vendredi 9 août 2013

Go go Japan : 花 の ダイアリー ! #6 (le journal de Hana au Japon #6)

Pour cette nouvelle journée, excursion dans un quartier que nous avions totalement laissé de côté jusqu'à maintenant, à savoir Roppongi. Connu, comme Shinjuku, pour sa vie nocturne, il abrite également quelques musées que nous sommes allés visiter.

On voit mal la ceinture que je me suis fait avec un ruban et une barrette en forme de rose…
Première visite, celle du musée Mori, situé au 53e étage d’une tour du quartier (la tour Mori, donc). Il fait partie d’un trio de musées situés à quelques minutes de marche les uns des autres et qui forment le Art Triangle Roppongi. Ce triangle culturel est situé au milieu de centres commerciaux et de bureaux d’affaires, et il abrite des expositions qui se veulent d’importance internationale (a trio of world-class museums,  selon les dépliants. Bon). Le musée Mori est dédié aux expositions d’art contemporain, le Suntory à celles qui touchent l’art de vivre japonais, et le National Art Center à… tout le reste.
Là encore, pas d’expositions permanentes.

Petit déjeuner. Les Japonais ont trop d’imagination pour leurs biscuits.

Une sculpture de Louise Bourgeois nous accueille à la sortie du métro, avec un happening de Yayoi Kusama.
Le 52e étage de la tour Mori est vitré, et laisse voir un autre joli panorama de la ville.

La tour de Tôkyô !

L’exposition du musée Mori s’intitulait All you need is love, from Chagall to Tsukama and Hatsune Miku. Mouais. 


Sur l’affiche, une statue de Jeff Koons, qui représente un cœur en chocolat haut de trois mètres. Encore une fois, j’apprécie la performance technique, mais… mais ça m’ennuie. Je trouve l’angle dont les artistes actuels abordent l’amour d’une terrible platitude. C’est généralement un recentrement de l’homme sur l’homme, une contemplation admirative de soi-même. Pour être tout à fait honnête, cette exposition m’a fait penser à un mauvais devoir de philo. L’amour c’est bien, mais parfois aussi ça crée des sentiments négatifs, heureusement ça unit aussi les hommes. Je trouve qu’il est terriblement difficile de parler d’amour de façon intéressante et émouvante. La niaiserie qui emplit mon cœur quand je pense à l’homme que j’aime est celle d’un particulier. Et l’artiste doit, à mon sens, dépasser le simple particulier. 
Bon, il y a quand même des choses que j’ai beaucoup aimées, surtout des photographies en fait. Par exemple celles de Gohar Dashti, de sa série Today's Life and War.


Ou encore un tableau de John Everett Millais, mais je triche.

Speak! Speak!
Pour résumer, pas vraiment d’émerveillement, pas mal d’ennui, mais je suis tout de même contente d’avoir été à cette exposition. Je préfère savoir pourquoi je ne suis pas attirée par quelque chose que de critiquer dans le vide.
Bref, direction ensuite le musée Suntory pour la suite de nos pérégrinations.

Encore de l’art ?
Une des artères qui forment Roppongi.


Le musée se trouve dans le Tokyo Midtown, un complexe avec bars et restaurants luxueux, hôtel, musée, et boutiques de douceurs.

Le Japonais aime le beurre. 
Plein de furin !
Ledit musée abritait une exposition sur un peintre japonais du XIXe que je ne connaissais absolument pas, Tani Bunchô. Apparemment, sa peinture était une sorte d’hybride complexe, mêlant traditions japonaises et chinoises, styles du temps d’Edo et peintures occidentales. Et j’ai complètement adoré. Je ne saurais quoi vous dire de plus sur lui, étant donné que je le découvrais totalement, et que le musée ne donnait pas énormément d’informations en anglais, alors je vous laisse avec mes pièces préférées :

Je n’ai pas le titre… *attend la pluie de cailloux*
Montagnes du début d’été sous la pluie.
Paysage bleu et vert.
Non, je n’ai pas du tout un faible pour les paysages et les végétaux. C’est assez réducteur de ne mettre que cela de lui d’ailleurs, car il s’est attaqué à toutes sortes de sujets, aussi bien religieux que mondains ou philosophiques, et ce dans des styles très variés. Le seul de ses contemporains à avoir eu une carrière aussi prolifique n’est autre que Hokusai…
Je suis aussi tombée folle d’admiration d’une des peintures de l’un de ses maîtres, un paysage (!) fait de trois gouttes d’encre, mais je suis incapable d’en retrouver le titre. Je devrais m’intéresser plus à la peinture zen, le peu que j’en connais me transporte.

