dimanche 30 juin 2013

CIII ~ Soirée vente privée Voriagh

Je fais les choses dans le désordre, tant pis ! mais voici un petit résumé de la soirée de vente privée Voriagh qui s’est déroulée ce soir.

Si ne la connaissez pas, Voriagh est une marque française de vêtements et d’accessoires, que l’on trouve à Paris au 47 boulevard Henri IV, mais aussi sur Internet. Ses deux créatrices lui ont donné un esprit gothic chic, avec des pièces à très grande majorité noires et épurées. Voici le lien de leur boutique en ligne, et vous pouvez lire une passionnante interview d'une des créatrices sur le site du Chemin de briques roses. Le parcours de ces demoiselles est très atypique, et je trouve la genèse de cette marque vraiment fascinante !

Bref, la boutique parisienne organisait une vente privée ce soir pour les lolitas, avec des bijoux créés spécialement pour l’occasion.


C’est beau !
La décoration est merveilleuse.
Macaron noir pour soirée dark.
Une veste sur laquelle j’ai eu un beau coup de cœur.
J’ai été assez malade ces derniers jours, la journée devait être bien plus chargée que cela (Cybie venait à Paris pour le week-end, et malheureusement je ne me sentais pas suffisamment en forme pour sortir tout l’après-midi, j’espère que nous aurons un jour l’occasion de remettre ça…). J’ai passé un temps fou à essayer de cacher mes cernes et mon nez rouge (je suis un renne de Noël, vous connaissez la terrible vérité à présent), espérant être digne de ma toute nouvelle jupe Innocent World, que j’ai reçue hier avec ma commande d’anniversaire (soit une robe, une jupe, un short et des chaussettes, le tout payé avec 70 % de réduction grâce à une semaine de soldes sur le site).

Photo curieuse, mais c’est celle où on aperçoit le mieux le tombé de la jupe.
Détail de la dentelle.
Le collier que je porte est un Voriagh, je l’ai reçu à mon anniversaire.


J’ai craqué pour deux bijoux. La bague, c’est parce que j’adore le pourpre, le crabe, parce que je suis Cancer. Quant au bracelet, il a été offert à toutes les personnes présentes ce soir.


 

Encore une fois, j’ai pris des photographies passionnantes ! Un peu de nourriture et des vêtements, pas de visages, mais quelques chaussures… En fait ça me représente assez bien, c’est sans doute ce qui est le plus effrayant.

lundi 24 juin 2013

CII ~ She’s Older, but Alive.

Hier, j’ai eu 23 ans. C’était un moment que j’attendais avec impatience, depuis mon adolescence férue de numérologie et d’astrologie, le 23 étant un nombre dont j’aime la vibration et la symbolique… l’union de l’ambivalence et de l’ordre, qui produit le mouvement et la sensation, l’harmonie…

Bref. J’en parlerai mieux un peu plus tard, je n’ai pas encore les photos et je ne suis pas tout à fait remise de mes émotions.

Les événements de juillet approchent… Je serai présente à la Japan Expo le jeudi, dans un cosplay qui ne sera pas à la lettre celui de Serenity, mais un peu quand même (oui, je suis la clarté même). J’ai fini de recevoir ce dont j’avais besoin aujourd’hui, en revanche je patauge dans la semoule pour la TP Baby, qui a lieu dans moins de deux semaines, et pour laquelle je n’ai absolument rien préparé. Je compte y aller en mariée, mais l’idée que j’ai est si ambitieuse que je ne sais par où commencer. A mon avis je serai loin du compte vendredi en huit, tout comme pour la dernière TP d’ailleurs, mais sait-on jamais.
Deux jours de suite en blanc donc, je compenserai à la soirée Clara Maeda et à la Convention Lolita… Pour rester dans l’esprit de la marque, j’ai en tête quelque chose de très bouffant avec une coiffure assez élaborée, pleine de voiles et de roses, mais là encore je pense manquer de temps pour tout réaliser convenablement. En revanche, pour la Convention, je viendrai l’un des deux jours en poupée vampire. Et pour le reste… On verra bien.

