mardi 14 juillet 2015

CCXLI ~ Light of my life, fire of my loins.

Voici longtemps que je n’avais pas parlé de lolita ici, du moins de façon un peu plus personnelle que… par le vêtement.

Curieux mois de juillet, qui soude autant qu’il divise ; il me semble que depuis que j’ai posé le pied dans ces mondanités, il y a un peu plus de cinq ans, les critiques se succèdent et se ressemblent : le milieu est hypocrite, pédant, superficiel, sans intérêt. Ces mêmes critiques se retrouvent sans doute en tous milieux et en tous temps ; je suis persuadée, bien que je ne connaisse pas le sujet à fond, que les salons qui firent les beaux jours de Paris éveillèrent les même considérations… avec peut-être plus de verve et de talent dans la dénonciation.
La déception suivra l’humanité jusqu’au tombeau, car l’Autre n’est pas un miroir, mais bien… un autre !

Pour ma part, j’ai fait mon deuil du lolita actuel depuis que j’ai compris, il y a un peu plus d’un an, que le courant ne sera jamais un courant artistique. Il en possédait pourtant le potentiel, la matière, la poésie, mais son ouverture sur le monde occidental, sa popularité, son mercantilisme en ont fait un microcosme de la banalité et de la médiocrité de la modernité. Je le vis bien, car après tout, j’y ai forgé de belles amitiés, en ai tiré beaucoup de plaisirs…
Je n’ai guère envie de me lancer dans une énième diatribe contre la superficialité de la communauté, qui existe, mais à laquelle je ne souhaite plus du tout m’intéresser. Pour une belle santé mentale, fuyons le gâchis ! Car c’est cela qui mine, également, le lolita : les mesquineries, les cachotteries, les jalousies ; les dragons qui essaient de le faire rentrer dans leur moule, et qui s’y brisent les dents. Fut un temps, demi-dragon, où je me lamentais sur la perte de goût et de références classiques du milieu, et tout ceci m’aura apporté bien plus de rancœur qu’autre chose. Les froufrous rori sont passés de manifeste à divertissement, tant pis, tant mieux, de toute façon, tout ceci est amené à périr un jour, comme le reste.

Dès lors, dans ce marasme pessimiste, comment appréhender gaiement l’avenir ? À ma petite échelle, j’ai trouvé deux axes sympathiques.

Je rappelle déjà brièvement mon idée, basique, de ce qu’était pour moi le lolita lorsque je suis tombée dedans : un manifeste esthétique, social, et même politique. La lolita refusait la médiocrité du monde contemporain en choisissant un chemin semé d’embûches, où elle forgerait son caractère dans la confrontation à la banalité de l’autre : l’armure de roses des textes fondateurs (un peu nazes, ça fait du bien de le dire, mais au moins il y avait de l’idée) prouve bien la volonté de combat. Rejet de la culture de divertissement par le travail sur soi, l’apparence vécue non comme exutoire (it's just a phase) mais comme construction de l’identité. Rejet de la vision patriarcale de la femme-objet. Rejet de la consommation de masse. Etc., etc.
Là-dessus, force est de constater qu’il n’en reste pas grand-chose. L’attrait de la différence, dans un monde qui place si haut l’identité individuelle, a ruiné ce qu’elle voulait forger. Le problème vient, je pense, du Japon lui-même, où le consumérisme des cultures marginales est si puissant qu’il finit par en ronger la raison d’être. Déjà, l’idée de marginalisation, au Japon, est en elle-même un paradoxe ! Il y a tant à étudier autour, le sujet est passionnant, mais en tant qu’observateur extérieur, hélas…

Si je dois donc résumer mon problème face au lolita le voici : j’y cherchais une philosophie, et n’y ai trouvé que quelques vagues thèses sociologiques. Le lolita n’a pas d’essence, il n’est qu’un agrégat d’individualités qui se sont réunies par passion commune et non par raison d’être, pour créer une société dans la société et non pour bouleverser celle d’où naissaient les problèmes. Révolutionnaires en dentelles, on vous aurait pourtant écrasé l’assommante modernité à coups d’ombrelles et de tasses de thé !
Ainsi, le changement, si changement il y aura, se fera à échelle individuelle, en attendant, peut-être, un leader éclairé. (C’est mon côté judéen, j’attends toujours le Messie.)

