je pensais tout le long du concert. Les mystiques refusent toute union avec leur raison, et les raisonnables rient de leur mystère ; cela vaut ce que ça vaut, mais j’y vois une cause majeure du néant poétique du XXIe siècle en France : la discipline et l’émerveillement volettent chacun de leur côté, vainement. Ajoutons-y cette culture du divertissement dont l’ampleur grandissante ne cesse de m’effrayer, et nous y perdons, de surcroît, le goût de la pensée. Nous laisserons à la postérité nos quelques données factuelles, sociologiques, mais sans doute aucune œuvre majeure (Harry Potter, c’est un peu juste, tout de même).

Mon enfant, il n’y a plus de chevaliers que dans les livres !

sauf si l’envie nous vient de revêtir une armure. L’humanité a certes déjà eu ses périodes de néant, mais est-ce une raison pour s’en contenter ? Le monde s’agite, les fondations tremblent : le moment est peut-être venu de s’engouffrer dans la brèche.

lundi 11 janvier 2016

CCLXXIX ~ Été

 

L’été dernier (eh oui, tout ceci replonge dans de doux et – déjà – lointains souvenirs) je suis partie en visite chez quelques amis dans le sud de la France, et Alexandra Banti était de la partie. Elle habitait encore au bord de la mer, et a profité de ma présence pour s’essayer à un un certain type de pellicule qui devait donner, une fois développée, des images dans des tons bleutés et rosés assez proches des diapositives.


La lumière, ce jour-là, était si blanche et crue que nous avions peur que le résultat soit complètement raté. Mais pour une première fois, avec ce type de matériel dans des conditions plutôt hostiles, je trouve le résultat vraiment, vraiment joli. Évidemment, avec mon faible grandissant pour l’esthétique 70’s, ses couleurs, son grain, je ne pouvais qu’être contente. Et en plus, il y a la mer : impossible de masquer ma partialité.


Mais là où je trouve cette série vraiment sympathique, c’est qu’elle réinterprète la façon dont un photographe des années 1970 aurait pu réinterpréter le cyanotype, et ce jusque dans la robe, elle-même réinterprétation 1970 de la robe édouardienne ! Et l’écho, la réminiscence, vont si bien aux thèmes aquatiques ; on ne s’éloigne jamais longtemps de ses amours viscérales…



(Évidemment.)

lundi 4 janvier 2016

CCLXXVIII ~ Des nouvelles du front

Ah ! Une semaine de spätzles au munster, de biscuits aux amandes et à la cannelle, de gewurztraminer ! Tout juste rentrée d’Alsace, je songerais déjà presque à y retourner. Je n’ai jamais tant découvert la France que l’an passé, et j’espère que cela continuera… Je consacre plus de temps à planifier mes voyages que mes obligations quotidiennes, ce qui n’est pas bien intelligent, mais je tiens à me réserver le droit d’être bête.
En attendant, mon chat grossit. Avec un nom de gâteau, sa voie était, elle, déjà toute tracée.


Je n’ai rien acheté en décembre, sinon mon pain quotidien. Ni vêtements – sinon une robe des années 1970 inspirée de celles des Merveilleuses, mais je cédai samedi, et nous n’étions plus en décembre, donc l’honneur est sauf – ni livres. Autant résister à mon appétit dévorant pour le chiffon me fut curieusement aisé, autant je ressentais des bouffées de chaleur terribles à chaque promenade sur les quais de Seine, près des bouquinistes. Mon corps était traversé par tous les symptômes du drogué en manque, des dents qui claquent aux frissons qui dévorent l’échine. Mais je vainquis.
Je dirais bien que j’essaierai d’être plus sage cette année, mais après tout, je n’en ressens pas vraiment l’envie. Je résiste si je veux, si vraiment la situation l’exige, c’est le principal. Et puis, je suis entourée de personnes qui ont le bon goût de me prêter de la lecture si vraiment ma fièvre devient insoutenable. Pour le reste, je ne veux m’astreindre qu’à une seule obligation : lire, enfin, le Dit du Genji dans les mois qui viennent. Rien de plus ridicule que de prétendre aspirer à ce à quoi j’aspire sans jamais avoir lu un tel classique.

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En fait, si je devais lister mes résolutions, j’imagine que la liste ressemblerait à ceci :

~ Voyager plus.
~ Lire plus, c’est à dire continuer de lire ce que je lis, et y ajouter d’autres thèmes, plus diversifiés.
~ Diversifier également mes techniques de création d’accessoires, oser des projets plus complexes, et les mener à leur terme…
~ De façon générale, finir ce que je commence.
~ (Et sur une note plus frivole, posséder, enfin, un collier Vicious Sabrina, qui reprend le thème des cabinets de curiosité pour en faire des bijoux.)

En voilà un qui reviendra pour la traditionnelle liste de souhaits de février.
C’est honnête, il me semble.

Pour finir, les traditionnelles découvertes des jours de congé :

~ Pas de photo, mais vraiment, l’exposition sur les portraits du temps des Médicis est très bien fichue, et vaut le coup d’œil au moins pour les magnifiques gravures d’or sur améthystes dédiées à Cosme 1er et le portrait en pied de Marie de Médicis par Santi di Tito.

Voilà.
~ La confiture de cynorrhodon, c’est bon.

~ Je continue dans ma lancée « je regarde des films de genre des années 1970 » : si vous n’avez rien contre les scénarios de films d’horreur un peu bateau mais que vous appréciez l’esthétique Art nouveau, Suspiria devrait vous plaire. Réalisé par Dario Argento en 1977, le rôle féminin principal y est tenu par Jessica Harper, qui a également joué le rôle féminin principal de mon film préféré, Phantom of the Paradise (au départ la seule raison qui m’a poussée à regarder Suspiria). Même si l’histoire était trop plate pour que je m’enthousiasme vraiment, ce film est remarquable pour ses décors et ses jeux de lumière – qui ont mal vieilli, mais tout de même.

Ah, les années 1970.
~ Enfin, Neko Atsume. Si vous avez du temps à perdre et que vous aimez les chats…


… le Japon a créé le jeu qu’il vous faut. Il vous suffit de mettre nourriture et jouets dans votre jardin, et d’attendre. C’est tout. Et ça fonctionne. Le cerveau humain est décidément plein de mystères.

samedi 2 janvier 2016

CCLXXVII ~ Et de mon âme je ferai une cathédrale.

La fin du mois de décembre m’a toujours fait songer à un abcès qui crève, dans son flot de ripailles, de dégoulinante hybris, de secrètes immondices ; quelle satisfaction lorsque le couperet du jour de l’an tombe enfin, achève l’ignoble goule, et que ressurgit la page blanche où tout reste à dessiner. 

Odilon Redon, Bataille d’ossements.
La Saint-Sylvestre me paraît un élan, un repli avant le bond qui mènera plus loin encore que tout ce qui fut accompli, porté par une vague qui noie l’existence passée dans l’obscurité de l’abysse. Cette froide nuit est un passage bienfaisant, qui donne aux âmes fatiguées le moyen de se tenir à nouveau debout, ne serait-ce qu’un peu : voici venue l’année nouvelle, il sera toujours temps de mourir plus tard ! Et s’il est évidemment difficile, lorsque l’on se sent fourmi, de rassembler une dernière fois ses forces, d’oser penser que cette chance sera la bonne, de sentir ce sang neuf couler dans ses veines, cette illusion de puissance qui n’en est peut-être pas une, y croire juste un peu devient peut-être la première pierre de l’édifice qu’il convient de construire.

À travers les vapeurs de mon thé, je vous souhaite, à tous, une excellente année.
Transparent White Star