mardi 18 décembre 2012

LX

« Passons sur les sculptures de la Grèce ancienne, mais chaque fois que je vois les nus qui sont le cheval de bataille des peintres français actuels et sur lesquels la trace de l’effort est trop visible pour que soit représentée intégralement la beauté d’un corps sans voile, je souffre toujours du sentiment que cet art manque de noblesse. Or, chaque fois, je me contente de trouver cela quelque peu vulgaire, sans savoir à quoi cela tient, et jusqu’à aujourd’hui, je me suis tracassé pour trouver une réponse. En recouvrant le corps, on voile la beauté. Mais si on ne le cache pas, on devient grossier. La caractéristique technique du nu ne s’arrête pas simplement à cette grossièreté qui consiste à ne rien cacher. Non contents de la copier telle quelle, les peintres imposent à tout prix la nudité dans ce monde où le port du vêtement est de règle. Oubliant que l’homme est d’ordinaire vêtu, ils cherchent à donner les pleins pouvoirs à la nudité. Pour quelque chose qui se suffit à soi-même, ils en font une surenchère infinie et ne cessent de souligner cette impression : " Voici un corps nu ! ". Lorsque la technique en vient à cette extrémité, les choses finissent par paraître mesquines. En général, à force de s’ingénier à mettre en valeur la beauté, on la réduit, bien au contraire. C’est bien pour cela que, concernant la vie quotidienne, un proverbe dit : " En toute chose, point trop n’en faut. " Le flegme et l’ingénuité signifient le sans-souci. Le sans-souci est, en peinture, en poésie et en prose, une condition absolue. Le grand défaut de l’art moderne, c’est que les artistes sont obsédés par le prétendu courant de civilisation qui les rend constamment vétilleux. Le nu en est l’illustration. Il y a en ville des courtisanes. Leur métier est de charmer et de séduire. Face à un client, elles ne se soucient que de leur image que reflètent les yeux du partenaire, et elles n’ont pas d’autre expression. Les catalogues annuels des salons sont emplis de beautés dénudées qui ressemblent à ces courtisanes. Pas une seconde, elles ne font oublier qu’elles sont nues, mais, au contraire, elles cherchent à rappeler à l’amateur qu’elles le sont, en faisant frémir leurs muscles. »

Souseki ~ Oreiller d'herbes

dimanche 16 décembre 2012

LIX

Noël me rendant toujours plus ou moins triste, j'ai décidé de noyer mon chagrin dans son aspect mercantile en m'offrant un petit quelque chose. C'est assez puéril, et pas réellement en accord avec mes convictions, mais pour le moment l'agrément surpasse la culpabilité (pour le moment). Et puis, surprenante coïncidence, Axes Femme, une marque qui faisait briller mes yeux depuis un certain temps, proposait quelques produits soldés. C'eût été dommage de passer à côté, n'est-ce pas ? N'est-ce pas ? N'est-ce pas ? (Pourquoi n'entends-je que l'écho ?)

Bref, voici mes achats en images :



Une robe dans des tons dolly... 

... des chaussures absolument indispensables...

... et un pendentif qui l'est tout autant.

Je voulais également m'acheter un cutsew ou une blouse, mais trop de choix tuant le choix j'ai fini par y renoncer (la concentration de belles choses à prix abordables sur ce site est plutôt effrayante). J'espère à présent que je recevrais tout rapidement, dans la bonne taille et dans la bonne couleur (je m'inquiète toujours là-dessus quand je passe par un intermédiaire). 

EDIT : Oui, bon, c'est pile la teinte de violet que j'adore, comment y résister...



Sinon, hier, nous sommes allés tester le East Side Burgers, un fast food végétarien qui a ouvert récemment. Pas mal de diners parisiens proposent quelques produits pour les végétariens (voire même pour les vegan), mais il faut bien admettre que le choix reste restreint... or là-bas, on trouve quiches, hamburgers, mais aussi... hot-dogs *il n'y pas que Axes Femme qui fait briller mes yeux dans la vie, il y a les hot-dogs aussi* ! Les prix restent relativement corrects : c'est plus cher que Mc Donalds, mais bien moins cher que dans un diner, et c'est plutôt bon. Le hot-dog m'a perturbée tant la saucisse semblait... réelle ? (quelle phrase étrange). Le dosage en épices et la texture m'ont vraiment donné l'impression de manger de la viande, et au bout de presque 5 ans sans chair animale, c'est assez curieux. Quoi qu'il en soit, c'est une bonne surprise, et j'y retournerai sûrement ! 

dimanche 9 décembre 2012

LVIII ~ Si Ophélia était en vie, elle porterait le cult-party.

Bon, j’ai plein d'articles en retard… Mais comme j’ai reçu deux petites merveilles en cette fin de semaine, je vais commencer par celui-ci.

Ahcahcum Muchacha spring 2012's mook bags.

Le cult party kei est un style né vers 2010, dont le centre névralgique est la boutique tokyoïte The Virgin Mary. Pas mal de gens l’assimilent à une variante du dolly, voire même à un mélange de dolly et de fairy... Je ne suis pas totalement d’accord avec cette dernière assertion, mais il est vrai que le cult party est un style difficile à classer.


