lundi 11 février 2013

LXXI ~ Des Mori-girls et de leurs dérivés.

Voilà un bout de temps que je voulais faire un article sur le sujet, après mes divagations sur le Sailor Lolita et le Cult-Party Kei. Mon but ici n'est pas de rédiger des sortes d'introductions encyclopédiques sur ces sujets, mais plutôt de parler de la façon dont j'aime les voir et les interpréter. De toutes façons,  pour des styles aussi libres que ceux dérivés du mori, j'ai l'impression que la simple définition n'a pas grand intérêt… même si elle a son utilité.

~~~ bref ~~~

森ガール - Mori Girl : fille de la forêt.

Les premières mori girls furent recensées dans les rues japonaises autour de l'année 2007, et le style a commencé à se faire connaître en France vers 2009. Beaucoup de lolitas, lasses de voir leur style de prédilection se pencher vers le fairy kei et la surabondance d'imprimés, furent séduites par cette recherche de simplicité, de dépouillement.

Ici pour la source !
La silhouette mori, sans être totalement informe, n'est pas des plus structurées : ce qui compte ici est la recherche des belles matières et du confort, tout en chérissant une certaine féminité. Quelques éléments rappelant l'enfance, comme les sacs-à-dos, les tissus pelucheux, complètent l'apparence de ces jeunes filles rêveuses.

Cette recherche de dépouillement et de douceur se retrouve aussi dans le quotidien de la mori girl. Elle aime se promener dans la nature ou, si elle vit en ville, dans des quartiers chargés d'histoire, tranquilles, loin des affres de la vie urbaine. Être mori, c'est un peu choyer sa solitude ; lire dans le secret de couettes douillettes et d'une tisane, regarder la pluie tomber sous un abribus, ramasser les feuilles d'automne lors d'une balade en forêt. Le mori possède, pour moi, un rapport presque instinctif aux choses de la nature, qui se communique difficilement autrement que par un sourire complice ou un regard émerveillé, tant il est spontané.


La dernière entrée sur la communauté mori de Live Journal remonte à février 2012, et celles de l'excellent blog morigirl sont de plus en plus espacées. Est-ce parce que tout a été dit et redit sur le sujet ? Tout comme pour le lolita, j'ai l'impression que le mori a subi les dérives de tout style vestimentaire populaire : il s'est peu à peu vidé de sa substance, pour ne devenir qu'une coquille sujette aux aléas des tendances. La plupart des jeunes adeptes du mori s'inquiète des règles, des marques : la peur de faire un faux-pas prime sur le naturel, un comble ! Pour autant je ne pense vraiment pas que cela soit une tragédie pour ce mode de vie un peu ascétique. Que les mori girls ne passent pas leur temps sur les forums ou les sites Internet n'a, au fond, rien de surprenant.

Et pour illustrer tout ça, voici un morceau des PoPoyans, duo de sœurs à l'influence mori très présente dans leur musique (on imagine bien le feu qui crépite dans la cheminée d'une maison à la campagne…)



沼ガール - Numa Girl : fille des marécages.

Pas de photo ni de musique pour ce style qui n'en est pas vraiment un. La fille des marécages a pris le contrepied de la fille de la forêt pour revendiquer un mode de vie plus libertaire. Lasse de voir les femmes représentées comme des créatures obsédées par leur apparence, la communauté numa déclare aimer se vêtir de leggings pour leur confort et porter les ongles courts pour mieux se curer le nez. Dans la silhouette, peu de différence avec le mori, sinon plus de couleurs foncées et de pantalons ; la tenue-type numa est proche de ce que l'on porte pour traîner tranquillement chez soi.
J'ai lu pas mal de commentaires reprochant aux numa de ne pas avoir de réel code vestimentaire, ou de ne pas innover dans la silhouette mori ; à vrai dire je faisais partie des déçues qui espéraient voir apparaître des coordinations plus sombres que celles qui existaient déjà. À la réflexion une telle démarche aurait été complètement contradictoire… S'il est une mouvance qui n'a pas encore été altérée par le temps, c'est sans doute celle-ci, et l'absence de repères visuels précis y est, à mon sens, pour quelque chose. 