Mon esprit est complètement embrumé ces derniers temps, cela fait des jours que je n’ai pas ouvert de livre, mais je suis trop épuisée pour me concentrer. Et je n’arrive pas à avancer dans La Nouvelle Héloïse, je compatis trop avec Saint-Preux depuis qu’il est revenu de son voyage autour du monde. Son déchirement entre tendres souvenirs et déférence toute neuve envers la mère et l’époux est trop brillamment suggéré pour que je puisse lire avec sang-froid. Entre temps j’ai lu Kitchen et relu Alice à travers le miroir, il faudrait aussi que je me remette à la philosophie ; Schopenhauer est en pause depuis des mois parce que je me rappelle mal mon Kant, mais je n’ai pas le courage de m’attaquer à la Critique de la raison pure tant je sais ce que ça réclame comme efforts (j’aime Immanuel, mais le coquinou est ardu !). Je pense qu’il me faudrait rompre complètement avec mes lectures actuelles et mes pistes de recherche pour mettre un peu d’ordre dans tout ça et repartir sur de meilleures bases. Ce qui tombe plutôt bien, comme j’ai reçu plein de livres plus ou moins bizarres pour mon anniversaire.

Et puis, je joue à Yoshi Story, comme j’ai eu une 64 pour mon anniversaire. C’est un jeu qui a une certaine importance sentimentale pour moi, le premier jeu vidéo auquel j’ai joué de ma vie. Je venais juste d’avoir neuf ans, et nous étions partis en vacances chez un collègue de mon père, dans le Gers, dont le fils, plus âgé que moi de deux ans, possédait une 64. Mes parents refusaient catégoriquement que je joue aux jeux-vidéo, alors on y jouait tous les deux en cachette, la nuit, en descendant le grand escalier de bois qui grinçait horriblement sous nos pieds. On allait chiper des biscuits dans le placard, on se mettait dans le canapé, et on passait quelques heures à jouer. Enfin, je le regardais jouer, plutôt, j’étais trop mauvaise pour qu’il me laisse la manette très souvent.
C'est vraiment un jeu adorable, tout mignon et niais, assez facile aussi mais avec un certain challenge dans le scoring (un melon de raté et c’est fichu. Oui, cette phrase a un sens).


Après cet été merveilleux, j’ai supplié mes parents pendant des mois pour qu’ils m’offrent une console, et j’ai eu droit à ma Game Boy Color avec Pokémon Rouge. Et la suite, on la connaît : je fabrique des pokéballs en perles à 23 ans. 



Mes parents avaient très bien compris où ils mettaient les pieds. C’est terrible un enfant, tout de même.

mercredi 19 juin 2013

Lolita 52 Challenge : June.

Vous l’attendiez (ou pas), voici la suite du 52 Challenge

Le principe consiste à répondre à une question par semaine, mais je préfère faire une division mensuelle pour ne pas trop polluer mon blog. Vous pouvez trouver la liste complète des questions sur le blog FylolitaAnd now, let's start !


June, week #23 : What influences my Lolita style.

Je viens de faire deux messages sur mes inspirations, donc je ne vais peut-être pas trop en rajouter ici… Disons que je suis surtout sensible aux ambiances. Le but que j’aimerais atteindre serait de faire passer par le vêtement un ensemble de sensations qui n’ont pas nécessairement de lien avec lui, comme la réminiscence d’une mélodie, d’un lieu, d’un parfum…
J’imagine que tout lycéen est un jour tombé en cours de français sur Correspondances de Baudelaire, ce poème a été pour moi une sorte de déclencheur. La fameuse synesthésie que les professeurs attendaient de lire dans les commentaires de texte est devenue, alors que je dissertais dessus, mon idéal de perfection. Je veux fermer les yeux et toucher la musique. Je vois et je sens, je sens et je goûte. J’aime les longs cheveux pour leurs parfums, les robes pour ce qu’elles cachent… Imaginer avec les sens, sentir par le seul esprit, être un être complet, uni, et cohérent…!
C’est amusant comme Baudelaire m'a influencée, alors que je n’ai plus ouvert un seul de ses recueils depuis le lycée, justement. Je crois que j’en ai trop mangé en trop peu de temps.

La nature est un temple où de vivants piliers
Laissent parfois sortir de confuses paroles ;
L’homme y passe à travers des forêts de symboles
Qui l'observent avec des regards familiers.

Comme de longs échos qui de loin se confondent
Dans une ténébreuse et profonde unité,
Vaste comme la nuit et comme la clarté,
Les parfums, les couleurs et les sons se répondent.

Il est des parfums frais comme des chairs d’enfants,
Doux comme les hautbois, verts comme les prairies,
– Et d’autres, corrompus, riches et triomphants,

Ayant l’expansion des choses infinies,
Comme l’ambre, le musc, le benjoin et l’encens,
Qui chantent les transports de l’esprit et des sens.