Malgré ses couleurs pâles, ses références légères (aux anime par exemple) et enfantines (écharpes faites d'ours en peluche, éléments de corps de poupées...), le cult party est pour moi un style assez sombre. La silhouette éthérée créée par les dentelles, les voiles, donne une impression assez fantomatique : les cult party seraient-elles un genre de spectres, venues traîner leur mélancolie parmi les mortels et leurs joujoux ?
J’aime de plus en plus l’idée de mélanger des couleurs claires à une esthétique plus obscure, voire lugubre. 



À ma connaissance, il n’existe pas de réelles règles dans ce style, on devrait sans doute plutôt parler d’inspirations qui se croisent d'une tenue à une autre. Cet article, trouvé sur la communauté dolly de Live Journal, met en avant certains détails que l’on retrouve souvent dans les street snaps. Cette liberté est franchement agréable lorsque l’on vient d'un milieu aussi rigide sur la silhouette que le lolita, je me sens presque perdue devant toutes les combinaisons de couleurs et de matières qui sont possibles ! Mais peut-être est-ce aussi parce que la relative austérité du lolita que je porte a pour moi quelque chose de rassurant…


Un visage que l’on retrouve beaucoup dans les street snaps est celui de Manapyon, dont je suis totalement sous le charme. J’adore le contraste entre son regard timide, presque nostalgique, et ses bonnes joues de poupée. C'est sans doute un peu grâce à elle que ce style a autant trouvé d’écho en moi !




Cette dernière photo me rappelle que certaines ont réussi à mêler cette silhouette particulière à la couleur noire. Inutile de préciser que j’aime beaucoup (bon, je le dis quand même, mais je pense que lorsque l'on commence à me connaître on finit par s'en douter…).


Pour plus de belles images, je vous renvoie à ce tumblr (dont proviennent la quasi-totalité des photos de cet articles), rempli de merveilles pour les yeux.

Cela fait un bout de temps que l’envie de porter le cult party me taraude, et j’ai quasiment fini d’assembler enfin tous les éléments dont j’avais besoin pour réaliser ce que j’avais en tête (bien qu’il me reste encore pas mal de travail en ce qui concerne les accessoires). J’espère que la tenue finale sera à la hauteur de mes espérances ! 

lundi 3 décembre 2012

Outfit meme : 5 outfits with one skirt.

L'article de Rehem où elle postait cinq coordinations en se servant d'un même vêtement comme base m'avait beaucoup marquée, et j'ai donc décidé de m'y mettre aussi. Le défi me semblait d'autant plus attrayant que ma garde-robe est essentiellement composée de noir, et je trouvais amusant de montrer comme cette teinte, souvent jugée peu versatile, trop « enterrement », peut malgré tout être utilisée dans différents contextes. 

J'ai décidé d'utiliser pour l'occasion une de mes jupes moitié, que je porte assez peu comme je suis plus robe que jupe.

Tadaa !!

Inspiration n°1 : Casual otome-ish.


Jupe MmM
Blouse (c'est une robe en fait) d'une marque coréenne dont le nom m'échappe
Sac Chantilly
Le reste, en vrac, vient de New Look, H&M, Méta, Inowa, 
et les chaussures sont celles que j'ai achetées hier.

C'est le genre de tenue que je porte souvent quand je ne suis ni en lolita ni en pantalon-parce-que-je-n'ai-pas-d'imagination-le-matin-avant-d'aller-travailler. Je trouve que ça reste féminin tout en étant assez passe-partout, même si pour une raison qui m'échappe les tresses attirent l'œil (trop enfantin, peut-être ? En tout cas j'ai souvent des réflexions,  lorsque je m'en fais).

Sourire stupide pour illustrer un close-up assez inutile en fait, mais tant pis.

Inspiration n°2 : Almost sweet lolita ?


Jupe MmM
Pull & broche Angelic Pretty
Sac, chaussures et cache-oreilles Baby
Le reste offbrand ou marques indies.

Clairement la tenue dont je suis le moins satisfaite (ça a l'air de se voir sur mon visage, d'ailleurs). Trop de nœuds peut-être, en tout cas je ne me sentais pas vraiment à l'aise dedans. Je triche un peu pour le rappel de blanc en portant un cache-oreilles au lieu d'un serre-tête, mais comme je ne le porte quasiment jamais, je voulais profiter de l'occasion. 

Close up !

Inspiration n°3 : Executive lolita ?


Jupe MmM (oui, ça m'amuse de le répéter à chaque fois)
Chemise, gilet et cravate empruntés à l'Ohm
Collants Aatp, sac Vivienne Westwood, chaussures Mango et boucles d'oreilles ???.

Cela fait pas mal de temps que j'ai envie de porter des vêtements masculins ; en attendant de réaliser complètement cette idée je me suis demandé comment leur mélanger quelques éléments lolita. Ce fut très amusant à réaliser ! Par contre je porte un rouge à lèvres aussi rouge que mon vernis, je ne comprends pas pourquoi ça ne se voit pas, mais bon.

