mardi 28 janvier 2014

CXLI ~ Show me your bag, lady.

Le retour du Creepy Cat.
Dans la série des intrusions de la vie privée qui me fascinent figurent en tête les photographies de sacs et de leur contenu. Je ne sais pas vraiment pourquoi (un traumatisme d’enfance, sans nul doute), mais j’adore regarder dans le sac des gens, on y trouve souvent des choses surprenantes, et parfois aussi de la jolie papeterie (et j’aime la papeterie). Comme je suis polie, je ne fouille pas dans les affaires de mes proches, mais je suis avec une certaine passion des sites dédiés au sujet (comme sur Flickr, par exemple).

Aujourd’hui j’ai décidé de quitter brièvement le rôle du voyeur, histoire de varier un peu les plaisirs (et de donner l’occasion à ceux que j’épie de m’épier à mon tour, je suis bonne joueuse). Voici donc ce que l’on peut trouver généralement dans mon sac.

Vous avez même droit à un peu de ma couette avec.
Dans mon sac, il y a donc : deux carnets (un pour les listes diverses, l’autre pour les idées qui se pensent géniales) et un stylo, un peu de lecture pour mes deux heures quotidiennes de bus/tramway/métro/cigogne, mon i-thing qui joue de la musique, mon i-thing qui me fait entendre des voix et admirer de la nourriture que je ne peux pas manger, de la menue monnaie, un carnet qui sert à noter mes dépenses mais où la censure y est très forte (un carnet vide, donc), une pochette avec mes cartes diverses, des tickets magiques qui permettent de se nourrir à midi, ma carte de transports, une trousse de maquillage, une console avec un jeu dedans, des clefs, de la crème, un miroir, des bonbons et du maquillage qui s’est échappé de sa trousse parce qu’il avait envie de liberté.
Parfois on y trouve aussi des biscuits, des machins à poster, une brosse à cheveux et un appareil photo.

Je crois que chaque sac renferme un peu de time lord technology, à la réflexion.

jeudi 23 janvier 2014

CXL ~ Le vent se lève !... Il faut tenter de vivre !

(Hier soir, en sortant du travail, je me suis précipitée au cinéma pour voir le dernier long métrage des studios Ghibli et de Miyazaki. Je n’ai pas l’impression que cet article contiennent de réels spoilers, néanmoins, si vous souhaitez rester vierge de toute impression sur ce film, je ne peux que vous conseiller de ne pas me lire. En revanche, lisez le poème de Valéry dont est extrait le titre du film, Le Cimetière marin, il donne une autre dimension au film si l’on a le poème en tête, et je ne regrette de ne l’avoir lu qu’après.)


Vision personnelle de Miyazaki sur Jirō Horikoshi, inventeur du chasseur Zéro, l’avion de combat de l’armée japonaise pendant la Seconde Guerre mondiale, l’histoire du Vent se lève a été fortement critiquée en Asie et a fortiori au Japon. Accusé de manque de patriotisme dans son propre pays (les prises de position pacifistes de Miyazaki ont été accueillies avec aigreur de la part d’un gouvernement qui cherche à réformer la Constitution sur la possibilité du pays à déclarer la guerre), le film souffre de critiques inverses dans les pays alentour, où la représentation de Horikoshi comme naïf et rêveur a choqué.

En Europe, le rapport au rôle du Japon pendant la guerre est différent. Le Pacifique est loin, les batailles américano-japonaises aussi. Nous avions déjà suffisamment à faire avec nos voisins… ! Pour autant les questions centrales du film gardent tout leur sens chez nous : quel statut donner à la technologie, peut-on lui attribuer une valeur morale, et est-il naïf pour un inventeur de se détacher totalement de son propre contexte politique pour se donner totalement à son grand œuvre, dans toute sa pureté et son idéal ?