ガール - Yama Girl : fille de la montagne.

Après les jeunes filles contemplatives, voici venues les sportives. Les yama girls aiment partir camper sur les roches escarpées, mais toujours en restant féminines. Comme tout street style qui se respecte, elles ont un magazine qui leur est dédié : Randonnée (qui a le mérite d'avoir un titre non équivoque), dans lequel elles trouvent des conseils vestimentaires et pratiques pour leurs excursions. 

Source
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C'est sans doute le style face auquel je suis le plus perplexe. En lisant divers articles sur le sujet, j'ai eu l'impression qu'il s'apparentait plus à un concept marketing qu'à un réel mode de vie centré sur l'amour de la montagne. On consomme pour se rendre à un lieu donné, ce qui brise, pour moi, cette idée de communion avec la nature. Mais peut-être est-ce tout simplement plus assumé qu'ailleurs, moins hypocrite ? Si la fusion totale est impossible, il reste toujours, là encore, la contemplation.

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Ce sont ces mélanges improbables de chaussures de randonnée et de vêtements mal assortis qui me font rêver, bien plus que ces tenues pratiques-mais-colorées-et-féminines. J'aime cette idée d'attraper à la va-vite des vêtements chauds et confortables tant l'impatience d'aller profiter du paysage est grande… même si ce côté négligé est travaillé. Mais n'est-ce pas ce qu'il y a d'intéressant dans le vêtement, l'art de créer une mise en scène, comme lorsque le comédien revêt son costume ? Il y a tant à dire avec des morceaux de tissus bien choisis, une fois que l'on a cerné son personnage !


Edvard Grieg, Dans l'antre du roi de la montagne. Sinon, je pensais à Un kilomètre à pieds, ça use les souliers, mais à la réflexion... Non.


魔女ガール - Majou Girl : fille-sorcière.

C'est donc elle, la mori sombre que je voulais voir arriver avec impatience ! Bien que je ne me privais pas du plaisir de porter du mori avec des robes noires, je ne comprenais pas pourquoi l'esthétisme du style se bornait à la mélancolie d'une fleur, alors qu'il dort au fond des bois des mythes sylvestres un peu moins naïfs mais tout aussi intéressants à exploiter. La nature est faite d'ombre et de clarté, et je trouvais superficiel de ne jouer que sur son aspect lumineux.

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Si la silhouette de la majou varie énormément, se permettant même de porter des corsets, c'est parce qu'elle perd un peu de sa notion de confort ; ce qui est intéressant ici, et qui me plaît particulièrement, c'est que l'esprit prime totalement sur le vêtement. Le but est d'apparaître comme une créature chamanique ou un esprit antique ; les loups côtoient les dryades alors que Baba Yaga traverse la forêt avec ses crânes de feu. Les coiffures extravagantes, les maquillages outranciers ont tout à fait leur place pour retranscrire les lignes obscures des contes et légendes. Impossible de décrire ce qui est spécifiquement majou, mais c'est pourtant reconnaissable au premier coup d'œil.

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Bien plus adulte que le mori de base, j'ai également l'impression qu'il se fait beaucoup plus rare chez les japonaises. Peut-être est-ce dû à la différence de nos folklores et de nos philosophies, le Monde flottant nippon se rapprochant plus de la mori contemplative et mélancolique que de l'agressivité de nos légendes primitives. Pour autant, je pense qu'il y aurait beaucoup de choses à exploiter du côté des yokai, voire même d'autres démons d'autres civilisations : les légendes sont ancestrales et le style jeune, il lui reste encore beaucoup de domaines à explorer. 
Voici un lien vers les inspirations principales de ce genre, on trouve également de belles choses sur le Tumblr de stregaforest.