Un jour j'irai travailler comme ça, tiens. 

Inspiration n°4 : Elegant Gothic Lolita Vampire Romance


Jupe, blouse, croix MmM
Corset Fan + Friend
Chaussures Bodyline, gants Victorian Maiden,
voilette glanée à New York, collants ebay, et sac Claire's.

Je crois que c'est la première fois que je m'approche autant de l'EGL, donc je suis contente. J'avais complètement oublié que je possédais cette voilette : séjourner au fond d'un carton l'aura un peu abîmée mais elle reste mettable. J'aimerais bien l'essayer avec une coiffure à base de tresses, ou un chignon.


Inspiration n°5 : Ero Lolita


Jupe MmM
Débardeur Baby et blouse AatP
Serre-taille Clara Maeda
Serre-tête Chantilly
Bottes Bodyline, collants ebay, colliers handmade, et boucles d'oreilles New Look.

Le ero-rori est un style qui me tient à cœur, et dont le dénigrement ces dernières années m'agace plutôt. Je pensais faire un article sur le sujet bientôt, en attendant voici une tenue qui m'a été inspirée par quelques photos de Na+H (même si on en est loin ici).

J'ai été mordue par un bampire. Et je ne sais pas ce que mes cheveux fabriquent.

Voilà ! C'est un défi que j'ai eu beaucoup de plaisir à relever, et si d'autres décident de s'y mettre laissez un commentaire ici avec le lien vers votre article, c'est avec plaisir que j'irai vous lire !

dimanche 2 décembre 2012

LVII

Chaque année, l’Ohm et moi avons coutume d'offrir l'un à l'autre un calendrier de l'Avent, de préférence fait main. Et comme il n'est pas du tout dans notre caractère de nous y prendre à la dernière minute, les derniers jours de novembre sont généralement le cadre d'une course contre la montre effrénée pour que tout soit prêt à temps. 

Pour 2012, je manquai sérieusement d'inspiration (j'ai simplement fait une guirlande de chocolats), mais l’Ohm, lui, a mis les petits plats dans les grands, en se basant sur ceci :


C'est un puzzle dont chaque pièce correspond à une Région, chaque Région à une spécialité sucrée, et chaque spécialité sucrée à un jour de décembre. Je trouve l'idée formidable, d'autant qu'elle me fait réaliser à quel point je m'y connais mal en confiseries traditionnelles ! Ce sera l'occasion de découvrir plein de bonnes choses.

Et j'ai commencé la journée avec un bouchon de Bordeaux  !
Assez alcoolisé, mais fort bon.

Après avoir mangé (j'ai l'impression de parler tout le temps de nourriture ici, au fond tant mieux, cela prouve à quel point ce blog est parfaitement représentatif de mes pensées...!), je me suis préparée pour rejoindre Sweetlolli au Wonder Vintage Market, marché éphémère dédié au – roulements de tambour – vintage. L'événement a lieu au Centquatre, une sorte de... d'espace culturel et de consommation ? Quoi qu'il en soit, il y avait beaucoup de jolies choses, dont certaines absolument parfaites pour du dolly, mais pour une fois j'ai été sage et n'ai porté mon dévolu que sur quelque chose d'utile – une nouvelle paire de chaussures.

Du cuir et des petits trous !
Sweetlolli aura elle aussi trouvé son bonheur dans cet océan de cintres, alors nous avons pris quelques photos et nous sommes parties boire un thé.




J'ai beaucoup aimé la tenue de Sweetlolli aujourd'hui, un mélange sympathique d'otome et de 11th !  Le tweed donne un effet mature et rétro à la tenue que j'aime beaucoup. 


Tea time !

samedi 1 décembre 2012

LVI ~ Les vacances c'est aussi fatiguant que le travail 2e partie ~ Raclette chez Chloé, Otome Day and some more food.

Bon, trois ans après (exagérer, moi ? Jamais !), j'ai enfin eu le courage de trier les photos que j'ai prises le week-end dernier. 

Chloé avait eu la bonne idée et la gentillesse de nous inviter chez elle pour manger de la raclette et utiliser son stock de dentelles et de fleurs pour nous créer quelques accessoires. J'ai pu en profiter pour revoir certaines personnes que je n'avais rencontrées que fugacement, ce qui a rendu l'après-midi encore plus agréable ! 



Une bouteille de vin que l'on aura réussi à ouvrir
au bout de longues minutes d'acharnement...