Miyazaki est très critique vis-à-vis du Japon. Il n’hésite pas à appuyer sur cette image du Japon arriéré au début du XXe siècle, dont toutes les innovations ont été importées, et qui rêvait de pouvoir enfin devenir un précurseur. L’Allemagne, partenaire politique et technologique du Japon, méprise ouvertement cet allié qui ne sait que copier. La construction de bombardiers s’intensifie, la guerre est imminente. Et au beau milieu de tout cela, Horikoshi, inventeur génial, ne rêve que de construire de beaux avions, bien obligé d’obéir aux injonctions de la Mitsubishi, mais utilisant la compagnie pour enfin réaliser cet avion parfait, à la courbe aussi sublime que celle d’une arête de maquereau…

Pour autant je n’ai pas eu l’impression que Horikoshi a été totalement sacralisé. Son esprit talentueux est certes mis en valeur, mais avec les conséquences qu’il implique dans la vie privée ; entièrement dévoué à son rêve, il ne rend guère visite à sa famille ; il retrouve un amour de jeunesse, qui a contracté entre temps la tuberculose, mais préfère l’avoir à ses côtés que de l’envoyer au sanatorium, car sa présence l’aide à se dépasser dans les calculs nécessaires à cet avion idéal. Tout doit servir à la réalisation du rêve, au détriment de tout le reste, cruauté innocente qui semble être le lot du génie.

Rien n’est blanc et rien n’est noir, il n’y a pas réellement de partis qui s’opposent comme dans Mononoke ou Le Château dans le ciel, la guerre est ailleurs, extérieure et pourtant omniprésente. Ce procédé empêche la caricature et rend les problématiques plus subtiles, plus humaines. Plus sombres, aussi. Ce film, totalement désabusé, émeut. Je pense que c’est le long-métrage le plus personnel de Miyazaki. Tous les thèmes que l’on retrouve dans ses films précédents (le passage à l’âge adulte, la place que l’on occupe dans le monde, la question environnementale…) se retrouvent ici presque mis à nu, comme si le cinéaste livrait encore un peu plus de son propre cœur. Si Le vent se lève est réellement sa dernière œuvre, elle serait le point final parfait à tout le reste. Toutes les histoires racontées dans l’espoir de sensibiliser, d’émouvoir pour une cause qui lui paraissait juste, avec toujours cette angoisse d’auto-destruction de l’homme, se ramènent toutes à celles-ci. Voilà ce que j’ai voulu dire, et pourquoi j’ai voulu le dire, ai-je eu l’impression d’entendre pendant tout le film. J’en ai eu les larmes aux yeux presque constamment. Et j’en suis ressortie gorgée d’amour pour ma propre race, capable du meilleur comme du pire. Je suis homme : rien de ce qui est humain ne m’est étranger. Et il faut tenter de vivre, donc. Alors tentons.

Juste pour finir, je voulais vous donner le lien d’un entretien de Miyazaki avec Télérama, que j’ai trouvé pertinent et boulversant. Le vent se lève est magnifique (sa musique aussi d’ailleurs, je n’en ai pas parlé, mais ses accents italiens se marient parfaitement avec ce Japon d’avant, presque curieusement. Joe Hisaichi, hein.), et surtout, c'est un vrai film. Parce que j’en ai assez de ce réflexe, chez certains, d’assimiler le dessin animé à une chose creuse, juste divertissante, pour les enfants. L’animation est un moyen de s’exprimer comme un autre, elle peut servir à faire passer des messages sociétaux, politiques, poétiques, et il y a un peu de tout ça ici. Et de plus, je ne vois pas pourquoi ce qui serait destiné aux enfants devrait forcément être plat et sans intérêt.

Enfin bref, si vous aimez Miyazaki, allez le voir. Si vous vous intéressez à l’histoire du Japon, allez le voir. Le film est sévère. Mais il est juste, parfois, d’être sévère avec ce que l’on aime. 

lundi 20 janvier 2014

CXXXIX

Entre la reprise du travail et l’Open d’Australie, je ressemble plus à une larve migraineuse qu’à une jeune fille dynamique et enjouée. Mais qu’importe ! Les beaux vêtements sont là pour égayer le ronron des jours qui passent et se ressemblent.

Mon amour.
Je préfère largement cette version à ma crème de 2009, la jupe se lace dans le dos et a quelques dentelles et rubans cousus le long de l’imprimé. Je ne m’attendais pas à ce que les couleurs tournent autant autour du marron, dès lors j’ai très envie de voir de plus près la version noire de 2009, avec ses tons violets (bonjour, je suis touchée au cœur).


Et sur la version 2006, pas de nom de marque qui se balade au gré de l’imprimé, et ça me plaît. J’ai toujours trouvé ce procédé quelque peu vulgaire, lolita ou pas, beaux tissus ou pas…Malgré tout, j’aime beaucoup la version 2009 ! Mais elle a quelques défauts que son aînée n’a pas.

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Photo inutile avec quelques achats soldés, robe Axes femme et bague Q-pot.
 Hors soldes, j’ai pré-commandé les chaussures old-school de mes rêves.