 Bref, je m’égare. Voici les deux axes promis.


~ La création artisanale.

C’est un peu mon dada en ce moment, mais je suis vraiment, sincèrement emballée par toutes les jeunes marques qui poussent un peu partout. L’envie de s’approprier une esthétique, de lui rendre hommage par la création est une attitude bien plus saine que d’attendre que la sacro-sainte burando vous ponde son énième imprimé dans la bouche moyennant une qualité toujours plus minable pour des prix toujours plus ridicules.

Mon dernier coup de cœur : The Wooldland Path de Mulberry Chronicles, jeune marque australienne.
On râle beaucoup sur l’esthétique corrompue du lolita, sur ce besoin d’en faire toujours plus dans la démesure ; j’avoue que je suis de plus en plus tolérante à certaines idées tant qu’elles possèdent un fond, une histoire. Il y a tant à raconter avec un vêtement (prolongement visible de l’invisible, j’en discutais hier seulement avec mon poète préféré), et je trouve que les petites marques ont cette créativité et cette envie de partager plus qu’un bout de tissu, avec des univers cohérents, des bouts de chemins à emprunter pour forger son propre récit, son propre personnage le temps d’une journée.
C’est ce qui me plaît lorsque je regarde des tenues du jour, c’est ce qui est si appréciable chez des personnes comme Aliénor, qui mélangent vraiment plein de domaines et de références différentes (même si, et c’est là où le bât blesse, il faut encore les maîtriser).
Évidemment, cette jeune vague créatrice a elle aussi ses travers, tant elle est liée à des facteurs qui lui sont extérieurs ; on y retrouve les aléas de la mode, de la popularité, mais au moins…! elle suppose l’action et non la soumission à un courant qui nous dépasse.
J’espère que ces travaux de jeunes créateurs resteront loin de la spéculation qui ronge également la communauté, en plus de lui être totalement antithétique.


~ Le vivier artistique.  

Le lolita ne sera vraisemblablement pas un courant artistique majeur du XXIe siècle.  Qu’importe. Ce qui m’exalte, c’est de voir qu’il put être un terreau fertile au talent de jeunes personnes, et qu’il le sera sans doute encore, principalement en illustrateurs et en photographes (car le lolita reste surtout visuel…) qui, même s’ils ont plus ou moins quitté le mouvement et ses délires mondains, ont gardé cette sensibilité onirique et pure de la jeune fille, du déchirement que cause le réveil et l’entrée dans la vie matérielle. Mélange de romantisme, de symbolisme et de surréalisme, notre monde désenchanté n’en a pas fini avec le conte et l’imaginaire dont se repait le lolita.

Les Bois magiques, Oe Nothera.

Autre chose fortement exaltante, la richesse de la féminité qui s’en dégage. À mon sens, le poète n’a pas de sexe ; néanmoins, si rares ont été les occasions pour les femmes de montrer au monde la vierge et la sorcière à travers leur propre sang, et non déformées par le miroir viril ! Enfin, nous pourrions prendre la plume sur notre propre mystique ! Le lolita, au sortir de l’adolescence, m’attirait également pour cela, pour ce contraste entre la femme et la jeune fille, pour cette figure dérangeante de la poupée (autour de laquelle j’aimerais travailler d’ailleurs, dans l’esprit de Koitsukihime), pour ce poison de la féminité qui prend lentement conscience d’elle-même, pour le passage de la fragilité de la métamorphose à la puissance de celle qui connaît son pouvoir. 

Si le mouvement tel qu’il évolue ne plaît plus, ne restent que deux possibilités : le vivre tranquillement de son côté (le partage n’est en rien une obligation, surtout avec des personnes dont les intentions nous déplaisent), ou alors en tirer le suc pour agir et lui redonner ses lettres de noblesse.

« La fleur est une disposition de l’esprit, la semence en est le métier. » 
Zeami.