La rose que l'on voit au centre est l'accessoire que je me suis fait ! 

~~~

Le lendemain, une bonne partie d'entre nous sommes allées bruncher pour le Otome Day dont Rehem avait eu l'idée quelques jours auparavant. J'en ai profité pour porter la robe en tartan que Pandora m'avait faite, et que j'aime énormément ! 

Hum, ça n'a l'air de rien, mais ce muffin était un délice.


Photo empruntée à Chloé.
Après, l’Ohm (qui a pris la photo) et moi sommes allés au musée d'Orsay, comme il n'avait toujours pas vu l'exposition sur l'impressionnisme et la mode. Nous en avons profité pour visiter la partie art-nouveau du musée, faite en majorité de mobilier juste superbe qui sera bientôt mien une fois que j'aurais fini de dresser mon raton-laveur à la force titanesque et à l'intelligence très développée.



Et des photos de nourriture qui n'ont pas grand chose à voir, mais comme il fut beaucoup question de ripaille dans ce post..



Mariage frères
Grog comme à Varsovie (la vodka en moins !)

mercredi 28 novembre 2012

LV ~ Les vacances, c'est aussi fatiguant que le travail 1re partie

Nous avons assisté hier à la répétition générale du Requiem de Dvorák.

Bien. Le décor est posé, par où commencer ? 

Je me demande combien de naissances, ou de renaissances, un être humain peut avoir. Cette musique, ou en tout cas la manière dont elle a été interprétée ce soir-là, fut une expérience à la limite du mystique. Je suppose que le fait que ce soit un requiem joue ; je ne m'étais renseignée sur rien avant d'y aller, vraiment, j'étais vierge de toute pré-interprétation, ça a joué aussi, sans doute. Le lieu également : nous étions dans une salle où j'ai joué, enfant, et où je revenais pour la première fois depuis la blessure, en tant que spectatrice donc. Peut-être me trouvais-je, sans réellement vouloir me l'avouer, dans un état psychique qui réclamait quelque chose ; je n'ai pas vraiment envie de commencer à présupposer des bases qui ne sont pas vérifiables, pour autant je pense qu'elles ont contribué à rendre l'expérience de ce soir unique : l'art, la beauté sont choses suffisamment subjectives pour avoir besoin de conditions très particulières pour trouver leur résonance la plus optimale. Ce soir il fallait un certain orchestre, un certain nombre de personnes dans la salle pour arriver à une certaine acoustique, et une certaine personne dans un certain état d'esprit pour qu'elle puisse vivre plus (ou pas, au fond) que l'œuvre en elle-même.

Dès les premières minutes, j'ai pleuré. Ce fut la première fois depuis assez longtemps que je vivais une expérience musicale aussi éprouvante : pendant la quasi-totalité de l'heure et demie qu'a duré le requiem, j'étais tendue, totalement crispée. Aux brèves périodes de méditation sur ce que j'étais en train de vivre et d'écouter se succédaient des moments d'extase : je me suis dit que ce soir, on frôlait la perfection, et que s'il fallait s'en rapprocher encore un peu plus, mes sens lâcheraient totalement. Je pense sérieusement que mieux aurait été inaudible et inhumain, sur moi en tout cas. Si j'avais l'intuition qu'un trop plein de perfection pouvait rendre fou, je pense en avoir à présent quasiment l'expérience. 

Le terme que j'ai employé en sortant de la salle fut « éprouvant », parce que ce fut une épreuve, presque un rite initiatique. On n'est plus jamais vraiment le même au fur et à mesure que l'on se cultive (au sens premier du terme), mais il est des expériences qui ébranlent trop pour que l'on puisse se regarder de la même façon avant et après les avoir vécues. L'art peut avoir ce rôle-là, grâce à ces petits miracles des conditions réunies. Ce soir, je me demande à quel point l'œuvre peut dépasser le créateur. Jusqu'où il est responsable de ce qu'elle produit sur le spectateur, à partir de quand elle peut avoir une existence suffisamment indépendante pour que le sentiment qu'elle dégage ne soit plus celui de la simple forme qui lui a été insufflée.

Je trouve ce concept de forme éminemment problématique, parce que ce à quoi il s'applique est souvent, à mon goût, plus que vague, surtout dans un art comme la musique. Si la mélodie ne change pas d'une interprétation à une autre, la forme varie à chaque fois, par le rythme voulu par celui qui la remodèle à son image, les accents mis sur certains passages, l'instrument sur lequel il est joué. J'ai posté il n'y a pas longtemps la version qu'Argerich a du Gibet : c'est ma préférée, pourtant c'est l'un des seuls pianistes à jouer ce morceau aussi lentement. Je ne suis même pas sûre que Ravel voulait qu'on le joue de la sorte. Ce n'est donc pas la seule mélodie qui me plaît, forme immuable que l'artiste a donné à sa création, mais une autre qui ne dépend plus de lui. Cette mélodie me plaît, c'est indéniable : mais je l'aime jouée d'une certaine manière, peut-être parce qu'elle m'évoque des choses qui pour moi prennent leur sens dans la lenteur ; mais alors est-ce encore la forme de l'œuvre que j'apprécie, ou celle qu'elle imprime en moi lorsque je m'y confronte ? Ce que je trouve beau, est-ce l'œuvre elle-même, ou le reflet qu'elle laisse dans mon esprit ?