Nous n’avons pas été au dernier des trois musées, l’exposition sur le pop art ne nous intéressant pas plus que ça (d’autant que nous avions déjà donné dans le moderne avec le musée Mori).

Mais je l’ai tout de même photographié.
Roppongi, ses buildings, ses voitures, et un sanctuaire au coin d’une rue.
Encore elle !
Et ensuite, nous avons été… dans un karaoke. L’expérience fut encore plus ringarde que ce que j’avais espéré, dans un box avec des canapés en cuir rescapés des années 1970 et des images d’ambiance qui accompagnaient la musique dignes des telenovelas sud-américains. 
Alors on est restés dans le thème pour les chansons, avec du Dalida, des Backstreet Boys, j’ai réclamé ABBA mais l’Ohm n’était pas d’accord, et ils n’avaient pas de Claude François (et mes Magnolias for ever, alors ?). Ce fut amusant, dommage que je ne connaisse pas le répertoire japonais de ces années-là, je suis sûre que j’y aurai trouvé des choses encore plus mielleuses.

Et ensuite, nous sommes rentrés chez nous.



Samedi 3 août

Nous sommes tranquillement retournés nous promener vers le centre de Tôkyô. A vrai dire nous avions prévu un programme plus chargé, mais je me suis sentie mal peu après être sortis, donc nous avons levé un peu le pied pour cette journée. Du coup je n’ai pas de photo de ma tenue du jour, comme je me sentais plus prête à me traîner douloureusement au lit qu’à poser devant l’armoire.

Petit déjeuner un peu spécial, je me suis réveillée avec une telle faim que j'ai cuisiné des udons. 
Tout d’abord, nous sommes allés vers le Nihonbashi, pont célèbre pour avoir été le point central des axes commerciaux du temps d’Edo et pour être resté le point d’origine des routes du Japon, un peu comme le parvis de Notre-Dame l’est pour nous en France.

Du vin Bon Marché, ça vous tente ? 
Souci du détail jusqu’aux plaques d’égouts.
Les immeubles poussent comme des champignons autour de ce centre névralgique, et le Nihonbashi se retrouve écrasé sous la masse de béton et de verre qui le jouxte de toute part.


Hum…


Deux des statues qui gardent le pont.
Nous avons marché jusqu’au musée Bridgestone, qui se trouve un peu plus vers Ginza, et nous avons été à une exposition sur la couleur dans la peinture, mais nous n’y avons pas vu grand chose d’intéressant, sinon quelques tableaux peints par les artistes japonais qui ont vécu les années 1900 à Montmartre aux côtés de Toulouse-Lautrec. Le XIXe siècle aura vraiment été l’occasion d’échanges artistiques passionnants entre la France et le Japon !
Mais curieusement, ce qui m’aura le plus plu dans cette exposition sont les œuvres d’un artiste chinois naturalisé français contemporain, Zao Wou-Ki, auquel le musée rendait hommage suite à son décès, qui eut lieu il y a quelques mois. 

28.12.99
17.01.66
Si la petitesse de ces images aide à mieux cerner ce que les toiles peuvent représenter (qui a parlé de paysages ?), elle leur enlève aussi, forcément, beaucoup de leur puissance. Je me souviens d’une toile, impossible à retrouver pour le moment car non titrée, qui représentait deux vagues se faisant face, et qui s’écrasaient mutuellement dans un tourbillon de bleus, de verts et de gris si intense qu’il vous prenait à la gorge.
Encore une belle découverte pour moi, j’essaierai d’en apprendre plus sur lui une fois que je serais rentrée à Paris.

Une fois sortis du musée, nous avons continué notre promenade le long de l’avenue principale de Ginza, mais elle n’aura pas duré longtemps car je me sentais vraiment trop faible pour continuer notre petit périple.

