jeudi 26 décembre 2013

CXXXIV ~ Felix Dies Nativitatis

(Thé Igloo de la dernière Thé Box)

La préparation des fêtes, c’est souvent voyant et coloré.
Je n’aime pas trop les fêtes de fin d’année, je saute le nouvel-an et me sens hypocrite de fêter Noël alors que je ne suis ni chrétienne ni emplie de la grâce de l’esprit de famille. Alors, je redoute le mois de décembre, et pourtant ça se finit souvent de la même façon : on mange bien, on rit, et je suis démesurément gâtée.

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(Deux écoles pour emballer les cadeaux, froufrous et papier kraft.)

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Une partie de ce que j’ai eu (oui, tout n’y est pas, quand je vous disais que j’ai été démesurément gâtée…). J’ai enfin Skyward Swords, une paire de gants, et de l’Eau de lune de chez Mariage Frères. L’Ohm, quant à lui, possède désormais une nouvelle paire de chaussures, l’intégrale non censurée de Ranma 1/2, et Histoire de la guerre du Péloponnèse de Thucydide. Entre autres. Orgie de cadeaux. Noël est complètement dénaturé, mais nous avons le sourire aux lèvres…

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Noël en rouge.
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Et je vous laisse avec la vidéo que je regardais religieusement (c’est le cas de le dire) à chaque Noël lorsque j’étais enfant : le passage consacré (décidément) à l’Ave Maria de Schubert dans Fantasia. Je ne suis pas forcément folle de l’interprétation du morceau façon chorale Disney, mais je trouve les images, surtout à la toute fin, avec les lueurs du soleil naissant, incroyablement fortes. J’en ai des frissons à chaque fois.


Joyeuses fêtes à tous !

dimanche 22 décembre 2013

CXXXIII ~ I heart old and new Dolly kei


Les lumières de Noël ont beau se faire de plus en plus vives, je n’arrive pas du tout à me mettre dans l’ambiance festive « classique » cette année. Un parfum de mysticisme flotte encore dans les airs, les feuilles d’automne ne sont pas toutes tombées, le vent est doux et humide… et mon cœur bat fort pour le dolly.

J’ai réalisé qu’après avoir blablaté sur le sailor lolita, le cult-party, le mori et aussi l’otome, je n’ai jamais parlé du dolly, qui est pourtant un style que j’apprécie particulièrement, surtout lorsque, comme en ce moment, j’ai des envies de lune et de pierreries.

Comme les autres, c’est un style issu de la mode urbaine japonaise, et plus précisément tokyoïte, basé dans un univers ancien et féérique. Apparu après le mori, il prolonge l’aspect hors du temps et de la société de la fille des bois, en reprenant sa silhouette faite de couches de vêtements superposés, mais lui ajoute une dimension plus occulte avec des matières nobles comme le velours, les vieilles dentelles et les pierre fines. Si la mori est la dryade, la dolly est la sorcière, l’obscure marchande de grigris qui s’enfonce dans la forêt pour y concocter des philtres mystérieux. Son nom, dolly, vient de la volonté de ressembler à une antique and vintage doll, celle qui vous fixe de ses yeux de verre et dont les jupes jaunies par le temps embaument d’un parfum suranné, inquiétant et fascinant à la fois.

Si le mori est souvent associé à un mode de consommation plus éthique, un retour à la nature dans un environnement urbain de plus en plus oppressant, le dolly est avant tout un manifeste esthétique. Le mouvement plonge ses racines dans les contes européens, la rêverie médiévale, le fantasme de la bohémienne ; on n’y cherche pas tant une réalité historique qu’un moyen de donner vie à un mythe. « [I want] girls to wear these clothes so they can change and transform into something else. », « When you open the pages of the book, the different pages show various magic tricks. We hope people can have a different scene or experience (every time they come to our store), and we hope we can make more dreams. » explique Hitomi Nomura sur Tokyo Fashion. La liberté de création de sa propre silhouette est alors presque sans limites, pour peu qu’elle s’inscrive dans cet univers Grimmo-médiévo-rennaissanço-fantasmagorique (je suis très fière de ce barbarisme, merci).