Je pense qu'un jugement de goût n'est jamais vide de préjugés, qui ne touchent pas nécessairement à l'œuvre sur laquelle le jugement porte. Par exemple, je pense qu'il faut se détacher de toute considération morale pour apprécier une œuvre d'art : il est difficile de dire d'un tableau qui représente une scène de chasse qu'il est beau si on ressent une aversion profonde et incontrôlable pour tout ce qui touche à la cruauté exercée sur les animaux ; si, pour se dédouaner, on dit « Je ne cautionne pas la chasse, mais je trouve ce tableau beau », c'est que l'on a réussi à faire abstraction de sa conscience morale en ce qui concerne le jugement porté sur cette œuvre précisément, ce qui ne sera peut-être pas le cas pour toutes les œuvres qui portent sur la chasse. Si au contraire la première réflexion que l'on a est « Beurk, une scène de chasse », ce n'est pas l'œuvre en elle-même que l'on juge, mais la manière dont elle s'insère dans un schéma de pensée qui n'a pas grand chose avec l'art en lui-même (bon, je pars du présupposé que l'art est ce qui touche à l'expression de la beauté par l'homme, même si au fond ça doit se justifier aussi, mais ce serait une digression dans ce contexte-ci et je n'ai pas envie de trop m'éparpiller). Pour autant, je ne pense pas que si cette œuvre plaît malgré la scène de chasse ce soit grâce à sa seule existence : l'harmonie de sa composition, ses couleurs, l'expression de ses personnages renvoient à des idées – ou peut-être plutôt des intuitions – auxquelles le spectateur est sensible, et la référence devient si précise et si forte qu'il finit par en être touché. Ce qui expliquerait aussi que les jugements de goût ne puissent être expliqués, ni débattus : il font appel à un cadre précis, ces conditions dont je parlais au début, qui varie selon les individus, qui font que le sentiment et son intensité varient en fonction des spectateurs. Le talent de l'artisan est de créer des artéfacts qui soient suffisamment relevés techniquement, agréables à l'œil, ou provocants (sinon tout à la fois) pour passer les âges et mériter sa place dans la poussière d'un musée, mais seul le génie de l'artiste fait qu'une œuvre dépasse ces considérations pour devenir une épreuve, bouleverser un individu au point de s'imprimer en lui au détriment de sa propre conscience, de ce qui est explicable, de ce qui est traduisible par autre chose que des larmes. Et certains bouleversements sont si violents... qu'ils en sont à la fois terriblement douloureux et délicieux. Tout à l'heure, mon esprit incroyant ne cherchait, en vain, qu'une puissance supérieure devant laquelle s'agenouiller pour la remercier de lui avoir fait connaître ceci. Rarement j'aurais été aussi heureuse d'être en vie. Tout prenait un sens différent, des choses obscures m'apparaissaient soudainement effrayantes de clarté. Que vais-je faire de mon existence, après avoir pris de plein fouet dans mon âme les chœurs de Dvorák ? Les gifles sont parfois nécessaires pour revenir à soi, et celle-ci en était une monumentale. Le Requiem aura été l'avertissement le plus sublime que j'ai jamais reçu. 

mercredi 21 novembre 2012

LIV ~ Je ne pensais pas que j'aurais l'occasion de dire ça un jour, mais je suis d'accord avec Napoléon.

« Par exemple, il y a bien longtemps que je me suis expliqué le dénouement de Cinna. Je n'y voyais tout d'abord que de moyen de faire un cinquième acte pathétique, et encore la clémence proprement dite est une si pauvre petite vertu quand elle n'est point appuyée sur la politique, que celle d'Auguste, devenu tout à coup un prince débonnaire, ne me paraissait pas digne de terminer cette belle tragédie. Mais une fois, Monvel, en jouant devant moi, m'a dévoilé le mystère de cette grande conception. Il prononça le Soyons amis, Cinna d'un ton si habile et si rusé que je compris que cette action n'était que la feinte d'un tyran, et j'ai approuvé comme calcul ce qui me semblait puéril comme sentiment. Il faut toujours dire ce vers de manière que de tous ceux qui l'écoutent, il n'y ait que Cinna de trompé. »

Napoléon, in Mémoires de Mme de Rémusat.

Tout ça pour dire que Cinna, c'est bien. Tout ce sentiment teinté de grandiose a beaucoup fait battre mon cœur entre deux rames de RER. Je relirais bien un peu de Corneille après Robinson Crusoé. Sauf que je sais déjà que j'aurais envie d'autre chose après. Tant de livres, et trop peu de temps pour les lire ; bon sang que la vie est frustrante parfois ! On peut toucher tant de choses du doigt, et à peine les a-t-on frôlées que l'on disparaît. J'aurais bien envie de me pendre, si là n'était pas le problème.

