vendredi 29 avril 2016

CCCIV ~ La Seine



Il se dit qu’à Paris vit un monstre qui emporte parfois les âmes seules dans son logis du fond des eaux. Paris, moderne et cosmopolite, garde encore en son sein le reste de ses multiples panthéons, exaltés par des générations d’artistes et par les mystiques qui, aujourd’hui encore, jouent avec l’obscurité. Nul ne s’effraie de la voracité de son fleuve pour ces cœurs qu’il attrape et retient dans son gouffre ondoyant, nul ne remarque sa silhouette aux aguets, femme qui marche, femme qui console et qui mange ; elle passe inaperçue le jour, la nuit, entre les quais et les badauds. La Seine, son eau glauque, sa vase millénaire, savent accueillir les âmes tristes avec la tendresse qui leur faisait défaut. Elle tend ses bras aux désespérés qui la contemplent rêveusement, elle illumine de ses reflets les vestiges des siècles qu’elle a parcourus, la nonchalante guivre aux écailles de jade…


L’atmosphère parisienne est lourde des ténèbres humaines, et entre les anneaux de la Seine nichent encore la clameur du tocsin et le rugissement du massacre. Elle charrie lentement la fange et la malédiction, alanguie du poids des ombres, mais son appétit enfle toujours : elle cherche ceux qui l’exalteront malgré ses passions macabres, ceux dont les vers brûlants agiteront un peu ses tièdes profondeurs… Oh, mon amie ! Tes miroitements ont altéré mon œil, et si je pleure, ce sont tes larmes qui coulent. Mon existence est liée à ton cours comme le chêne à la terre, et si je m’éloigne trop longtemps, je me sens faner. Par toi j’aime cette ville maudite, je m’en enivre comme d’un vin capiteux, gras et entêtant, et je vous chanterai tel le rossignol contre le clair rosier ; je vous offrirai mon sang et ma plume, et si une nuit je croise l'ombre de ta vipère, je la saluerai comme on salue les princes.

 

Et pourtant… aperçois-tu seulement mon âme frêle, à travers tes flots impérissables… ?


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Photographie : Vincent Bernard
Mon beau tailleur que j’aime follement : Olga Valeska

Il se voyait bien photographier une scène de film noir, elle se voyait bien porter enfin ce tailleur qui traînait dans son placard depuis des mois, bref, il en faut peu, parfois, pour donner vie à un rêve. Le mien (vieux tout de même de plusieurs années) consistait en de belles images sur les quais de Seine, parce que Paris m’a mordue et contaminée, que cette ville fait aujourd’hui partie de moi et que je me verrais mal la quitter trop longtemps. 
Je suis vraiment enthousiaste devant le résultat ; c’est agréable d’avoir des ambiances aquatiques différentes de celles de la jeune fille dans son lac en forêt, surtout pour quelque chose de si élégant, et je crois que la dernière photo de ce billet va rester longtemps au panthéon des images que je préfère (et non pas parce que je suis dessus, je vous vois venir, les mauvaises langues du fond).

 (Du saxophone et des paroles sur une sirène, voilà ma synthèse musicale pour ces deux univers.)

mercredi 27 avril 2016

Happy birthday, Burogu-chan ! (5–1)

Anniversaire studieux.

(La rapidité avec laquelle cette ces quatre dernières années sont passées est d’autant plus effrayante que mon existence aujourd’hui n’a que très peu en commun avec celle de l’époque…)
Bref, cette année je ferai court avant le discours larmoyant pour ses cinq ans ; bel anniversaire à Burogu-chan, que j’espère encore remplir ces prochains mois avec de bien belles choses.

samedi 23 avril 2016

CCCIII ~ Quelques évocations de Bruxelles, à peu de choses près.

La semaine passée, toujours avec le goût du calisson en bouche et le parfum du thym sur les doigts (allez viens, on va prendre du bon thym), je me suis brièvement rendue à Bruxelles pour voir ma famille, depuis le temps ! Aucune image de cette petite escapade – j’avais prévu de photographier quelques façades Art nouveau, mais pour diverses raisons ce ne fut pas possible, par conséquent je n’ai rien photographié du tout, parce que je suis capricieuse – mais de beaux souvenirs de la maison Horta et quelques citations de Magritte.