 
Every Single Night, de Fiona Apple, est une chanson plutôt violente dans le rythme et dans le thème, et certains passages me font penser à des incantations. 


浜ガール - Hama girl : fille de l'océan.

Dernier né en date des sous-genres du mori, le hama est sans doute celui qui me touche le plus. D'après mes recherches, seuls deux Tumblr lui sont dédiés pour le moment (Oh Yeah Hama Girls, dont toutes mes images sur ce thème proviennent, et Sunny Pearls), mais l'idée est séduisante. Rayures des marinières, lin, cordages, bijoux de nacre : la mori des sables est une jeune fille sage.


J'ai toujours adoré les tenues marines pour leur innocence, mais l'océan ne se limite pas aux balades sur la plage : on peut se vêtir en sirène, en néréide. Le côté sombre de la mer a ses intérêts, tout comme la forêt a ses sorcières. La longue robe blanche et les cheveux détachés d'une Ophélia océane, beaucoup plus sobre que la tendance sirène pastel qui sévit ces derniers mois, me plaisent énormément.


J'avoue avoir énormément de mal à rester objective en parlant du hama... Et si j'ai la chance de partir à la mer ces prochains mois, je renouerais bien avec ce genre de tenues, qui feraient un bel hommage à celles que je revêtais lorsque j'étais petite fille.

Ravel, Une Barque sur l'océan. Obligée de finir sur du Ravel.

6 commentaires:

  1. Merci pour ce post *o* je connais mal le mori et les styles dérivés, mais les thèmes qui se rattachent à cet univers me sont chers ! J'ai presque toujours habité près de l'océan ou de la mer, et lorsque j'habitais encore avec mes parents nous allions à la montagne à toutes les vacances. Pendant une dizaine d'années nous habitions à la campagne, donc les cabanes dans les bois et les petites balades cela faisait partie de nos jeux d'enfant habituels.
    Donc les aspects issus de la nature que tu décris m'attirent vraiment *o*.
    En revanche, je n'ai pas le réflexe de chercher le confort dans mes vêtements... ce que je préfère c'est l'élégance, et je pense que tu ne seras pas surprise si je te dis que parmi les styles que tu as présenté, celui qui m'attire le plus est celui de la "Majou girl" *o*.
    Les autres me plaisent aussi mais je ne me vois pas dedans.
    Après, il faut peut être que je tienne compte du fait que mon style ne s'est vraiment défini que lorsque je suis devenue citadine... donc forcément mon rapport à la nature n'était plus le même et je n'avais plus vraiment "besoin" de grand confort. Lorsque j'habitais à la campagne, je n'avais peut-être aussi pas l'âge de me poser des questions sur mon apparence. j'aimais des jolies robes comme tout enfant, mais j'étais aussi souvent en t-shirt large en train de tenter de grimper à un arbre xD. Dans ces cas là on prend plutot des vetements qu'on n'aurait pas peur de salir ou abimer xD.

    Tu sais déjà que le mystère est quelque chose qui m'attire malgré moi, et pas seulement sous sa forme gothique sombre. Il y a dans la nature quelque chose de mystérieux je trouve, quelque chose de "plus fort que l'homme" et d'impressionnant.
    J'aimerais bien m'essayer à ce genre de style un jour mais... ce sera pour plus tard xD.

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    1. Merci pour ton commentaire ! Je suis contente de te revoir par ici ^^

      Curieusement je n'ai pas le réflexe de chercher le confort dans les vêtements non plus, c'est vraiment l'esthétique qui m'attire (il faut croire que j'aime ce qui est informe xD) C'est aussi pour cela que je ne me définis pas comme Mori, même si je le porte de temps à autre. J'ai l'impression que ma démarche n'est pas assez "pure", j'ai besoin de ces phases de cocooning mais elles ne me correspondent pas totalement. Mais, comme tu le dis, ce serait peut-être plus sincère si j'habitais à la campagne. Une citadine n'a pas tant besoin que ça de vêtements amples que l'on n'a pas peur d'abîmer.

