S’il existe aspect du lolita (et de la mode de manière générale, qu’elle se veuille subversive ou non) qui me gênera toujours, c’est bien son aspect mercantile. Pour avoir commencé à affiner mon goût grâce à la bidouille, l’étalage de la marque toute-puissante me donne une impression de vacuité qui me brise le cœur peut-être plus qu’elle ne le devrait.
Heureusement, le marché de la seconde-main, florissant, n’est pas toujours lieu d’arnaques, et les jeunes créateurs se portent bien. Tumblr, Instagram, Etsy sont des mines d’or pour trouver des talents passionnés et talentueux, que j’espère pouvoir suivre et soutenir longtemps. Voici donc un article avec quelques achats/coups de cœur vestimentaires en-dehors du circuit traditionnel.
~ Necrosarium.
~ Necrosarium.
Si je n’aime pas tous les accessoires de cette créatrice, sa collection de colliers Versailles est à tomber. Généralement pièces uniques, délicieusement surchargés et sans doute importables, je les ai longtemps lorgnés sans jamais franchir le pas. Et puis, j’appris que la marque serait en hiatus à partir de mars, alors je cédai.
Je vais être honnête, je pense que je le bricolerai un peu. Je ne me sens pas complètement sous le charme des lourds chaînons noirs. Et peut-être enlèverai-je les Christ crucifiés. Néanmoins, depuis le temps que je voulais parer mon cou de ces roses extravagantes, je suis comblée.
Je vous laisse le lien de la boutique, qui organise des soldes pour ses derniers jours. Et voici la page Facebook, sait-on jamais.
~ Cloudberry Lady.
J’ai découvert cette marque finlandaise voilà deux, sinon trois ans (déjà), sans grand enthousiasme au début (je l’avoue) mais à présent je lui trouve plus de finesse et de charme qu’à ses débuts.
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Admirez par exemple cette robe inspirée de la Renaissance. (Non, je ne suis pas obsédée du tout par cette période historique en ce moment, merci.) |
J’avais déjà pu apprécier son travail lors des conventions lolita auxquelles elle avait participé, cette année ce fut à l’occasion des Filles Frou Frou que je découvris sa dernière collection, avec un intérêt très marqué pour son dernier imprimé.
La créatrice travaille en collaboration avec un illustrateur finlandais pour réaliser ses robes, et j’apprécie la délicatesse des insectes représentés ici. Si vous suivez mes aventures (?) depuis un certain temps, vous devez à présent connaître ma fascination pour ce qui évoque le monde des nymphes et de la forêt, et cet imprimé représente à peu près 87 % (oui c’est précis) de mes obsessions. Libellules, astre sélène, scarabées et papillons de nuit, ainsi que quelques poissons qui laissent leurs nageoires danser au hasard de l’onde ; voilà mon thé Eau de Lune fait robe. (Ce qui me fait penser, Messalyn, à quand un vêtement orné de ton talent ?)
Léger bémol cependant quant aux bijoux qui accompagnent la collection, faits de pâte Fimo un peu grossière ; je lui préfère la résine. Néanmoins j’apprécie vivement la progression de cette marque et je suis réellement curieuse de voir la suite.
Page Facebook de la marque : Cloudberry Lady.
~ Dix Macabre sewing.
La jeune Aria ne possède pas de marque, mais coud de sublimes robes lolita, et revend la plupart de ses créations. J’admire particulièrement son talent et sa dévotion, coudre pour le plaisir de coudre, je trouve ça beau (c’est dit).
Cette demoiselle fait partie des créateurs que j’ai découverts au gré de Tumblr, elle poste régulièrement, sur son compte Instagram et sur son blog, la progression de ses projets. Je pense que voir le travail avancer est la partie que je préfère, dans le petit monde du vêtement…
Je la suis depuis un peu plus d’un an à présent, et mon dernier coup de cœur en date revient à ses pièces cousues dans un tissu imprimé Santa Maria de Guadalupe. La mode lolita de ces derniers mois tourne beaucoup autour de figures catholiques, plutôt à tort et à travers (Sister Maria OP, si tu m’entends), mais ici, même dans l’opulence d’un imprimé pourtant bien kitsch, on reste sobre.
L’OP est en projet, avec un peu de chance… *wink wink*
~ 4 o'clock.
Voici une marque qui, j’espère, n’aura bientôt plus besoin d’être présentée. Elle est à mon sens la plus belle marque européenne avec ce que fabrique Clara Maeda. Cela fait bientôt quatre ans que je la connais (depuis sa création, il me semble) ; au début très orientée vers un lolita classique, la créatrice néerlandaise Linda Friesen prend de plus en plus de libertés dans ses créations, mais cela reste toujours ambitieux, imaginatif… superbe.
Je suis désormais la très heureuse maman (si, si) de l’une de ses pièces, un trésor qui m’appelait depuis des années, et que je suis plus qu’impatiente de mettre en scène. Son travail sur le plumetis est parfait, pas une couture ne s’effiloche, le tombé est impeccable, et la robe est légère, légère…! Un souffle sur la peau.
La crinoline est également très bien faite, légère et agréable à porter. J’adore bouger avec, sentir la robe épouser le jeu de la crinoline selon les mouvements que l’on exécute ; voilà un vêtement de danseuse.
La crinoline est également très bien faite, légère et agréable à porter. J’adore bouger avec, sentir la robe épouser le jeu de la crinoline selon les mouvements que l’on exécute ; voilà un vêtement de danseuse.
La page Facebook de la marque. Beaucoup de jeunes créateurs fonctionnent par le biais d’une page Facebook, ce qui est certes dommage pour ceux qui ne fréquentent pas ce média, mais d’un autre côté force est reconnaître qu’il est devenu bien pratique pour se faire connaître (et moins onéreux qu’un site Internet professionnel). Je préfère laisser ces liens-ci que ceux des quelques sites que j’ai pu trouver car ils sont plus régulièrement mis à jour, néanmoins j’essaierai sans doute de compléter mes sources dans les jours qui viennent.
Je dois admettre que mon goût pour le lolita survit surtout grâce au travail admirable qui se fait dans ces circuits plus confidentiels ; j’ai toujours vu dans cette mode une façon de s’exprimer, et les talents qui ne dépendent pas des aléas de production d’une marque très populaire ont moins de contraintes pour user de leur imagination. Tout ce bouillonnement monte lentement en France aussi, et là encore j’ai vraiment hâte de savoir ce qui en sortira. J’essaie d’être optimiste et je me dis parfois, heureusement, que le lolita a encore de beaux jours devant lui.