En noir, évidemment. Et vernies.
Le lolita, la bonne excuse pour porter des chaussures de peep show.

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Je voulais faire deux petites reviews depuis quelques semaines, je profite de cet article sans réel fil conducteur pour leur consacrer une petite place.

Tadaa
En novembre, j’ai découvert au BHV une curieuse machine, un distributeur de vernis à ongles. Nailmatic, tout un concept donc, propose plus de 60 couleurs de vernis pour 5 euros pièce, de conception française, 3free (c’est à dire sans DBP, toluène et formaldéhyde, réputés nocifs), et vegan.

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J’avais choisi un lavande pour une raison quelconque (je devais être en plein visionnage de Creamy Mami), et franchement c’est assez bluffant. La texture est jolie, brille bien, sèche vite, le seul bémol que je lui trouve est le pinceau un peu large pour mes petits ongles. Je pense commencer une collection.


En fin d’année dernière, je me suis laissée tenter par des autocollants pour ongles de chez VlliVlli, qui propose de très jolis modèles. Ici, les Mucha, mais j’avais longuement hésité avec les Raphaël…
Là pour le coup je ne suis pas vraiment convaincue, je trouve le résultat trop artificiel, les languettes brillent trop et adhéraient mal à mes ongles, comme si j’avais collé sans finesse des morceaux de plastique en guise de manucure. Plutôt déçue, donc. Au moins, en photo, ça ne rend pas si mal.

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Quelques work-in-progress (ou presque) pour finir :


Mon chapelet, en quelques pièces détachées.  Je viens de le commencer, il me manque encore quelques éléments pour m’y mettre totalement. J’ai investi dans des apprêts et des éléments en or plaqué, pour avoir l’illusion de la richesse.


Pour quelques travaux de couture en projet, quelques dentelles achetées sur Esty, sur la boutique de Lacetime. C'est de très bonne qualité pour les prix proposés, quelques fils dépassent parfois mais on peut les couper sans endommager la structure de la dentelle. Et en plus, le vendeur ajoute quelques cadeaux avec la commande.

lundi 13 janvier 2014

CXXXVIII ~ Pythie

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En novembre dernier, Angeline a mis le dernier point à la robe que je lui avais commandée, et je l’ai trouvée tellement belle qu’il fallait l’immortaliser dans une mise en scène à son image. Ce fut chose faite grâce à Yrch, dont j’admire depuis longtemps le talent de photographe à travers les quelques travaux qu’elle distillait dans la communauté lolita. 

Ainsi : stylisme et maquillage Angeline Bertron, photographie Charlotte Skurzak.

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J’espère que ces photos vous ont plu. Je suis vraiment heureuse d’avoir eu l’occasion de les faire, c’est tellement plaisant de se mettre dans la peau d’un personnage autre que soi !

vendredi 10 janvier 2014

CXXXVII ~ Monologue hivernal

(L’hiver de Haydn… Oui, c’était facile. Chut.)

Je l’ai déjà confié de-ci de-là, mais nous avons lamentablement raté notre vol pour Venise, ce qui nous a plutôt attristés durant les vacances, mais nous avons réussi à surmonter cette déception grâce à la nourriture notre volonté. 

Peu avant ce voyage raté, nous avions été assister à une représentation de La Belle au bois dormant de Noureev à Bastille, et ce fut très sympathique. Le ballet n’ayant pas vraiment d’histoire, ou du moins pas de narration très poussée, on pouvait se laisser totalement aller à applaudir la chorégraphie presque acrobatique de Noureiv et apprécier la danse pour la danse. 
Pour ma part ce n’est pas forcément ce que je préfère, j’aime qu’on me raconte une histoire, que le geste soit bouillonnant et pas juste virtuose… C’était très russe en somme, impressionnant et énergique. Mais il m’a manqué ce je-ne-sais-quoi qui émeut.
Néanmoins, alors qu’à l’ordinaire je n’applaudis jamais au cours d’un acte, je n’ai pas pu m’empêcher de jouer les otaries ravies devant la performance d’un danseur que l’Ohm et moi suivons depuis que nous l’avons vu dans un de ces reportages sur l’élite de la danse française il y a un peu plus d’un an (François Alu, chouette patronyme). Sa variation de l’oiseau bleu était à la fois subtile et spectaculaire, avec toutes ces pirouettes et ces jetés exécutés à la perfection pour l’œil non averti du simple spectateur.
La mise en scène était classique et fastueuse, alors une fois n’est pas coutume, j’ai pris une photo pendant le salut des danseurs. Parce que les décors sont tout de même superbes.