15 commentaires:

  1. Pitié, redonne lui ses lettres de noblesse ;_______; !
    Je suis triste et désemparée face à toutes ces personnes qui ont été si animées par la passion du Lolita, et qui semblent aujourd'hui s'éteindre, les unes après les autres. Ce qu'est devenu le Lolita aujourd'hui ne l'est devenu que par la volonté de certaines personnes, qui se sont battues pour que les choses deviennent ainsi.
    Si ta volonté est de changer ce qu'est devenu le Lolita, pourquoi n'y parviendrais-tu pas?
    Je suis probablement trop optimiste. Quand je sors ce genre de discours, les gens me regardent de haut en me méprisant. Je ne peux pas lire dans leur esprit, mais je suppose qu'ils me prennent pour une ignorante ou une idéaliste.
    Pourtant je n'ai jamais remis ce motto en question. Quand on veut , on peut. Ca ne sert à rien de baisser se lamenter, de baisser les bras.
    Tu as un potentiel extraordinaire, un talent fou, tu es une très belle personne à l'intérieur, et je suis plus que certaine que tu es capable d'exceller dans tout ce que tu entreprends, alors si jamais tu optes pour la seconde possibilité, sache que je te soutiendrais à fond, même si je ne suis pas forcément la mieux qualifiée pour.
    J'ai hâte de voir d'autres de tes projets se concrétiser !

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    1. Je ne sais pas vraiment si ma volonté est de changer le lolita ; s’il convient très bien comme il est aux demoiselles qui s’y retrouvent, de quel droit viendrais-je tenter de leur imposer ma vision des choses ? Dès lors, je préfère essayer de continuer à vivre ce qui est mon lolita de mon côté, et de lui rendre hommage comme je peux. Je ne baisse pas les bras, au contraire, j’essaie de me concentrer sur les actes positifs et enrichissants, au lieu de m’attrister sur l’abaissement mercantile du courant.
      Merci pour ton soutien, en tout cas.

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  2. Je ne comprend pas vraiment pourquoi d'un coup toutes ces critiques ressortent, mais de façon plus virulentes qu'avant je trouve. Que s'est t'il passé aux event d'été pour que d'un coup certaines se réveillent et s'ennervent...

    Il était peut être trop ambitieux de voir le lolita comme un mouvement collectif de "rebellion" "rejet/opposition de la société" Je pense que c'est avant tout un mouvement personnel, et qu'il serait difficile d'en faire réeellement quelque chose. Mais ce qui compte selon moi est ce que l'on a dans son coeur.

    Je sais pourquoi je suis lolita, je sais ce que j'aime dedans. Et si des gens font des choses qui ne correspondent pas à mon lolita idéal, je l'ignore. Ce qui compte c'est qu'on soit heureux dans ce que l'on fait.

    C'est un peu idéaliste de dire ça peut être.. Je n'arrive pas franchement à mettre les mots sur ce qu'il y a dans mon coeur... Le lolita est tellement cher à mon coeur que je n'arriverais pas à le detester malgré ce que fait la comm.. j'essayerais toujours d'y voir des côtés positifs..

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    1. Je suis d'accord avec toi, ce qui ne m'empêche pas en même temps de regretter sincèrement un cruel manque de profondeur. Tu dis que l'important c'est le cœur, de vivre le lolita comme on le souhaite, et bien mon cœur est frustré, déçu, légèrement dégouté. Parce que le lolita n'est resté que du divertissement, ou, dans le meilleur des cas, un moyen d'expression de facade. Ce n'est pas un mal en soi, mais n'en rester qu'à ça, c'est à mon sens un vrai gâchis.
      Pour autant, j'essaie de chercher le positif dans le lolita aussi, la preuve avec cet article (qui est profondément positif, et j'ai l'impression que peu de gens qui m'ont lue l'ont relevé, finalement xD). Je me suis trompée sur quelque chose, mais tout n'est pas perdu ou à perdre, et c'est toujours ça de gagné (truisme level up).
      Parce que tu vois, le problème, ce n'est pas que les gens ne font pas quelque chose qui ne colle pas à mon idéal, ça encore je m'en fiche éperdument, mais, simplement, que l'idéal n'était qu'une chimère.
      Les discussions loli, sérieusement, me gonflent. Je ne me reconnais pas ou plus dedans, parler chiffon en permanence m'ennuie. Comme tu dis, y voir un mouvement collectif était trop ambitieux. Ce qui nous réunit, c'est le vêtement, c'est tout. Et c'est exactement ce qui me rend triste.