Je n’aime même plus ce poème. Et pourtant, il condense tellement bien ce que j’adore ! Il est donc si facile de se lasser de ce qui nous élève ?


June, week #24 : What's in my makeup bag.


Alors, voici ce qu’on trouve généralement dans mon sac (je vous ouvre les portes de mes secrets cosmétiques, ouh là là !). La liste va de haut en bas, et de gauche à droite.
~ Un vaporisateur d'eau de rose, pour rafraîchir, et parce que ça sent bon.
~ Du baume du tigre, pour soulager mes épaules souvent douloureuses.
~ Mon petite tube de BB cream Missha teinte 13, la teinte la plus claire en vente de cette marque.
~ Mon miroir Anna Sui que j’aime.
~ Un coupe-ongles.
~ Un peu de médicaments pour soigner les migraines (c’est recommandé, quand on passe plus de dix heures par jour devant un ordinateur).
~ Crème Ünt pour les mains au Magnolia.
~ Blush Baby Face de It's Skin.
~ Gloss framboise de chez Ünt.
~ Mascara top coat Kiko, qui est censé recourber les cils mais qui est plutôt du genre à faire de gros paquets, il ne va pas rester très longtemps ici…
~ Pinceau Bourjois.
~ Poudre matifiante Sephora presque vide (la plus claire proposée).
~ Macaron à lèvres It's Skin qui sent la fraise.
~ Rouge à lèvres MAC, couleur media.
~ Mon super-héros, à savoir le Cicaplast de la Roche-Posay. Je crois avoir déjà vaguement évoqué le sujet, mais ma peau est maladivement sèche et gerce au moindre coup de vent. Cette crème fonctionne parfaitement sur moi au moindre tiraillement.
~ Un crayon pour les yeux Spring Heart, marque japonaise que je ne connais pas plus que ça, mais le crayon est chouette. Il est légèrement pailleté. 
Et… Tadaa.


June, week #25 : Best places to wear Lolita.

J’aime beaucoup le porter à l’Opéra ou au théâtre. Je connais certaines personnes pour qui aller au spectacle est surtout synonyme de se faire voir, et bien voir, et par conséquent l’habillement un moyen de se faire remarquer des hautes sphères. Pour moi, aller à l’Opéra est un moyen de voir des artistes en pleine performance, qui donnent de leur talent, de leur cœur et de leur âme, je vais pour voir et non pour donner à voir… Je suis très naïve là-dessus, et j’avoue être à mille lieux de comprendre ceux qui utilisent l’art comme moyen de se faire mousser. Au-delà du bête orgueil de cette volonté, je trouve qu’il s’agit d’un violent manque de respect à l’égard des artistes, quels qu’ils soient (et des techniciens aussi, d’ailleurs), qui travaillent à un noble dessein qui, à mon sens, doit dépasser les vaines guéguerres propres à certaines âmes en quête de reconnaissance. Pour autant, je sais qu’il existe également des luttes d’egos chez les artistes, mais bon… Laissez-moi garder ma naïveté. L’art, la science et la philosophie doivent être désintéressés.
Bref, tout cela pour dire que pour moi l’habillement, dans ce cadre précis, est surtout une marque physique de respect pour ceux qui jouent de leur instrument (le corps en étant un parmi tant d’autres). Mes robes et les boucles dans mes cheveux sont la représentation de mon état d’esprit. Et c’est aussi pour cela que mon lolita y sera toujours sobre, parce que, si je souhaite y être élégante, c’est l’endroit où je souhaite le moins me faire remarquer. Que suis-je, face à l’incarnation de l’art ?


June, week #26 : How I get out of a wardrobe slump.

J’ai expérimenté deux sortes de passages à vide dans mon lolita, celui où je n’ai plus envie de le porter (et là j’attends simplement que l’envie revienne, en expérimentant d’autres choses), et celui où j’ai l’impression de tourner en rond dans ma garde-robe. Pour lutter contre cette dernière forme d’ennui, je m’empêche d’acheter quoi que ce soit pendant une certaine période, et j’essaie de faire des coordination les plus différentes possible de celles que je porte d’habitude, en mêlant deux vêtements que je n’ai jamais associés, ou en mettant en valeur une paire de chaussures un peu originales, par exemple. Lorsque je me sens lassée de quelque chose, je préfère chercher en elle encore plus profondément que la mettre de côté et l’oublier. On a vu souvent rejaillir le feu de l’ancien volcan qu’on croyait trop vieux, etc. etc…

Random poupee girl appreciation VI

Alors que le Bride Event vient juste de commencer, voici quelques tenues de ces dernières semaines.