Sinon, j'ai à nouveau changé le layout. Celui-ci est définitif, normalement. Je ne me retrouvais pas dans le dernier imprimé de AatP, trop de... non-noir. Aucune combinaison de couleur ne me plaisait. *ricane contre elle-même*.

lundi 19 novembre 2012

LIII

Hier, j'ai reçu une commande massive que j'ai passée en début de mois chez Ünt et Sasa. Cela fait plusieurs mois que je teste des produits Ünt et que ma nature de peau absolument désespérante semble apprécier, maintenant j'ai de quoi me faire un bon layering et quelques soins intensifs. Je ferai peut-être quelques reviews si je tombe sur des produits miraculeux (ou désastreux, histoire que d'autres ne tombent pas dans le même panneau que moi). 

Ces deux derniers jours furent plus que reposants, chose agréable. Deux jours à lire, boire du thé, jouer à Professor Layton et faire quelques petites choses de mes mains.

Une paire de boucles d'oreilles, un chapelet et une couronne de fleurs.
Le chapelet est fait de perles d'améthystes, ma pierre préférée avec le grenat (d'ailleurs je pense me faire un chapelet de grenats aussi, mais avec une croix dorée). Il est censé figurer la sagesse et l'humilité (améthystes & médaille centrale qui représente saint Benoît) ; même s'il n'est pas parfait ça en fait une pièce assez spéciale à mes yeux.
Quand à la couronne de fleurs, je suis contente de l'avoir enfin réalisée car j'avais envie d'en avoir une depuis très longtemps. J'ai utilisé de petites roses et des fleurs d'hortensias que j'ai achetées chez BlissfulSilk et dont je suis très satisfaite. Leurs couleurs sont légèrement plus ternes que sur la photo : je voulais quelque chose de doux, un peu virginal. Elle est très voyante et je ne sais pas vraiment comment  la porter, mais quoi qu'il en soit je suis contente de l'avoir. Je met ici le lien du blog où j'ai trouvé comment la faire : c'est vraiment très simple et amusant à construire. 

J'en profite aussi, avant d'aller pleurer devant Doomsday, pour mettre le lien vers le guide que j'ai suivi pour faire mon blood nail art à l'occasion de la TP Halloween.

And now, ladies and gentlemen, tears. Music (almost) unrelated.

jeudi 15 novembre 2012

LII

Je trouve amusant qu'un mouvement contestataire comme le lolita se soit mué en une sorte de protecteur d'une culture bourgeoise et aristocratique fondatrice des mœurs modernes. Je me demande si c'est parce l'ordre du monde au XXIe siècle est totalement inversé par rapport aux siècles précédents, ou parce que le lolita n'est, au fond, qu'un fantasme qui se permet de mêler passé et présent de façon plus ou moins cohérente.
Comment nous, lolitas occidentales, européennes de surcroît, devons-nous considérer les racines du mouvement lolita ? De prime abord, le punk, l'affirmation de soi comme être volontaire, détaché des conventions, libre enfin, colle mal avec cette lassitude désespérée que camoufle mal le rococo, ou cette pudeur soumise de l'ère victorienne. Pourtant, la jeune fille parvient à proclamer sa liberté en cachant pudiquement sa lassitude derrière son armure de vêtements. La lolita est un monde à elle seule, son vêtement transmet et retient ; il indique que la règle change, et en maintient le quidam à distance respectable.
Quelle règle le lolita rejette-t-il, alors ? On lit souvent, lors de discussions entre lolitas, dans la communauté, que ce qui définit le style est l'élégance, la pudeur (voire même la pruderie, sinon la pudibonderie si j'en crois le nombre impressionnant de confusions que je lis sur ces différents termes), le plaisir de se cultiver, etc. etc., mille et une choses qui, apparemment, ne se retrouvent pas dans un monde de « pou-pouffes en short » et de « kikoolol ». Pour autant, la lolita est vertueuse, et donc ouverte d'esprit (sic.). Je commence sérieusement à penser, et c'est ce qui me pousse de plus en plus à m'éloigner des communautés, que le plaisir d'être lolita ne se trouve pas tant dans une harmonie entre l'être et le paraître, mais plutôt dans la volupté de pouvoir se placer en décalage avec son époque, d'avoir de vraies valeurs (??) à brandir comme étendard, bref, une volupté de se sentir exister face à une masse qui ne fait que suivre bêtement les tendances. Faire partie d'une sous-culture est divinement agréable à l'ego, pour autant exister en contradiction ne suffit pas à se définir. Je crois qu'aujourd'hui il est définitivement temps de séparer le lolita comme sous-culture très basique, soit une case de la culture de masse au sein de la culture de masse, et le lolita comme force créatrice, mouvement intellectuel, artistique, culturel. 