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  3. Amen.
    Oh... Hana... Tu mets les mots sur les maigres mots qui émanent de mes pensées depuis déjà plusieurs années.

    Je croyais aussi en un mouvement artistique, une communion, un idéal de beauté en intégrant la sphère du Lolita... Au tout début tout est nouveau, joyeux, curieux et doux, on ne voit qu'un reflet de beauté qui est éphémère car plus l'on avance sur ce chemin puis on se rend compte à quel point il est abîmé par des êtres vils et mauvais. Notre mirage, notre illusion est tel que c'en est douloureux.

    On évolue, c'est certain, et on attribue souvent cette prise de conscience à notre propre évolution mais ce n'est là aussi que leur car c'est bien la réalité que l'on voit.
    Alors, tout comme toi je me suis retirée.
    J'ai changé mais j'aime toujours autant la délicatesse de la dentelle et des formes du Lolita, mais j'aspire à plus simple, plus honnête, moins de prise de tête et plus d'authenticité. Assez de ces vains achats, de ce monde de consommation.
    L'artisanat et la création sont les nouveaux poumons.

    Bonne soirée Hana :)

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    1. Et oui, nous évoluons, et la communauté évolue aussi, et pas vraiment au même rythme, ou avec les mêmes ambitions. Ainsi va la vie !
      Le mode de consommation du lolita m’effraie pas mal également. Pourtant, je suis loin d’être une acheteuse raisonnée et raisonnable, mais quelque chose m’échappe là-dedans. Qu’une culture alternative plonge dans les mêmes travers que celle qu’elle tente de dénoncer m’est incompréhensible. Mais là encore, n’est-ce pas calqué sur une frénésie typiquement japonaise ? Après tout, l’une des femmes du monde de la mode que j’admire le plus, Hitomi, qu’est-elle sinon une femme d’affaires qui a simplement réussi à imposer son style en marque ?
      Je pense en fait que la plupart des jeunes filles consomment sans se poser vraiment de questions sur la façon dont elles consomment, et sur ce que cela implique. Miroir de la société contemporaine, là encore. Et je ne suis pas tombée dans le lolita pour cela... Alors oui, vive l’artisanat et la création !

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  4. C'est drôle mais c'est un peu pour les mêmes raisons que je me suis complètement éloigné du mouvement gothique, et de ses bassesses, ses mesquineries, et son univers qui frôlait un peu trop souvent l'extrémisme politique et l'intolérance pour moi.

    Heureusement, il existe des chemins détournés et des pistes qui peuvent nous permettre d'appréhender le lolita ou n'importe quel courant d'une autre manière et je suis d'accord avec toi sur l'aspect artisanal des créations qui peuvent en sortir : c'est une merveilleuse façon d'approcher une communauté qui peine à garder la tête hors de l'eau.

    Je ne suis pas lolita, je ne l'ai jamais été, mais là où j'admire ton univers, c'est qu'il englobe justement des références qui, de prime abord, peuvent sembler très éloignées les unes des autres, mais qui trouvent finalement une certaine cohérence lorsqu'elles sont présentées avec ton talent et ta plume.

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    1. Les chemins détournés me semblent les plus intéressants, ou du moins ceux qui ont le plus de charme. Quant aux communautés alternatives, elle sont, sans doute, de belles utopies qui permettent à ceux qui en ont vraiment l’envie de chercher ces petites routes bien cachées.

      Merci beaucoup pour ton commentaire.

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  5. Chère Hana, tu es une jeune fille si fascinante (et je suis fan de toi, mais ça, tu le sais).
    J'aime particulièrement ce passage: si rares ont été les occasions pour les femmes de montrer au monde la vierge et la sorcière à travers leur propre sang, et non déformées par le miroir viril! C'est ce que je pense du Lolita

    Il est vrai qu'en ce moment (comme après chaque évent), beaucoup de mots, aussi mauvais soient-ils, ressortent avec fureur.