L’objet de la poésie deviendrait une connaissance des secrets de l’univers qui nous permettrait d’agir sur les éléments.

La valeur réelle de l’art est en fonction de son pouvoir de révélation libératrice.

Il ne faut pas craindre le lumière du soleil sous prétexte qu’elle n’a presque toujours servi qu’à éclairer un monde misérable.

Le musée Magritte est vraiment bien fichu, la mise en scène est agréable et le choix des œuvres exposées est pertinent.

L’Empire des lumières, mon amour.
Juste à côté du musée Magritte, dans l’enceinte des musées royaux des Beaux-Arts de Belgique, se trouve également un très chouette musée dédié à l’art fin-de-siècle, que j’ai évidemment été visiter, où j’ai pu voir du Redon et du Mucha (ça rime avec youpi, ou presque), et où j’ai découvert quelques artistes belges que je ne connaissais pas, comme Guillaume Vogels.

Vogels, La Neige le soir.
Mais ma plus grande surprise a été de me trouver face à La Noce de Psyché de Burne Jones, que je rêvais de voir depuis longtemps sans avoir la moindre idée du musée dans lequel il se trouvait. C’est chose faite à présent, après quelques couinements.


Mais il n’y a pas que les musées dans la vie (si, si), j’ai pu aussi un peu me promener. Malgré mes nombreux liens avec la Belgique, je n’avais pas remis les pieds dans la capitale depuis près de quinze ans, autant dire que mes souvenirs étaient vagues et plutôt enfantins. À présent, je garde vraiment une très forte impression de ma balade près de ces façades Art nouveau que j’espérais voir et revoir depuis longtemps.

Je vous ai menti, je garde une photo de mon non-périple : le plafond du café Greenwich.
Et comme la vie est amusante (parfois), c’est en Belgique que j’eus mon premier avant-goût de ce qui m’attend en Crète cet été, une sorte de petit-déjeuner traditionnel fait d’avoine, d’amandes, de noix, de crème de sésame et de miel. Je pense que toutes mes passions alimentaires se retrouvent dans cette mixture (moins les loukoums, mais j’en ai mangé à Bruxelles aussi, donc tout va bien), autant dire que je me languis de plus en plus de l’été à venir, car la nourriture, c’est important.

vendredi 22 avril 2016

CCCII ~ Fontaine, toujours je boirai de ton eau.

Mistral préparait le terrain, disais-je voilà bien longtemps déjà (remerciez une connexion capricieuse) : c’est qu’avec les beaux jours la volupté du voyage est revenue, et en plus par des voies déjà chéries depuis longtemps. Revoici la Provence, avec cette fois-ci l’agrément des parfums du printemps (les premières glycines) !

J’ai passé un temps fou à essayer de prendre un bourdon en photo, ne restent que les fleurs – c’est déjà bien.
L’impasse des Fleurs la bien-nommée.
Ces deux jours passés dans le Sud avec la Hasbyn Quyn et son ॐ m’ont permis de m’approcher un peu de la montagne Sainte-Victoire, emblème des vacances lorsque j’étais minaude – noon, ne faisons pas comme si nous parlions le provençal… – mais que je n’avais jamais observé de plus près que par la fenêtre de la voiture familiale ; j’ai donc eu l’occasion, sur mes talons de douze centimètres (eh ! le goût du risque, mes amis), d’aller saluer un mythe et même de crapahuter à côté.


Les montagnes provençales m’émeuvent ; elles n’ont pas la grâce des grands pics, mais tout autant de majesté. Cabossées, arides, elles me donnent l’impression de cacher dans leurs méandres quelque secret primitif que l’on ne peut soupçonner que dans l’admiration ; un peu comme chez de très, très vieilles femmes…
(Et je comprends mieux, désormais, l’obsession qu’avait Giono avec le mot « craie » – au moins une fois par page dans Le Hussard, j’aurais dû tenir des comptes. Ciels de craie, écorces de craie, collines de craie : la nature draine ici des parfums de calcaire mêlés d’amande.)