À l’ouverture par Hitomi Nomura de la boutique Grimoire vers 2009/2010, fer de lance de la mouvance dolly, les silhouettes que l’on identifiait à cette esthétique étaient toutes très chargées. Autour de la pièce principale, généralement une robe longue de couleur tranchée comme un beau bordeaux ou un vert sapin, on retrouve d’imposants accessoires de tête, des châles, des collants à motifs, peut-être aussi une superposition de jupes et de blouses, des cols amovibles… On privilégie ici le vintage, parfois morbide (fourrure, ossements…) et l’aspect usé des vêtements.




Intérieur de la boutique Grimoire.
La boutique Grimoire elle-même est le modèle de ce que l’esthétique dolly peut donner appliquée à la décoration. Pour avoir eu la chance d’y aller, j’y ai entendu des chants folklorique, senti un parfum de patchouli et de papier d’Arménie, et plissé les yeux dans une lumière tamisée : ce n’est pas juste une énième boutique vintage, avec vêtements étalés en vrac sans lien les uns avec les autres, tout est travaillé, que ce soit dans la présentation que dans le choix des vêtements, tout est cohérent, et c’est un très beau faux-fouillis, totalement hors de la vie tokyoïte.
Au fil du temps, Grimoire a également créé sa marque, Verum, qui produit collants et chaussettes, faux-tatouages, coques de téléphone, et même un parfum… s’imposant définitivement comme centre névralgique de vente et de création pour ce style. Deux ans après son ouverture, Grimoire ouvre une seconde boutique, Almadel, toujours à Tôkyô.

La mode actuelle du vintage (terme souvent galvaudé aujourd’hui, d’ailleurs), le fantasme (peut-être rassurant) d’une Europe rêvée, féérique, qui se retrouve dans de nombreux styles urbains japonais (que dire du lolita !) ont sans doute aidé à populariser le style. Les lolitas occidentales, d’ailleurs, ont allègrement pioché dans l’esthétique et les racines du dolly pour insuffler un peu de profondeur à un lolita qui devenait de plus en plus pop et superficiel. Et, au fur et à mesure, le dolly a perdu en excentricité. Il s’est assagi, devenant plus facile à porter dans la vie de tous les jours, et par là-même, plus populaire.



La silhouette est beaucoup plus classique et les couleurs se sont progressivement éclaircies. Le côté antique se ressent toujours malgré tout, mais plus dans l’aspect jeune fille rêveuse qu’apparition de conte de fées, et les tenues plus chargées se retrouvent surtout pour les occasions spéciales (comme les soirées anniversaire de la boutique, où les vendeuses et les amoureuses du style rivalisent de fantaisie et d’élégance).
Pourquoi pas, d’autant que l’on peut difficilement être en permanence en représentation extravagante et fantasque, arriver à un compromis avec le monde extérieur n’est pas nécessairement une mauvaise chose. Contentons-nous de rêver lorsque nous le devons pour mieux nous révéler ensuite, le tout étant de ne pas s’arrêter simplement au rêve, pour l’apparence comme pour tant d’autres choses (du dolly aux grandes réflexions sur la vie, l’amour, la mort, il n’y a qu’un pas).

De l’influence du dolly dans le lolita.
Je suis très curieuse de voir comment ce style va évoluer, ses influences sont tellement riches que je pense qu’il peut donner plusieurs rejetons intéressants quant à la silhouette et à la matière, dans tous les sens possibles du terme (ou du moins beaucoup d’entre eux). 

Quelques liens supplémentaires : 
dolly-kei, un Tumblr avec plein de belles images
la communauté Live Journal
un article sur le sujet du blog de dollymacabre, une dolly européenne dont le blog est très complet sur le sujet (tutos, nouveautés Grimoire etc.)
et le site de Grimoire

(Toutes les images ont été glanées sur Tumblr et sur le blog de Grimoire, sauf mention contraire.)

jeudi 19 décembre 2013

Lolita 52 challenge : November

On comble progressivement son retard !

Le principe consiste à répondre à une question par semaine, mais je préfère faire une division mensuelle pour ne pas trop polluer mon blog. Vous pouvez trouver la liste complète des questions sur le blog FylolitaAnd now, let's start !



November, week #45 : Something that was a gift.


Le premier cadeau que m’a offert l’Ohm en matière de lolita, un cache-oreilles Baby tout mignon. Ce n’est plus du tout mon style, mais je le garde malgré tout, déjà parce que ça peut toujours servir, et parce que je me souviens de l’Ohm tout penaud, revenant de la boutique Baby avec son petit sac rose.
« Il est gentil monsieur Sawada », m’avait-il alors dit.