      Et donc je ne suis pas surprise par la préférence que tu portes au Majou xD Visuellement j'ai la même, bien que je me sente plus proche du hama. Mais les sorcières peuvent aimer la mer après tout ! Je verrais bien une coordination Ursula tiens (je parle de la méchante dans La Petite Sirène de Disney, je précise car il y a peut-être d'autres Ursula ? ._.) Je te verrais très bien en majou en tout cas, si tu t'y essaies un jour !

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  2. Bon, avant toute chose, je n'ai pas réussi à synthétisé mes idées (pour changer), donc voici un commentaire super long xD

    Tout d'abord merci infiniment pour cet article.
    Comme tout aficionados de la culture et de certains styles vestimentaires japonais, j'ai déjà entendu parlé du mori. Je trouvais ça assez joli dans l'ensemble, même si je n'adhère pas du tout à ce concept de porter des vêtements pour leur confort avant leur apparence. Et ce qui en ressort visuellement semble effectivement confortable, doux, reposant, mais je ne voyais pas vraiment au delà.
    Donc merci de m'avoir permis de poser un regard neuf sur ce style, et ses nombreux dérivés dont j'ignorais totalement l'existence ! Je dois dire que j'ai été touchée par cet article, notamment grâce à sa construction, et à ta très judicieuse idée d'initier le lecteur à l'univers de chaque style, au delà de son apparence, par la musique. Il n'y a rien de plus parlant pour moi que de m'imprégner de ces univers grâce aux son donnant toute leur sens aux images.

    Je vais donc te faire part de mes réactions dans l'ordre ^^

    Je trouve le Mori assez intéressant à regarder, mais mon intérêt pour ce style s'arrête vraiment là. Ce que je trouve le plus beau dans ce style vestimentaire est son aspect contemplatif, mais, de même que dans la chanson que tu as choisie où je trouve la voix d'une des deux sœur trop enfantine, je suis un peu gênée par le manque de maturité de ce style. Certes, chaque mori girl doit avoir sa propre version de la chose, et ce style n'est pas aussi enfantin que le kult party (que j'ai aussi découvert grâce à toi ^^), mais j'ai l'impression que par moment, la contemplation n'est en fait qu'un regard vierge sur le monde, comme celui d'un enfant. Ce n'est pas forcément mal, ça ne m'atteint juste pas vraiment...

    J'ai l'impression d'avoir trouvé en la "fille marécage" la personne que je suis lorsque je n'ai aucune obligation de sortir de ma maison (voir de ma chambre xD) de toute la journée. Mais je ne pourrais pas vivre quotidiennement dans cet état d'esprit.

    Je salue le choix de Peer Gynt pour les Yama Girls. "Dans l'antre du roi de la montagne" est un morceau magnifique et enivrant. J'adore cette musique que je trouve très imagée, et je suis un peu triste du fait que ce morceau, tant de fois détournés de ses origines, ne soit plus associé à Peer Gynt dans l'esprit des gens.
    Quand bien même j'adore cette pièce, je ne sais pas pourquoi je ne l'ai pas trouvée appropriée (peut-être que "un kilomètre à pieds" aurait été pas mal finalement ? xD), parce qu'on imagine vraiment tous ces rebondissements et retournements de situations. J'imagine mal une Yama Girl se promenant dans la montagne et rencontrant un ours (ce à quoi ce morceau m'a fait pensé associé aux yama girls xD)
    Alors je n'y connais pas grand chose, mais voici une petite suggestion :
    http://www.youtube.com/watch?v=nEwzFF4HeB8 (bon c'est la BO de "The hobbit" certes, je ne cache pas que j'en suis fan xD Cette version est assez chouette je trouve ^^ même si le montage vidéo me fait flipper...)