 



 Les vêtements steam lolita étaient, ma foi, très sympas ! Je me demande si les vêtements inspirés du steampunk vont devenir un événement régulier sur Pupe ?



Je suis folle de cette robe…

mardi 11 juin 2013

Inspirations ~ The Angelic Parts Inside of Me.

Mucha, extrait du Pater

Le Christ aux oliviers

Pleurez ! enfants,
vous n’avez plus de père !
Jean-Paul

I
Quand le Seigneur, levant au ciel ses maigres bras,
Sous les arbres sacrés, comme font les poètes
Se fut longtemps perdu dans ses douleurs muettes,
Et se jugea trahi par des amis ingrats,

Il se tourna vers ceux qui l’attendaient en bas
Rêvant d'être des rois, des sages, des prophètes…
Mais engourdis, perdus dans le sommeil des bêtes,
Et se prit à crier : « Non, Dieu n’existe pas ! »

Ils dormaient. « Mes amis, savez-vous la nouvelle 
J’ai touché de mon front à la voûte éternelle ;
Je suis sanglant, brisé, souffrant pour bien des jours !

Frères, je vous trompais : Abîme ! abîme ! abîme !
Le dieu manque à l'autel où je suis la victime…
Dieu n’est pas ! Dieu n’est plus ! » Mais ils dormaient toujours !…


II
Il reprit : « Tout est mort ! J’ai parcouru les mondes ;
Et j'ai perdu mon vol dans leurs chemins lactés,
Aussi loin que la vie, en ses veines fécondes,
Répand des sables d’or et des flots argentés :

Partout le sol désert côtoyé par des ondes,
Des tourbillons confus d’océans agités…
Un souffle vague émeut les sphères vagabondes,
Mais nul esprit n’existe en ces immensités.

En cherchant l’œil de Dieu, je n’ai vu qu’une orbite
Vaste, noire et sans fond, d’où la nuit qui l’habite
Rayonne sur le monde et s’épaissit toujours ;

Un arc-en-ciel étrange entoure ce puits sombre,
Seuil de l’ancien chaos dont le néant est l’ombre,
Spirale engloutissant les Mondes et les Jours !


III
Immobile Destin, muette sentinelle,
Froide Nécessité !… Hasard qui, t’avançant
Parmi les mondes morts sous la neige éternelle,
Refroidis, par degrés, l’univers pâlissant,

Sais-tu ce que tu fais, puissance originelle,
De tes soleils éteints, l’un l’autre se froissant...
Es-tu sûr de transmettre une haleine immortelle,
Entre un monde qui meurt et l’autre renaissant ?…

Ô mon père ! est-ce toi que je sens en moi-même ?
As-tu pouvoir de vivre et de vaincre la mort ?
Aurais-tu succombé sous un dernier effort

De cet ange des nuits que frappa l’anathème ?…
Car je me sens tout seul à pleurer et souffrir ;
Hélas ! et, si je meurs, c'est que tout va mourir ! »


 IV
Nul n’entendait gémir l’éternelle victime,
Livrant au monde en vain tout son cœur épanché ;
Mais prêt à défaillir et sans force penché,
Il appela le seul – éveillé dans Solyme :

« Judas ! lui cria-t-il, tu sais ce qu’on m’estime,
Hâte-toi de me vendre, et finis ce marché :
Je suis souffrant, ami ! sur la terre couché…
Viens ! ô toi qui, du moins, as la force du crime ! »

Mais Judas s’en allait, mécontent et pensif,
Se trouvant mal payé, plein d’un remords si vif
Qu’il lisait ses noirceurs sur tous les murs écrites…

Enfin Pilate seul, qui veillait pour César,
Sentant quelque pitié, se tourna par hasard :
« Allez chercher ce fou ! » dit-il aux satellites.


V
C’était bien lui, ce fou, cet insensé sublime…
Cet Icare oublié qui remontait les cieux,
Ce Phaéton perdu sous la foudre des dieux,
Ce bel Atys meurtri que Cybèle ranime !

L’augure interrogeait le flanc de la victime,
La terre s'enivrait de ce sang précieux…
L’univers étourdi penchait sur ses essieux,
Et l’Olympe un instant chancela vers l'abîme.