Pour moi, le lolita n'est pas tant rejet que réflexion. En lui se reflète le monde, et la lolita y pioche ce qu'elle souhaite. C'est une interprétation de la substance constitutive de l'univers qu'elle teinte d'onirisme. En cela, elle se doit, en effet, d'être ouverte d'esprit : ce qui la différencie des autres, c'est l'interprétation qu'elle donne aux choses. Cette interprétation se traduit par le vêtement, mais pas que. Ce qui compte, c'est ce qui se dégage de la silhouette et du vêtement. Il y a des règles pour définir la silhouette lolita, mais on peut l'être sans l'embrasser totalement : « c'est du lolita » est totalement différent de « être lolita », pourtant les deux se confondent sans cesse. Pour moi, le vêtement n'est pas la fin, mais l'incarnation ; il n'est pas l'esprit du lolita, mais le temple.
Dès lors, comment définir ce qui fait l'âme du lolita ? La question est difficile, car elle fait appel à des choses enfouies dans ma personnalité et dans celle de tant d'autres jeunes filles ; beaucoup d'entre nous disons que nous étions lolita avant même de la savoir, parce que le mouvement général épousait celui qui faisait battre notre cœur sans qu'on ne sache réellement pourquoi. Voici quelques vagues grandes lignes que je parviens à mettre en valeur :
~ Nostalgie d'un temps que l'on n'a pas connu. Le lolita est une réminiscence qui conduit au spleen et au respect de ce qui est ancien.
~ Paradoxe de la jeune fille, qui cultive à la fois l'enfance et le mystère de la féminité.
~ Besoin de créer, par le vêtement, ou par des moyens d'expression que l'on peut parfois assimiler à de l'art (ah, iniquité du talent !)
~ Pudeur dans l'attitude et, pitié ! pas simplement dans l'apparence...
~ Réflexion, donc. Par là je n'entends pas seulement le détachement de la culture « de base », mais aussi de la culture bourgeoise, académique dont je parlais au début. Le but n'est pas de lire un livre, d'aller voir une exposition, ou d'écouter du Chopin en buvant du thé pour s'en vanter ensuite, ou recracher ce que l'on a appris comme dans une interrogation écrite. C'est réellement la réfléchir en soi pour l'ingérer, la comprendre au sens premier du terme, et la faire sienne.
~ Esthétisme. C'est le terme qui, pour le moment, m'est le plus problématique. La lolita a un rapport privilégié avec la beauté, j'en suis persuadée. Lequel, c'est ce que je ne parviens pas encore à définir.  Cela ne restera qu'instinctif pour le moment, donc.
Bref, à mon sens, tout ceci fait que le lolita doit être considéré comme un mouvement à part entière, pas simplement comme une sous-quelque-chose, un moyen de se divertir. Je suis dévastée de voir comme il prend le chemin d'un semi-art-de-vivre, dont le seul but est de paraître, au détriment de toutes les réflexions et des productions artistiques qu'il pourrait engendrer. Heureusement, ces derniers jours, en me détournant un peu plus de la communauté « principale », je vois qu'il reste encore beaucoup de gens de qui apprendre, qui se tiennent à l'écart... ce qui est rassurant.

mercredi 14 novembre 2012

LI ~ Le Gibet



Que vois-je remuer autour de ce gibet ?
FAUST

Ah ! ce que j'entends, serait-ce la bise nocturne qui
glapit, ou le pendu qui pousse un soupir sur la fourche
patibulaire ?

Serait-ce quelque grillon qui chante tapi dans la
mousse et le lierre stérile dont par pitié se chausse le
bois ?

Serait-ce quelque mouche en chasse sonnant du cor
autour de ces oreilles sourdes à la fanfare des hallalis ?

Serait-ce quelque escarbot qui cueille en son vol
inégal un cheveu sanglant à son crâne chauve ?

Ou bien serait-ce quelque araignée qui brode une
demi-aune de mousseline pour cravate à ce col
étranglé ?

C'est la cloche qui tinte aux murs d'une ville, sous
l'horizon, et la carcasse d'un pendu que rougit le soleil
couchant.


Aloysius Bertrand, extrait des pièces détachées à Gaspard de la nuit.

lundi 12 novembre 2012

L ~ Paris sous la pluie & meeting Sweetlolli

Hier, j'ai ressenti l'envie subite d'aller au Tea Corner pour satisfaire un besoin pressant de crumble. Comme je devais sortir pour une remise en mains propres, j'ai trouvé les mots justes pour pousser l’Ohm à m'accompagner (« Hey, ça te dirait de manger ? »), et, ni une ni deux, nous voilà partis. 

Comme le bus s'arrêtait à mi-chemin à cause d'une manifestation, nous avons décidé d'y aller en marchant, et alors une pluie torrentielle tomba sur Paris. Cette averse fut surprenante, car elle rendait l'atmosphère chaude et moite, une vraie pluie d'été après ces quelques jours hivernaux. Curieusement, alors que j'étais un peu bougonne depuis mon réveil à cause d'une migraine qui ne voulait pas partir, ce petit déluge me fit un bien fou ; il m'a rappelé mon amour des jours de pluie lorsque, enfant et adolescente, je sortais de chez moi sans parapluie pour profiter des rues désertes et de cette sensation que procurent les gouttes d'eau qui s'abattent avec violence sur le crâne. Et quelle joie, en rentrant, d'enlever avec précipitation ses vêtements dégouttants, de se lover dans une serviette chaude et de se préparer un bon thé.. Depuis que je n'habite plus chez mes parents, j'ai perdu ce réflexe d'aller me mouiller au-dehors ; une fois seulement, l'an passé, je suis sortie avec l’Ohm à minuit sous un orage monstrueux pour aller admirer les éclairs d'un peu plus près. J'en garde une fabuleuse impression : le corps est tellement tétanisé que seul l'assaut répété de la pluie nous rappelle son existence, et la foudre qui déchire le ciel s'ajoute à ce sentiment d'anéantissement de soi. On perd ses repères, on n'est plus qu'une statue de chair figée dont l'existence est rythmée par le grondement du tonnerre et des fulgurances qui crèvent les yeux.