November, week #46 : Parasols : vital or frivolous ?

Définitivement frivole. Pour la pluie, un bête parapluie suffit, et il existe désormais d’autres moyens de se protéger du soleil.
Mais la frivolité n’empêche pas d’être indispensable.


November, week #47 : The item in my wardrobe that was the hardest to get.


La robe Moitié de mes rêves. 11 ans d’espoir, 5 de recherches plus ou moins acharnées, ce sera un record difficile à battre.


November, week #48 : My « signature » outfit. 

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Bonjour, faire ressortir ces détails de noir sur noir fut une torture.
J’ai demandé un peu d’aide à l’Ohm, qui m’a répondu « jupe Moitié, corset, blouse noire ». J’ai gardé la base et ai rajouté des roses et des croix. Je ne sais pas si c’est vraiment ma signature, mais c’est en tout cas ce vers quoi je me tourne spontanément pour porter le lolita tous les jours.
(Rapide rundown : jupe et croix Moitié, bustier et chaussures Vivienne Westwood, blouse Alice and the Pirates, collants Calzedonia, bows Chantilly, roses ClafouTea et H&M.)

mardi 17 décembre 2013

CXXXII ~ Montpellier, les pierres.

Le premier contact que j’ai eu avec Montpellier remonte à mon adolescence, lorsque j’avais demandé à ma tante, qui y avait passé une semaine, comment elle avait trouvé la ville.
« C’est moche », me répondit-elle. On a connu meilleure introduction. Malgré tout, je me serais déçue de ne pas mettre le nez dehors après la tea party du samedi, alors j’ai profité du dimanche pour visiter un peu. Et, à vrai dire, tout est loin d’être moche. Il y a du moche, certes, comme partout, mais pas que.

J’avais donc pour objectif de flâner au Jardin des Plantes, et j’ai décidé de passer par la vieille ville pour y accéder. Bien m’en a pris, j’ai pu emprunter plein de ruelles délicieuses, et totalement vides (ce qui m’a surprise).




Pourquoi pas.
Je me suis brièvement assise au centre d’une petite place, et me suis fait attaquer à coups de ronrons par un matou qui traînait par là.
Les matous sont donc partout.
Un bout de l’ancien couvent des Ursulines, transformé depuis en centre chorégraphique.
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En face, l’église Sainte-Ursule.
J’ai continué à marcher en zigzags jusqu’à arriver devant la cathédrale Saint-Pierre, chouette mastodonte gothique face auquel je me suis assise pour lire un peu. Il faisait beau, les cloches sonnaient gravement quatorze heures, et je ne croisais toujours personne, sinon un ou deux groupes de touristes espagnols qui sont passés sans me voir.






Je n’ai malheureusement aucune photo potable de la façade principale de cette cathédrale, et c’est dommage car elle est vraiment particulière, mélange de ces tours ciselées et de ces gigantesques piliers dignes d’une forteresse que l’on devine vaguement ici.

Bref, après avoir fini mon livre, je suis enfin arrivée au Jardin des Plantes, puis je suis redescendue dans la vieille ville par la porte du Peyrou (une sorte d’arc de triomphe). On trouve une promenade là-bas sur laquelle je ne me suis pas éternisée à cause de la foule (j’avais enfin trouvé où toutes les âmes de la ville se trouvaient pendant que je folâtrais dans les ruelles), mais j’ai quand même pu profiter d’une magnifique interprétation de Get Up Stand Up à l’accordéon et flûte à bec.


Deux des médaillons de la porte du Peyrou, à la gloire de Louis XIV.

Un plan d’eau près du kiosque de la promenade, juste pour le plaisir d’avoir de l’eau par ici.

(Bon, je vais essayer d’être raisonnable, et de ne pas mettre toutes les photos de ruelles et de moulures qu’il me reste… Essayons de garder ce message un peu digeste.)

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Les statues de la façade de l’église Sainte-Anne. (Comment ça ces photos ne sont pas vraiment symétriques ? Quoi ? Où ça ?)