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    1. J'en arrive donc à la Majou Girl, ou fille-sorcière. Je ne te cache pas que ce fût la plus enthousiasmante découverte de cet article pour moi ! En dehors de l'EGL, je n'ai pas vraiment de style vestimentaire défini, si ce n'est qu'on peut le qualifier de sombre, et que l'apparence prône sur le confort (même s'il m'arrive de sortir de chez moi habillée en « fille-marécage » de temps en temps xD)
      «  La nature est faite d'ombre et de clarté, et je trouvais superficiel de ne jouer que sur son aspect lumineux. » Je trouve que tes mots sont très justes, voilà aussi pourquoi j'ai un peu de mal avec le Mori.
      Ce style me parle tout à fait, notamment dans sa grande liberté, mais aussi dans son aspect mystique. J'ai toujours adoré ce qui relève des différentes mythologies. L'idée de prier différentes divinités aux spécificités et caractères distincts, en les aimant ou les craignant tous, car au fond ils sont le reflet de ce que nous sommes, pauvres hommes.
      Je ne saurai comment définir ce que ça a éveillé en moi, mais mon cœur s'est bel et bien mis à battre de concert avec cette magnifique chanson que tu m'as fait découvrir. En retour, voici à quel morceau j'ai tout de suite pensé : http://www.youtube.com/watch?v=vSkb0kDacjs
      Aussi bien pour la musique, que pour les images qui reflètent un combat intérieur tout en retenue, comme si ton cœur s'arrêtait de battre tout en suivant le rythme des percussions qui prennent possession de ton corps.

      Pour finir, je n'ai pas tout de suite accroché à ta définition des Hama girls, je l'avoue. Mais Ravel est un génie, et en parcourant les tumblr que tu proposes, j'ai finie par être séduite. Il est vrai que l'océan est une de ces force de la nature pouvant paraître si calme, mais tellement changeante ! Lorsque j'étais petite, j'habitais en Normandie. C'est toujours un immense plaisir de retrouver les embruns marins et de se ressourcer près de cette mer que je n'arriverai jamais à oublier...
      Voici une dernière chanson, qui n'a peut-être rien à voir avec l'océan, mais je trouve que les sentiments qu'elle dégagent sont similaires (libre à toi de penser le contraire, je suis toujours très subjective en ce qui concerne la musique) : http://www.youtube.com/watch?feature=endscreen&NR=1&v=EokdGEfQb0k

      Et tant que j'y suis avec mon commentaire sans fin, voici une dernière vidéo !
      http://www.youtube.com/watch?v=Dvl7yQ8BjA4
      J'espère que je ne t'aurai pas trop embêtée avec mes histoires ^^'

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    2. Merci d'avoir pris le temps de m'écrire une si longue réponse ! Je vais essayer de lui faire honneur, bien que j'aie moi aussi un peu de mal à structurer mes idées xD

      Pour le mori, c'est en effet cette idée de regard vierge sur le monde qui m'a séduite. Je m'épuise rapidement, moralement je veux dire, et cette idée d'innocente contemplation m'apaise beaucoup quand j'en ai besoin. Pour autant, comme je le disais à Lempicka un peu plus haut, je n'arrive pas à m'intégrer totalement dans le style, pour les mêmes raisons que cette esthétique t'atteint moins, je pense. Pour la musique des PoPoyans, c'est pareil, ça m'apaise jusqu'au moment de rupture où cette voix trop enfantine m'agace. Donc je pense comprendre ton sentiment vis-à-vis du style, même je m'en sens aussi plus proche que toi.

      Je crois qu'on est toutes un peu fille marécage à un moment où à un autre xD Quand je suis malade, j'aime m'imaginer en jeune fille fragile expirant dans une fleur, allongée dans des draps de soie, en réalité je suis juste en train de geindre dans mon vieux pyjama entre deux dolipranes. On n'a pas toujours ce qu'on veut dans la vie xD

      Je te remercie, je trouve aussi que ce morceau est trop détourné. C'est le drame de certaines pièces dites "classiques" : à force de les entendre partout, on finit par passer à côté d'elles, ou pire encore, on les associe à une réclame particulière en leur ôtant toute existence propre. Mais, en effet, ce morceau n'est peut-être pas le plus adapté, trop mouvementé pour une simple randonnée. Mais l'idée de la yama surprise par un ours m'amuse en fait xD
      J'aime bien les versions a capella travaillées de la sorte sur Youtube, j'écoutais le générique de Pokémon en boucle chanté comme ça il y a quelques années ! (oui, bon...)