« Réponds ! criait César à Jupiter Ammon,
Quel est ce nouveau dieu qu’on impose à la terre ?
Et si ce n’est un dieu, c’est au moins un démon… »

Mais l’oracle invoqué pour jamais dut se taire ;
Un seul pouvait au monde expliquer ce mystère :
– Celui qui donna l’âme aux enfants du limon.

Gérard de Nerval

« […]Le jour enfin paraît ; et comme les rideaux d’un tabernacle qu’on relève, des nuages d’or en s’enroulant à larges volutes découvrent le ciel.
Tout au milieu, et dans le disque même du soleil, rayonne la face de Jésus-Christ.
Antoine fait le signe de la croix et se remet en prières. »

Flaubert, fin de la Tentation (version définitive).

PS : Cliquez sur les images pour en voir les sources !
PS² : J’ai longtemps hésité avant de mettre la citation de Flaubert, totalement tirée de son contexte elle peut vouloir dire mille et une choses, et je serais attristée qu’on la prenne pour ce qu’elle n’est pas ; pour autant elle s’articule trop bien avec la façon dont j’ai construit cet article pour que je me résigne à l’enlever… Une phrase, simplement : le Christ n’est pas réellement victorieux ici, tout comme le soleil n’éclaire pas éternellement.

dimanche 9 juin 2013

CI ~ Inspiration & Reality

Inspiration : Gothic and lolita bible IV, nouveautés Victorian Maiden.


Reality : robe J&J, bracelet meta, roses H&M, boucles New Look.


(Même en vidant une demi-bouteille de laque dessus, mes anglaises tiennent mal, c’est désespérant.)
(Et la qualité de l’image est affreuse, j’en suis navrée.)

samedi 8 juin 2013

Review The Little Humming Book I

Curieuse review que celle d’un produit qui n’est plus disponible à la vente, mais bon. Je suis bien trop enamourée de ces produits de maquillage pour ne pas en parler.

Bref rappel de mon coup de foudre : en avril dernier je tombe par hasard sur le PV de la dernière palette de la marque Majolica Majorca, sortie à l’occasion de ses 10 ans, et je suis totalement séduite par l’ambiance. Comme cela faisait longtemps que je voulais tester l’un de leurs produits, je me dis que c’est l’occasion, et je me procure ladite palette.


La vidéo, encore, juste pour le plaisir.

La palette, à sa réception.
J’aimerais pouvoir vous décrire le curieux bruit qui s’est échappé de ma gorge lorsque que j’ouvert la palette pour la première fois, car à l’intérieur on ne tombe pas tout de suite sur le maquillage, non, non. On tombe d’abord sur un livret avec la partition et les paroles de la chanson du PV. Là, j’étais perdue. 

Et, forcément, c’est juste super joli.
La palette est superbe. Ce Enjoy me me fait vraiment penser à ce que pourrait susurrer une fleur vénéneuse avant que  l’on ne respire son parfum mortel. J’aime vraiment la cohérence de cet univers !
De gauche à droite et de haut en bas, nous avons donc : Flower Dust et Green Shower, les ombres à paupières, Moonless Night, la base crème pour les yeux, et Tulip Bed, le gloss pour les lèvres.

J’ai emprunté l’un des bras de l’Ohm pour vous montrer le rendu des différentes teintes, sa peau accrochant bien mieux la lumière que la mienne :

Base, ombres à paupières, gloss.

Bases + ombres à paupières.
Les couleurs sont vraiment belles. La base est d’un aubergine profond qui met joliment en valeur l’aspect irisé des ombres.
Je me maquille rarement les yeux car j’ai de petites paupières, donc les couleurs se voient peu. Il faudrait que j’apprenne à « agrandir » mes yeux, je suis encore une grande débutante en matière de maquillage ! Mais de jolies choses comme celle-ci me motivent à m’y mettre sérieusement.

Hier, comme il faisait beau, j’ai imaginé une tenue que je porterais si j’étais l’une des fleurs de ce jardin. Je voulais des couleurs claires et vaporeuses, donc j’étais quelque peu limitée dans ma garde-robe, mais ce fut amusant malgré tout ! J’étais une petite fleur d’églantier.

L’original.
La copie.
Dans ce jardin empoisonné et odorant, la fleur d’églantier n’est qu’une petite fleur timide qui se cache dans les buissons, mais parfois un papillon vient y flâner, et ne repart plus jamais. 