Les murs de la ville semblent aussi fauchés que moi, ce qui est rassurant.
Comme il me restait encore deux heures avant mon train, j’ai décidé d’aller faire un tour au musée Fabre, ZE musée de peintures de la ville. Je pensais pouvoir en faire le tour en une heure et demie, j’y suis donc restée une heure et demie, mais n’en ai vu qu’un tiers. Ne jamais sous-estimer les musées de province.
J’ai eu le temps de faire tout le parcours dit « ancien », qui part de la peinture européenne du XIVe siècle pour arriver au néoclassicisme (avec une belle sélection de tableaux flamands du XVIIe, donc pas mal de natures mortes, donc une happy Hana), mais pas le « moderne ». Tant pis pour le XIX et son mobilier.


À gauche : Daniel Seghers et Abraham van Diepenbeeck, Guirlande avec l’apparition de la Vierge à l’Enfant à saint Léopold, huile sur cuivre de 1646.
À droite : Marseus van Schrieck, Sous-bois avec papillons autour d’un chardon, huile sur toile de 1667.


Francisco de Zurbaran, Sainte Agathe, huile sur toile ~1630. Ce sont bien ces seins qui se trouvent dans le plateau, la légende prétendant qu’elle se serait refusée à un patricien romain qui, pour se venger, lui aurait fait couper les seins. J’ai été vraiment remuée par son regard apaisé, alors qu’elle tient entre ses mains les reliques du supplice barbare dont elle a été la victime.

J’ai pu aussi visiter une exposition sur Diderot et l’art du XVIIIe , « Le Goût de Diderot » qui réunissait des œuvres présentées aux Salons dont il fit la critique. Tableaux, sculptures, gravures et illustrations étaient accompagnés des impressions du philosophe, jeu de miroirs qui permettait à la fois de poser un œil plus averti sur les artistes et leur travail, mais aussi sur la conception du goût et de l’art selon Diderot. Mes propres avis sur le sujet, bien que balbutiants, ne trouvent pas forcément d’écho dans les siens, néanmoins il est toujours enrichissant de confronter son propre regard à celui d’un spécialiste, d’autant que l’exposition était particulièrement bien découpée et organisée.
Je pensais peut-être écrire un peu plus profondément dessus plus tard, si le temps me le permet, comme j’ai rapporté un petit livret avec quelques-unes des critiques présentées, ce sera toujours plus intéressant de leur dédier un article que de les noyer dans la masse des photos que je présente ici (voici juste un bref lien vers la page du musée pour vous donner une idée de la chose).

Bref², je suis sortie un peu précipitamment, comme il me restait peu de temps avant d’attraper mon train. Le soleil se couchait, même pas le temps de voir à quoi ressemble le quartier Antigone, au revoir Montpellier et bonjour soleil (ahem) parisien.
Vivement les vacances à présent, avec un peu de Belgique et d’Italie au programme, dont je posterai vraisemblablement quelques traces ici. Merci de m’avoir lue

vendredi 13 décembre 2013

CXXXI ~ Montpellier, le Jardin des Plantes.

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J’avais commencé un article avec quelques-unes des photos prises lors de ma flânerie à Montpellier de dimanche dernier, et j’ai réalisé qu’en leur rajoutant celles du Jardin des Plantes le message devenait un peu trop long. Alors, je coupe en deux. 

Ne connaissant pas du tout la ville, j’avais fait du Jardin des Plantes mon point de chute inévitable, surtout sous la douceur du ciel du Sud… les marronniers nus de Paris ont leur charme, mais l’œil inconstant apprécie tout autant papillonner autour des parures de l’automne, encore arborées loin de la capitale.

On n’est jamais déçu par un arbre.

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On ne rigole pas, des comme ça, j’en ai pris au moins quarante.

Des bambous.
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La serre des cactus.

Ici, l’une de mes plus belles découvertes, le cyprès du Xizang, que l’on trouve habituellement au Tibet et au Népal… Son bois est comme rongé, c’est un peu malsain, mais superbe.


Un aloès.
Un plant de clématites tangoutes orphelin de ses fleurs… mais ces pompons duveteux sont déjà bien jolis. La fleur ressemble à un calice doré, et porte en anglais les noms de barbe du vieil homme ou de boudoir de vierge russe…


Des matous partout.
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On rencontre aussi de sympathiques troncs. Ici, celui d’un olivier.
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Et des branchages qui fendillent le bleu cru du ciel…
Transparent White Star