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Difficile de bien centrer quand on n’est pas exactement assis au milieu.
La musique du ballet n’est pas de celles que je préfère non plus, je lui trouve un petit quelque chose de pompeux, avec un peu moins de finesse par rapport à d’autres œuvres de Tchaïkovsky. Mais nous sommes très loin du médiocre, hein. Et par exemple, j’aime beaucoup le premier finale, avec la confrontation entre Carabosse et la fée des Lilas.

Tadaa

Disons que si j’écoute avec plaisir la plupart des mélodies du ballet, elles ne font en général pas partie de celles que je vis au point de ne pas pouvoir en détacher mon esprit et qui m’élèvent au lieu de simplement m’accompagner (même si je pense que celle au-dessus mérite une exception). A vrai dire, je préfère presque à ces jolies musiques d’agrément celles qui plantent leur ondes dans les entrailles au point de rendre malade, comme ce mouvement de Strauss, une fois, qui m’avait forcée à quitter une salle de concert pour aller me remettre de la nausée terrible qu’il avait provoquée. J’aime quand mes larmes coulent sans que je réussisse à les arrêter parce que je suis ailleurs (comme pour Dvořák l’an passé), ou que ma température augmente de deux degrés à la seule écoute d’un morceau, ou que mes côtes me fassent mal tant la vibration qu’y provoquent les battements de mon cœur sont violentes. La musique (et c’est aussi le cas pour d’autres types d’œuvres d’ailleurs) est ma façon à moi d’atteindre un état mystique que mon incroyance me refuse sans cesse. Elle exorcise mes angoisses par cette sorte d’épreuve physique qui nous fait dépasser les limites de notre chair et de notre existence pour accéder à cet ailleurs psychique pur et sublime qui est si difficile à entrevoir dans la vie banale et quotidienne d’un pays occidental embourgeoisé. C’est la façon dont les étreintes violentes des falaises et de la mer de mon enfance continuent de s’exprimer dans mon esprit un peu perdu. Il faut de la puissance, ou à défaut, de l’eau. 

En attendant, je corrige des trucs, on gère sa vie comme on peut. Ce n’est pas évident de retrouver un équilibre lorsque tout dans la face que l’on montre aspire peu à peu l’intérêt et la passion de celle que l’on cache, pour ne laisser que du vide ou, au meilleur des cas, de l’ennui. Sourire en réprimant le soupir commence à devenir lassant. Alors il faut agir, en évitant le vice de la paresse. Le travail, qu’il soit de l’esprit, des mains, du corps, est bien plus profitable que la complainte égocentrique. J’en ai assez de ces introspections mille fois répétées et jamais mises à profit.

Il était paresseux, à ce que dit l'histoire,
Il laissait trop sécher l'encre dans l'écritoire.
Il voulait tout savoir mais il n'a rien connu. 

Je travaille un peu des mains alors, préparant le terrain pour le reste. J’ai commandé de quoi me faire un chapelet et un rosaire, et acquis (du moins payé, pas encore reçu) deux vêtements que je rêvais d’avoir depuis longtemps.

Love Moon Princess Stained Angel Print Skirt (rien que ça). C’est donc la version Baby noire de 2006 de cet imprimé qui sera mien après avoir posé la main sur la version crème Alice de 2009, un peu après être revenue du Japon. Je n’ai pas la frénésie des imprimés ou l’envie de posséder un vêtement pour le collectionner en série, mais celui-ci est l’exception qui confirme la règle. J’aime toutes les versions, toutes les couleurs. 
Je ne suis pas très loin d’avoir complété ma wishlist de février dernier, c’est assez satisfaisant. Il me manque la Parure et la Folie, alors que la Démesure est en cours de réalisation pour un projet commun avec Clothilde.

