lundi 13 juillet 2015

CCXXXIX

J’aurai attendu 25 ans pour goûter à un semblant de liberté, dont je me repais chaque seconde avec une délectation grandissante. Même si l’homme, dans ce monde où il s’est enfermé, devra sans doute toujours rendre des comptes (fût-ce à l’État, à autrui, ou à lui-même), il existe encore de ces parenthèses divines où il peut se plonger dans cette volupté, s’abandonner au vent, à ses pensées, à la construction de son être. 

Mes amis, la modernité occidentale est abrutissante. Je vomis ce divertissement permanent qui nous emprisonne et nous ôte toute faculté de raisonner convenablement. Je vomis les cadres qu’elle offre, si limités, où la seule ambition permise se restreint à la vie matérielle. Les désirs de connaître sont tués dans l’œuf ; ceux qui se battent sont privés de parole, ceux qui tentent de réfléchir sont montrés du doigt, moqués, ou mieux, ignorés parce qu’ils « se prennent trop la tête pour rien ».

Évidemment. 

Je souhaite ardemment être présente lorsque le monde s’effondrera. Pour regarder la Terre grouiller, effrayée. Pour mourir, sans doute, mais avec le sentiment que tout est juste. 

4 commentaires:

  1. J'espère que ce semblant de liberté apportera ce que tu désires.
    J'espère aussi lire encore et encore tes textes.
    Maintenant, tu peux t'en aller par les eaux pour souffler un peu...

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    1. Merci beaucoup Aurore ! Et pfiou, comme cela fait du bien, de souffler !

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  2. Quelle force poignante dans ton texte !

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    1. Car il ne fut pas prémédité (ni vraiment médité), sans doute... Le genre de violence que suscite parfois l’instantanéité.

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