    De mon côté, je ne suis pas lassée par le mouvement lolita.
    La raison principale (parce qu'il y en a plusieurs) est que je l'ai connu dans mon coin.
    Il m'a attiré pour la même raison. J'étais sortie de l'adolescence pour devenir une jeune fille. Le lolita a répondu parfaitement à mes attentes esthétiques et sociologiques face à ce monde que je devais affronter.
    J'ai mis un pied dans ces mondanités il y a seulement deux ans (alors que je le suis depuis 2007 grâce à CC) lorsque l'on est venu me chercher pour un défilé. Si cette occasion n'avait pas eu lieu, peut-être que je serai encore en train de vous observer, de très loin. Car, finalement, je le suis encore.
    Il y a un revers à cette solitude et j'essaye de faire avec même si ce n'est pas facile... mais d'un autre côté, je reste loin de tout ceci et je reste dans mon monde de froufrous qui évolue juste au grès de mes envies.

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    1. Je suis bien contente que tu ne te sentes pas lassée ! C’est une belle chose que le lolita puisse encore garder de sa magie de la sorte. Sans doute est-ce aussi car ta vie est assez équilibrée, entre tes voyages, ta vie personnelle, etc., pour ne pas que le courant t'écrase et que tu puisses garder une certaine distance par rapport à l’exhibitionnisme qu’il suppose depuis quelques années, maintenant...

      (En tout cas, je suis ravie d’avoir pu te voir en ce beau mois de juillet, j’espère que nous aurons bientôt l’occasion de discuter ensemble de vive voix !)

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  6. Je ne fais pas vraiment parti de la sphère lolita. Cependant, je connais ces tristes constats, qui ne se limitent pas au lolita, comme tu fais bien de l'écrire.
    A une époque déjà, j'ai tenté de rassembler le camp shibuya et camp harajuku. Je n'ai recueilli que quelques fidèles, mais le coeur y était.

    Voilà bientôt deux ans que je me retrouve dans le lolita. Lors de mon premier voyage au Japon en 2013, la mousseline et les dentelles me sont apparues comme une évidence. Le jupon et la longueur de la jupe me dissuade encore à franchir réellement le pas. Je vacille entre deux champs et je ne veux en perdre aucuns grains.
    Je me rapproche maintenant de la communauté, depuis qu'une certaine association a levé la barrière entre le lolita et les autres styles japonais.
    (les les non-lolitas et passionnés de styles harajuku ont toujours vécu la séparation comme une injustice)

    Je me retrouve dans tes propos et tes idéaux. Je vois le lolita comme un mouvement esthétique et social.
    Pareillement à toi, je ne peux m'empêcher de voir ce terrain fertile composé de quelques styles (dont le lolita mais aussi le cult party lei, le mori kei, le natural kei - tous issus du même terreau) et qui voient naître des idées et inspirations.
    Je ne peux que me relier à ta cause.

    Je ne sais pas quel est le but du lolita en soi.
    Je vois dans les fidèles des âmes en peine qui poursuivent un rêve aveuglément.
    La figure de la jeune fille est, je pense, l'esthétique qui nous rassemble vestimentairement et artistiquement.
    La question qui se pose alors est: Quand est-ce que passerons-nous de l'état d'embryon à la phase adolescente avec des actes salutaires et un engagement ?

    Marie Elsa F.

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    1. La fin de ton commentaire me touche particulièrement ! Et d’ailleurs j’apprécie vivement la petite communauté que tu as créée (Circé, pareil nom ne pouvait que me toucher), l’initiative est excellente et j’ai hâte de voir comment la chose va évoluer.

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  7. Chère Hana,

    la première fois que j'avais lu ton billet, je l'avais moi aussi trouvé étonnamment pessimiste !
    Toutefois, puisque tu nous assurais que ce n'était pas le ton que tu voulais faire passer, je l'ai relu avec une autre optique et je comprends mieux !

    Je trouve que tu as bien expliqué ce qui fait que le Lolita restera sans doute qu'une "société dans la société" (expression parfaite). Et comme le souligne le commentaire me précédant, je pense aussi que n'importe quelle culture dite alternative connaît ce genre de revers. Surtout à une époque où l'on croule sous le matérialisme et les informations contradictoires.