La Madeleine Chiffon Dress de Mary Magdalene, que j’avais ratée à sa sortie et à sa réédition. Je l’imagine tellement bien portée toute simplement avec des chaussures à brides et plate-formes démesurées, chapelet au cou, et ma chevelure lâchée, maintenant qu’elle a retrouvé une longueur acceptable pour une Madeleine

Je tiens de plus en plus à posséder une garde-robe cohérente (ce qui n’empêche pas quelques expérimentations), même si je ne sais toujours pas vraiment comment la définir. J’en ai assez de l’étiquette lolita depuis un bout de temps, j’y accole des mouvances qui ne le sont pas vraiment sinon en esprit, pour moi, parce que c’est tout ce qui m’importe au fond. Je ne suis pas entrée dans le lolita pour me dire lolita, simplement parce que les vêtements me plaisent, une fois les vêtements entre les mains, j’en fais ce que je veux… Quelle image voudrais-je renvoyer ? L’ailleurs, j’imagine, une certaine forme d’onirisme un peu sombre ; la rigueur, adoucie d’un velouté de naïveté et d’une certaine forme d’espérance…? Avoir envie de ressembler à ce que je ne suis pas exactement encore, avec une sorte d’amélioration, une sorte de lâche tricherie pour peut-être ne pas avoir à travailler nécessairement l’esprit si la coquille est déjà polie… J’espère que ce n’est pas exactement le cas…

Bien, c’était un peu personnel tout ça, mais c’est aussi ce qui fait le sel de ce lieu, parfois (ah ?), et qui au moins permet de mettre un peu mes idées au clair. N’hésitez pas à venir blablater en commentaire de votre rapport à l’image, à la musique, à l’Italie, si vous en avez envie… Ou si vous voulez juste parler de votre fromage préféré, on peut s’arranger.

(Et la citation en italique vers le milieu de l’article est une strophe de l’Epitaphe de Nerval.)

mercredi 8 janvier 2014

CXXXVI

J’ai trouvé le T-shirt qui reflète mon moi intérieur actuel.


Je ne le quitterai plus jamais.

samedi 4 janvier 2014

CXXXV ~ Au plat pays

Mes parents habitent en Belgique, pas très loin de Liège, sur la Vesdre. Là-bas, la rivière est bordée d’anciennes usines de laine. Le début du XXe siècle en a fait un grand centre de l’industrie lainière, dans la brume de l’Ardenne, terrain fertile pour le réalisme glauque d’un Simenon…

Depuis, les usines ont été abandonnées, mais les murs de briques veillent.

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Mon père m’a fait visiter la vieille ville, mélange curieux de maisons parfois moyenâgeuses, parfois abandonnées, avec là encore des briques, toujours des briques (autant vous dire que si vous en avez assez de mes photos de façades, vous pouvez passer votre chemin).

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Ces maisons-là datent du XIXe siècle, en revanche, et ont accueilli les bourgeois propriétaires des usines de laine.
J’ai aussi profité de cette courte visite pour retourner dans la ville de ma petite enfance, Ostende, dans la Flandre belge. Je ne la trouve pas très jolie, à vrai dire, avec ses résidences temporaires pour le touriste en quête d’air pur et ses restes Art Déco (mais je ne suis pas vraiment émue par l’architecture Art Déco, je lui préfère son mobilier et sa joaillerie) ; c’est une station balnéaire, en somme ; elles ont leur charme, mais le sien ne m’a pas touchée.

Trouvez-vous que cela manque d’églises par ici ? Car Ostende en possède une très chouette, création néo-gothique de la fin du XIXe siècle, kitsch à souhait, que j’ai mitraillée avec joie : l’église Saints-Pierre-et-Paul, construite sur les vestiges de l’église Saint-Pierre, détruite par un incendie (mais dont il reste une tour).

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La tour de l’église Saint-Pierre.
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J’ai habité dans l’un de ces trois immeubles, mais je n’en dirai pas plus, pour laisser ici une aura de mystère.
Mais bien sûr, ce que je préfère à Ostende, c’est la mer. C’est là que j’ai façonné mes premiers souvenirs, avec le vent, la curieuse consistance des méduses échouées sur la plage (oui…), le goût du sel dans les cheveux et parfois même la tempête… J’ai espéré d’ailleurs, avec ces bourrasques des derniers jours de décembre, revoir la mer du Nord en colère, mais elle était calme comme un lac, placide, et à marée basse. J’étais presque déçue.

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Du coup la deuxième mer de mon enfance me manque à présent. Les falaises sauvages du Dorset, où la Manche se fracasse contre les roches noyées de mousse et d’embruns… Je n’en garde que des spectres d’images, imprécises, tourmentées par l’angoisse que provoque un tel spectacle lorsqu’on le contemple pour la première fois. Mais la fascination, elle, est toujours là. 

mercredi 1 janvier 2014

Transparent White Star