Bref, arrivés trempés et glacés au Tea Corner, j'en ai profité pour commander une soupe, qui fut comme ma madeleine de Proust : cuiller après cuiller, je sentais la douce chaleur des souvenirs se propager dans mon corps (et la soupe était bonne, ce qui ne gâche rien. J'aime les poireaux.). Et enfin, après des semaines d'attente, j'ai pu manger mon crumble.

Crumble banane/caramel, thé Butterfly of Taïwan, et... mon chapeau.
La nourriture du Tea Corner est vraiment délicieuse, leur choix de thés est très vaste et l'ambiance est conviviale sans être trop bruyante : je suis vraiment contente que les lolis de RE m'aient fait découvrir cet endroit.  Je ne peux que le recommander !
En rentrant, nous sommes passés devant la mairie du 1er arrondissement, que je trouve sublime : j'ai toujours pensé que si je devais me marier un jour, ce serait là-bas (mais le 1er, arrondissement central, est désespérément cher ; je crains que ça ne reste qu'une rêvasserie !). Comme le ciel était superbe, j'en ai profité pour prendre en photo la rosace de l'église de Saint-Germain-l'Auxerrois, qui jouxte la mairie. 


Je n'ai rien retouché à cette image : la lumière était vraiment aussi irréelle. Sans les touristes qui se promenaient autour de nous, je me serais vraiment crue échappée d'un roman fantastique !

Avec mon Vivienne d’amour.
Le lendemain, j'avais rendez-vous avec Sweetlolli qui s'est gentiment proposée pour customiser deux de mes roses pour cheveux achetées chez H&M la semaine passée, en prévision d'une coordination cult party que j'ai dans la tête depuis quelques mois déjà. Un peu avant de partir, j’ai appris à jouer au tarot. Maintenant que je sais à quoi correspond tout ce vocabulaire compliqué de l'atout, de l'excuse, du petit et de la garde j'ai l'impression de faire partie d'une élite de gens très mystérieux qui parlent en langage codé. Si un jour j'entends deux personnes discuter de tarot, je m'imagine déjà leur lancer un regard d'intelligence, comme si nous faisions partie d'une confrérie secrète. Il m'en faut peu...
Nous en avons profité pour dépoussiérer nos vieilles cartes Yugi Oh, auxquelles nous n'avions pas touché depuis des lustres. Nous y jouions tout le temps il y a quelques années, j'ai retrouvé mon deck avec nostalgie. D'ailleurs j'ai une lolita dans mes cartes, la Magicienne d'Ébène :


Généralement j'agis en kikoo en la plaçant à tout prix dans mon jeu, parfois au détriment de toute stratégie *ce qui explique peut-être pourquoi je perds tout le temps*. C'est une sorte de défi que je me lance, dirons-nous, et cette fois-ci, ça a payé (pour la dernière fois avant très longtemps).

Ensuite je suis sortie retrouver Sweetlolli, qui m'a accueillie chez elle avec beaucoup de gentillesse ! J'ai adoré découvrir sa maison, qui est tout aussi mignonne et otome qu'elle ; j'avais vraiment l'impression d'être comme dans un cocon douillet et féminin. 

La petite table sur laquelle elle m'a servi le thé.
Nous avons bien discuté, même si comme toujours j'ai l'impression d'avoir trop parlé (je suis terriblement bavarde...). Depuis le temps que nous nous fréquentons sur les forums, ça m'a fait plaisir de me retrouver en tête à tête avec elle et d'apprendre un peu mieux à la connaître. 

Mes barrettes sont assez malsaines  maintenant, j'adore ! 
J'ai remis mes soquettes, je me sens tout de suite plus à l'aise en les portant
avec des collants. Le rendu est un peu curieux mais j'aime bien.
Je me suis aussi sérieusement mise à Cinna, et pour le moment ça me touche tellement que j'avance assez lentement : je dois faire une pause après presque chaque tirade. Depuis longtemps je faisais partie des pro-Racine, plus par défaut que par goût, comme j'ai lu très peu de Corneille... On va voir si cela va changer ces prochains jours. En tout cas j'ai déjà envie de me mettre à Polyeucte qui est, selon l'agrégé qui a préfacé mon édition de Cinna, la plus parfaite de ses œuvres. 
Et j'écoute en boucle la « Sérenade » du Roméo et Juliette de Prokoviev ; je voulais mettre une vidéo ici pour en faire profiter qui voudrait, mais toutes celles que j'ai trouvées sont de loin très inférieures à la version que je possède (qui est celle du Mariinsky Theatre Orchestra, si ça par hasard ça intéresserait quelqu'un).
Transparent White Star