Sourire bizarre, bonjour.

Il y a quelques mois j'avais acheté des faux-cils avec des papillons, ce fut l’occasion de les porter !

Bref, je me suis bien amusée avec cette jolie palette, j’espère m’amuser tout autant en essayant la deuxième. Pour finir, voici le lien d’une review avec des photos officielles ! Merci de m'avoir lue 

jeudi 6 juin 2013

Inspirations ~ The Demonic Parts Inside of Me

Comme font les pèlerins pensifs,
rencontrant en chemin des inconnus
qui se tournent vers eux sans s’arrêter,
ainsi, derrière nous, d’un pas plus rapide,
une foule d’âmes dévote et silencieuse
venait et en nous dépassant nous regardait.
Elles avaient toutes les yeux obscurs et creux,
et la face pâle, et elles étaient si maigres
que leur peau suivait la forme de leurs os.
Je ne crois pas qu’Erysichton
fut aussi sec, jusqu’à l’extrême écorce
lorsque le jeûne l’épouvanta le plus.
Je me disais en pensant en moi-même : « voici
le peuple qui perdit Jérusalem,
lorsque Marie becqueta son fils. »
Les orbites semblaient bagues sans gemmes : 
qui lit "omo" dans le visage des hommes
aurait bien ici reconnu le m.
Qui pourrait croire que l’odeur d’un fruit
et celle d’une eau pût amaigrir ainsi, 
engendrant le désir, sans savoir comment ?

Dante, Le Purgatoire,  extrait du chant XXIII


Manuel Dominguez Sanchez, Marguerite devant le miroir.







Aux Parques

Un seul, un seul été… Faites-m’en don, Toutes-
[Puissantes !
Un automne où le chant en moi vienne à mûrir,
Pour que mon cœur, de ce doux jeu rassasié,
Sache se résigner alors, et meure.

L’âme à qui fut déniée, vivante, sa part divine,
Cherche en vain le repos dans la ténèbre de l’Orcus.
Mais qu’un jour cette chose sainte en moi, ce cœur
De mon cœur, le Poème ait trouvé naissance
[heureuse :

Béni soit ton accueil, ô silence du pays des ombres !
Vers toi je descendrai, les mains sans lyre et l’âme
Pourtant pleine de paix. Une fois, une seule,
J’aurais vécu pareil aux dieux. Et c'est assez.

Hölderlin.





Takato Yamamoto



VI
La Ronde sous la cloche

C’était un bâtiment lourd, presque carré,
entouré de ruines, et dont la tour principale
qui possédait encore son horloge, dominait
tout le quartier.
FENIMORE COOPER.

Douze magiciens dansaient une ronde sous la grosse cloche de Saint-Jean. Ils évoquèrent l’orage l’un après l’autre, et du fond de mon lit je comptai avec épouvante douze voix qui traversèrent processionnellement les ténèbres.

Aussitôt la lune courut se cacher derrière les nuées et une pluie mêlée d’éclairs et de tourbillons fouetta ma fenêtre, tandis que les girouettes criaient comme des grues en sentinelle sur qui crève l’averse dans les bois.

La chanterelle de mon luth, appendu à la cloison, éclata ; mon chardonneret battit de l’aile dans sa cage ; quelque esprit curieux tourna un feuillet du Roman-de-la-Rose qui dormait sur mon pupitre.

Mais soudain gronda le foudre au haut de Saint-Jean. Les enchanteurs s’évanouirent frappés à mort, et je vis de loin leurs livres de magie brûler comme une torche dans le noir clocher.

Cette effrayante lueur peignait des rouges flammes du purgatoire et de l’enfer les murailles de la gothique église, et prolongeait sur les maisons voisines l’ombre de la statue gigantesque de Saint-Jean.

Les girouettes se rouillèrent ; la lune fondit les nuées gris de perle ; la pluie ne tomba plus que goutte à goutte des bords du toit, et la brise, ouvrant ma fenêtre mal close, jeta sur mon oreiller les fleurs de mon jasmin secoué par l’orage.

Aloysius Bertrand, « La Nuit et ses prestiges » in Gaspard de la Nuit. 




[...] et, relisant ma vie avec horreur,
je la maudis en frémissant
et je me plains, amer, et pleure amèrement,
mais je n’efface pas les lignes accablantes.
Alexandre Pouchkine, in Souvenir.

Transparent White Star