    Au contraire d'un ami qui a quitté le Lolita qu'il jugeait uniquement être des "fringues", je pense que cette mode a au moins le bénéfice d'ouvrir un certain dialogue avec la monotonie du quotidien et de poser des questions sociologiques intéressantes (je suis en pleine lecture de documentaire qui parle des habits et de l'image de soi).

    A défaut d'aider à trouver une voie "politique", le Lolita reste un cheminement intérieur qui en vaut la peine. Que ce soit pour sortir de l'adolescence ou de s'évader dans un monde onirique comme tu le fais !

    Sans Lolita, sans doute que nous serions passées à côté de certaines rencontres, certains sujets ? Qui du sujet ou de la passion a appelé en premier ? Un peu des deux, je crois. N'ayons pas peur d'y répondre, nous ne savons pas ce que nous pouvons trouver au détour du chemin :)

    Je suis aussi fatiguée par le côté mercantile et collection du Lolita. Certes, ce sont avant tout des histoires de chiffons. Mais si j'aime cette mode, c'est parce qu'elle est au carrefour des cultures et des siècles. Elle pose des questions sociologiques intéressantes. Il y a des artistes qui ont pu s'en inspirer.
    C'est pour ça que je me réjouis que la Doll Fest mettra en avant des artistes et des créateurs d'ici avant tout ! Belle initiative !

    Sinon, HS : Nous étions dans la Team Fish à la Doll Classica x'D
    En fait, j'aurais voulu te parler, mais je n'ai pas osé, j'étais trop intimidée *faint*
    J'espère que j'aurais l'occasion de me rattraper ! C'était mon 1er évent et je sors rarement hors de Heidiland, faut pardonner la tite Suisse que je suis :')
    En tout cas, tu étais éblouissante et ta coordi est comme une peinture !

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    1. HA ! Je savais que c'était toi, mais je n'ai pas osé t'aborder plus "frontalement" non plus, car l'angoisse de me tromper finit par prendre le dessus (il est si gênant de confondre une personne avec une autre, surtout lorsque l'on se fie uniquement à des photos, les images sont parfois trompeuses !). Je suis contente d'avoir pu partager ce moment avec toi en tout cas, malgré nos timidités respectives. J'espère que nous aurons l'occasion de nous revoir, pourquoi pas en Suisse ? J'ai tant envie de voyager en ce moment ! À moins que tu ne viennes à la DollFest ?
      Merci pour ton compliment en tout cas, j'ai beaucoup aimé ta tenue également.

      Pour le reste, eh bien... Mon problème avec le lolita est finalement le problème que j'ai avec la société toute entière, disons que j'avais peut-être trop d'attentes face à ces jeunes filles qui recherchaient autre chose que ce que la vie quotidienne plate avait à leur offrir. Je me remets lentement de mes attentes, et je sais ce qu'il me reste maintenant à faire de mon côté : travailler. Quoi qu'il en soit, le lolita restera définitivement lié à de beaux et tendres souvenirs pour moi ; simplement, après en avoir profité comme une spectatrice "intérieure" (je ne trouve pas meilleure image pour le moment...), il est temps que j'essaie de l'intégrer dans ma vie comme actrice, et pas comme... poupée.

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  8. Je vois tout à fait ce que tu veux dire ! Toutefois, on ne pourrait pas faire pire que moi qui ai sauté sur une "amie" à la gare en la saluant chaudement... avant de me rendre compte que ce n'était pas elle ! Je te dis pas nos têtes ! xD

    Merci beaucoup, j'avais peur d'être la seule en noire par cette chaleur, mais ce n'était pas le cas ! J'étais aussi très contente d'avoir pu faire ce petit jeu avec toi et les autres ! C'était vraiment très amusant comme activité !

    Je ne serai malheureusement pas à la DollFest, car mon porte-monnaie est un peu maigrichon en ce moment !
    Si tu venais à passer en Suisse, s'il te plaît, écris-moi, je serai ravie de te montrer Lausanne, Vevey, Genève et tout autre lieu de Suisse Romande ! Surtout Lausanne. Je pense que tu aimerais bien la Cathédrale et les petites rues qui montent et qui descendent !

    Je te souhaite de réussir à trouver cette voie active alors ! :)

    A bientôt Hana !

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