      Ha, le majou fait des émules ! Je m'en doutais un peu vu mon cercles d'amitiés dans le lolita, mais j'en suis contente, parce que c'est un très beau style. Quant à la musique, je suis tout émue que tu la proposes ; elle m'avait bouleversée dans la BA d'Assassin's Creed Revelation (oui...) et en effet elle représente parfaitement un mouvement épique et tribal. Je vois parfaitement une sorte de scène de chasse sous la neige, avec des rapaces, des loups, et une âme humaine qui se serait perdue là ; reste à savoir qui chasserait qui. Au fait, c'est un peu trivial, mais j'ai déjà couru pour attraper mon bus avec cette chanson dans les oreilles, et bien ça donne une toute autre dimension à la chose xD Quoi qu'il en soit, je suis contente que celle de Fiona Apple te plaise également. J'aime beaucoup sa pureté, son calme et sa violence qui retranscrit parfaitement le combat interne dont il y est question. Pour moi c'est très majou aussi, comme un instinct qui cherche à resurgir et qui change douloureusement notre vision du monde et de nous-même.

      Grandir près de la mer ou de l'océan marque beaucoup, j'imagine. Je me retrouve totalement dans ce que tu dis quant à ton lien marin avec la Normandie ! En même temps, la puissance et la majesté des eaux ont de quoi graver de manière pérenne une âme jeune. Merci pour cette musique, dont le texte et les premières minutes de la mélodie décrivent très bien l'immersion, je trouve.

      Et la dernière vidéo est une perle, merci ! Je ne connaissais pas du tout. Je suis contente que cet article m'ait permis de découvrir autant de choses. Je suis très pudique avec la musique, je me livre rarement sur ce que j'écoute, mais là j'ai l'impression d'avoir bien fait xD Merci encore pour ton commentaire en tout cas !

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    3. Merci de m'avoir répondu si longuement :) C'est vraiment un plaisir de te lire ^^
      C'est toujours très intéressant de voir comment sont perçus ces styles découlant tous d'une même « idéologie », mais pourtant si différents.

      J'adore l'image que tu as de toi lorsque tu es malade xD Je me sens juste terriblement pitoyable quand ça m'arrive personnellement, mais c'est une vision intéressante et optimiste de voir la chose ^^

      La musique a chez moi des échos très visuels, et la yama attaquée par un ours m'est apparu comme une évidence xD

      Ce n'est pas un tort de découvrir des morceaux grâce aux jeux vidéos ! Au contraire, parfois l'univers est beaucoup plus soigné que dans certains films, et la musique prend une part importante ! :D
      Ta vision de la chasse est très intéressante, aussi bien celle avec le chasseur chassé, que celle avec les chasseurs de bus ! Je connais trop bien cette situation xD
      En tous cas le majou m'inspire beaucoup, car j'ai l'impression d'avoir enfin trouvé un nom et une idée pour un style vestimentaire que j'ai pu gauchement expérimenter, et que j'apprécie beaucoup.

      Je pense que la pudeur envers ses goût musicaux est un peu normale, parce que la musique est l'un des arts qui nous fait immédiatement ressentir des sentiments que l'on ne montre pas forcément au grand jour. On peut être une toute autre personne en écoutant de la musique, ou tout du moins laisser exprimer les parties de son être que l'on ne veut pas afficher publiquement.
      Mais je trouve que c'est toujours un plaisir de partager la musique qu'on aime, et la faire aimer à d'autres personnes, qui ne vont pas forcément la ressentir de la même façon ^^

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