Mais si je commence à connaître cette Provence sèche qui nourrit mes rêveries depuis l’enfance, entre Méditerranée et garrigue, j’ai pu découvrir cette fois ses rivières et sa fontaine ; Fontaine-de-Vaucluse, tout particulièrement, Fontaine et son moulin à papier, ses fantômes littéraires du Quattrocento et surtout son eau. C’est la Sorgue qui naît ici, la Sorgue et tout son nuancier féerique.


La rivière est totalement limpide, cristalline ; les couleurs ne naissent que de la terre, des algues et de la lumière, d’où ces jeux incessants de turquoise, de gris, d’or dans les verts et d’argent dans les bleus. L’eau ne se révèle que dans le bouillonnement des cascades, c’était fascinant, d’ailleurs, de la voir subitement s’animer juste avant la chute, comme si le miroir face auquel on se trouvait décidait tout à coup d’ondoyer et de serpenter un peu plus loin, emportant avec lui reflets et clarté.

Au pied de la maison de Pétrarque, et justement, en parlant de Pétrarque…
« Plusieurs fois (qui voudra m’en croire maintenant ?) je l’ai vue vivante dans les ondes limpides, et sur l’herbe verte, et dans le tronc d’un hêtre, et dans la blanche nue, si accomplie, que Léda aurait avoué la déchéance de sa fille, devenue comme l’étoile que le soleil efface sous un de ses rayons, et plus sauvage est le lieu, plus désert est le rivage où je me trouve, plus belle ma pensée la figure. Puis, quand la réalité dissipe cette douce erreur, au même endroit je m’assois encore tout glacé, et comme une pierre morte sur la pierre vive, dans l’attitude d’un homme qui pense, qui pleure et qui écrit. »
Canzone CXXIX, De l’absence.

Ce vert citron est irréel.
Pas un nuage, pas une ombre dans le ciel ce jour-là, seuls des avions, de temps en temps, qui déchiraient l’azur d’un trait de coton, tels des poissons qui fendraient la mer pour en border les plaies d’écume. J’étais bien songeuse, ma glace à la lavande dans les mains. J’essayais d’imaginer le village des décennies auparavant, entre les artisans du papier et les lavandières, le parler et les paysages ; rien à voir, donc, avec ces bouis-bouis pour touristes qui bordaient la Sorgue, et je ressentis à nouveau cette curieuse nostalgie des temps que je n’ai jamais connus et que je ne connaîtrai jamais. Sans doute donne-elle plus de saveur encore aux instants que l’on vit, car elle montre, par un jeu de miroirs d’une autre nature que celui des eaux, qu’ils sont eux aussi uniques et incessibles.

(Pas forcément à propos, mais enfin.)

Nous nous sommes ensuite rendus à Gordes (ici, si vous voulez avoir une idée du panorama qui m’a coupé le souffle en arrivant, même si évidemment aucune image ne pourra jamais lui rendre justice).

En tout cas, on sait s’amuser, là-bas.

Encore toute engourdie de Fontaine, je n’ai retenu que peu de choses de cette visite, sinon la vue, les pierres et les iris. C’était intéressant de voir que les bâtiments administratifs modernes ont été construits dans un style architectural proche du vieux village, afin de ne pas en dénaturer la beauté. Quant aux iris… Je ne pensais pas en trouver autant dans le Sud, moi qui leur voue une insatiable passion ces dernières semaines.