La triforce ! (moui, car Ganondorf est PDG, en fait).
Franponais.
La jolie vitrine de Shiseido.
Des produits dérivés hybrides.
<3
Et un chat qui se la coulait douce sur le chemin du retour.

8 commentaires:

  1. Bonsoir!

    Je partage ton point de vue des musées d'art contemporain et de l'art contemporain en général.
    Nous devrions en discuter pour partager plus précisément nos points de vue.
    Néanmoins la première photo n'est pas trop mal... Complexe à définir car je suis assez critique.

    En tout cas les peintures (estampes?) japonaises postées sont sublimes, j'adore celle aux tons gris représentant quelque chose de fort.

    Tôkyô et sa tour sont un peu déprimants de ce point de vue... Je préfère ses espaces verts et traditionnels.
    Bref, j'ai hâte de voir la suite de votre périple, j'espère que Guillaume et ses piqûres va mieux.

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    1. Oui, ça me ferait plaisir d'en discuter avec toi ! Je ne m'y connais pas nécessairement très bien, mais les dialogues permettent d'avancer aussi dans la réflexion (et pourquoi pas échanger quelques noms d'artistes contemporains qui nous plaisent malgré tout !)

      Oui, celle-ci est vraiment belle. Je suis vraiment heureuse d'avoir découvert ce peintre !

      Je comprends ce que tu veux dire à propos de la vue de Tôkyô. Je n'arrive toujours pas décider de si je trouve la ville belle ou non, car son aspect futuriste possède tout de même un certain charme. Pour autant, tous ces buildings, ce n'est vraiment pas mon truc...

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  2. J'adore lire tes articles :) Ils sont toujours super intéressants ^^
    Vivement la suite ^^

    (Ah et puis tout ce qui est "franponais" je suis fan xD le vin "bon marché" je connaissais pas, j'avais déjà vu "bon rouge" et "bon rouge plus", quand "pikette" ? xD)

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    1. Merci beaucoup ! Oui, je verrais bien du "pikette" 8D. J'ouvrirai l'oeil, sait-on jamais !

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  3. C'est fou cet artiste chinois admiré au Japon: à croire que les vieilles rancoeurs se digèrent...
    je comprends ce que tu veux dire sur le thème de l'Amour! En même temps, c'est un sujet de littérature plus que rebattu :) mais j'arrive à être encore touchée par quelques récits...

    C'est fou cette profusion de buildings...

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    1. Oui, ça m'a surprise aussi ! Peut-être a-t-on fermé les yeux sur ses origines et accentué le côté "naturalisé français" ? Ou alors on a décidé de placer l'artiste au-dessus des rancunes, ce serait assez beau, ce désintéressement xD
      Oui c'est vrai que c'est un thème qui a été particulièrement repris ! Mais je ne sais pas, je n'arrive pas à être transportée par des récits d'amour contemporains. Si tu as quelques nouvelles ou romans à me proposer, je serais ravie que tu me donnes quelques pistes !

      Oui, il n'y a quasiment que ça. La ville a été tellement sujette aux incendies et tremblements de terre qu'il ont pris le taureau par les cornes avec cette architecture hyper moderne, et il ne reste presque rien du Tôkyô de jadis, à part quelques temples et jardins. D'un autre côté, entre les bureaux, et les 13,5 millions d'habitants, il faut bien caser tout ce monde, mais ça a quelque chose d'assez effrayant, en même temps...

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    2. Non, je ne suis pas non plus très cablée littérature contemporaine, comme tu le sais! :) Je suis en train de relire du Fitzgerald... les histoires d'amour y tiennent une grande place, mais ce n'est pas franchement très gai...

      Je crois que je trouverais ça opressant, cette profusion d'immeubles immenses! Mais je comprends tout à fait la logique de construction. Il y a un petit coté fourmilière :)

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    3. Je n'ai jamais lu de Fitzgerald tiens, à part quelques extraits au lycée, du coup tu me rappelles qu'il faut que je m'y mette pour de bon ! Mais en effet, les vagues souvenirs que j'en ai ne se raccrochent pas à des récits heureux...!

      Oui, c'est très oppressant ! Heureusement qu'on loge dans un quartier avec des immeubles à taille réduite, ça permet de reprendre un peu son souffle.

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