Cette photo est bizarrement cadrée juste pour montrer cette verrière à droite que je veux reproduite à l’identique sur ma future maison à flanc de falaise au bord de la mer, merci.
Fontaine et son eau, Gordes et sa pierre, Roussillon et sa terre (Roussillon que nous avons simplement traversée en voiture, mais dont la couleur des maisons rappelle les ocres sur lesquels elle a été construite) ; seuls une dizaine de kilomètres sépare ces villes, et pourtant trois ambiances complètement différentes s’en dégagent. Quelle richesse ! La distance ne contribue que peu à la magie d’un voyage finalement, et il me tarde d’accomplir tous ceux qui se profilent ces prochains mois, en France ou à l’autre bout du continent…

lundi 11 avril 2016

CCCI ~ Le Drac

Je l’ai toujours entendu dire : sous le Rhône (aïe ! beaux mignons, si vous y perdiez pied !), en des profondeurs qui sont inconnues, fréquente, depuis que le monde est monde, un farfadet nommé le Drac. Superbe et svelte ainsi qu’une lamproie, il se tortille dans l’entonnoir des tourbillons où, blanc, il vous transperce de ses deux yeux glauques. Ses cheveux longs, verdâtres, floches comme de l’algue, lui flottent sur la tête au milieu de l’onde. Il a les doigts, dit-on, et les orteils palmés, comme un flamant de la Camargue, et deux nageoires derrière le dos, transparentes comme deux dentelles bleues. Les yeux à moitié clos, nu comme un ver, il en est qui l’ont vu, au fond du gouffre, nonchalamment couché au soleil sur le sable, humant comme un lézard la réverbération, avec la tête renversée sur le coude. Errant sous l’eau avec la lune, d’autres l’ont entrevu, dans les flaques tranquilles qui à la dérobée tirait les fleurs d’iris ou de nénuphar. Mais le plus fort, enfants, écoutez…

On raconte qu’un jour, au quai de Beaucaire, une jeune femme lavait au Rhône sa lessive. Et, en battant son linge, tout à coup elle aperçut dans le courant de la rivière le Drac, frais et gaillard comme un nouvel époux, qui à travers le clair lui faisait signe. «  Viens donc ! lui murmurait une voix douce, viens, je te montrerai, ô belle fille, le palais cristallin où je demeure, avec le lit d’argent où je me gîte, et les rideaux d’azur qui le recouvrent. Viens donc que je te montre les richesses qui se sont entassées sous la vague, depuis que les marchands y font naufrage, et que j’amoncelle en mes souterrains. Viens ! J’ai un nouveau-né qui n’est encore qu’une larve, et qui, pour se nourrir dans la sapience, n’attend que ton lait, ô belle mortelle ! » La jeune lavandière, somnolente, laissa tomber de sa main écumeuse son battoir, et voilà : pour aller le chercher troussant sa jupe vitement à mi-jambe, puis au genou, puis jusques à mi-cuisse, bref, elle perdit pied. Le cours du fleuve l’enveloppa de son flot violent, l’entortilla, pantelante, aveuglée, et l’entraîna aux abîmes farouches qui tourbillonnent par là-bas sous terre. On eut beau la chercher avec la gaffe, introuvable elle fut – et bien perdue. Des jours, des ans passèrent. À Beaucaire, personne, hélas ! ne pensait plus à elle, lorsqu’un matin, au bout de sept années, on la vit qui rentrait, toute tranquille, dans sa maison, son paquet sur la tête, comme si du lavoir, à l’habitude, elle s’en retournait : seulement un peu pâle. Tous ces gens aussitôt la reconnurent et chacun s’écria : « Mais d’où sors-tu ? » Elle, se passant la main sur le front, répondit : « Voyez, cela me semble un songe… Mais qu’il vous plaise de le croire ou non, je sors du Rhône. En lavant ma lessive mon battoir est tombé et, pour l’avoir, dans un bas-fond terrible j’ai glissé… Et je me sentais embrassée sous l’eau par un fantôme, un spectre, qui m’a prise ainsi qu’un jeune homme qui ferait un rapt… Le cœur m’avait failli et, revenue à moi, dans une grotte vaste et pleine de fraîcheur et éclairée d’une lueur aqueuse, avec le Drac je me suis vue, seulette. D’une jeune fille à demi noyée il avait eu un fils – et de son petit Drac, moi, pour nourrice, il m’a gardée sept ans. »
 Frédéric Mistral

Les Ondins sont rarement évoqués ici, c’est désormais chose faite, avec en plus le souvenir de ces dernières vacances d’été qui décidément n’ont toujours pas fini de me hanter (mais, aussi, la préparation de terrain pour mon prochain billet, voyez l’astuce). Belle façon de fêter le 301e article (c’est qu’on est prolixe…) après avoir bêtement raté l’annonce du 300e à cause d’une stupide erreur de compte, mais heureusement tout ceci n’a pas vraiment de sens, comme je n’ai même pas numéroté tous mes billets. L’administration, jusque dans mes loisirs, reste bordélique et pas vraiment mon rayon.

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(Je me tâte encore pour rajouter le poème originel en provençal, parce que la poésie traduite me chagrine toujours un peu. Ici, néanmoins, c’est Mistral lui-même qui a traduit son texte, donc le français prend tout de même un peu de sens.)

mardi 5 avril 2016

CCC ~ (CCXD pour les intimes, mais sans trop de confiture – c’est un mensonge.)

C’est officiel, cet été, à la fin de mois d’août, je serai en Grèce ; quelques jours en Crète, quelques jours à Athènes, et une journée consacrée à la visite de Delphes. Mon poète préféré a eu le bon goût de m’offrir un roman de Dumas qui se déroule entre la Corinthe et la Rome antique (Acté),  ce qui me donne des espoirs qui seront vraisemblablement déçus cet été (le trépied qui vibre, Médée qui me transmet ses pouvoirs, Hécate qui me dépose une lune morte sur le front, bref, rien que des choses bien crédibles et qui en plus n’ont rien à voir avec l’histoire d’Acté). Plus sérieusement, je porterai une robe blanche et j’irai lire sur un rocher face à la mer, cela devrait suffire à remplir de joie mon côté prévisible romantique. J’écrirais bien des récits de voyage, moi aussi (mais en attendant, je lirai ceux de Chateaubriand).
C’est assez charmant, Acté, pour le moment. « Je me suis dit que ça te plairait », me dit le Poète, « ça parlait de pure jeune vierge en 4e de couverture » (pour quoi je passe, même auprès de mes proches, franchement… !). Une jeune fille grecque qui se pare de couronnes de fleurs se sent toute troublée face à un musculeux Romain entouré de mystère et de gloire, et s’est déjà évanouie deux fois en soixante pages. Je crois, de ce que j’ai feuilleté, que cela finit mal (évidemment !) : le bingo sur le thème romance antique du XIXesiècle n’a jamais été aussi tentant. Mais j’aime bien Dumas, déjà parce que certains de ses textes ont été écrits par Nerval, sa plume ravit facilement ma soif romanesque. Et toujours dans la série « Hana pille la bibliothèque du Poète comme si elle n’avait plus rien à lire chez elle », j’ai emprunté Ivanhoé, que j’aurai donc mis 25 ans à commencer malgré la présence de ce célèbre personnage féminin super chouette qui en plus porte mon prénom, tellement chouette qu’un auteur britannique (celui qui est à l’origine des mémoires fictives de Barry Lindon) lui a dédié une fanfic une suite pour satisfaire le lectorat peu satisfait de l’évolution sentimentale du roman de Walter Scott (et on le comprend).
Entre deux bons romans d’aventure qui tachent, je me prépare à un printemps assez chargé, qui n’aidera sans doute pas ma carcasse exténuée par un mois de mars esthétiquement parfait et physiquement éprouvant mais qui promet d’être passionnant. C’est amusant, l’hiver est une saison que j’apprécie pourtant beaucoup, mais chaque début d’avril, je me demande comment j’ai réussi à survivre sans ces parfums, ces fleurs, ces ciels qui prennent du relief et du caractère avec les changements d’atmosphère et de température. J’imagine que c’est une force de l’esprit que de parvenir à oublier ce qui lui est essentiel lorsqu’il ne peut l’avoir… On se déshabitue de tout, même du rayon de soleil qui apaise un corps épuisé d’avoir trop veillé.
Je ne devrais pas me moquer de ces personnages féminins qui se pâment tout le temps alors que je ressens des vertiges simplement en essayant de me tirer hors du lit.
Transparent White Star