mercredi 31 juillet 2013

Go go Japan : 花 の ダイアリー ! #3 (le journal de Hana au Japon #3).

Samedi, il faisait terriblement chaud et humide dès le matin, alors nous avons décidé d’aller nous mettre au frais dans les musées qui entourent le parc d’Ueno. Ce fut le running gag de la journée : « Tu viens pour te cultiver ? » « Non, je viens pour la clim. »

Bref.

Donc, on ne voit ni le motif façon tatouage de mon collant,
ni le ruban que j’ai dans les cheveux, ni mes boucles d’oreilles. Tant pis. 
Gaufre et genmaicha en bouteille pour le petit déjeuner.
Nous avons voulu commencer par le Tôkyô National Museum, qui regroupe des œuvres d’art et d’artisanat du néolithique au 19e siècle. Pour y accéder, il faut passer par une petite rue toute calme, qui longe le parc d’Ueno et quelques temples. On se croirait dans une petite route de campagne, ce qui est amusant lorsque l’on sait que derrière nous se trouve une place de buildings que traverse une voie ferrée. Tôkyô est faite de routes ultramodernes et bondées où il suffit parfois de tourner la tête pour trouver un peu de calme et de verdure.

Imaginez une sorte de Times-Square au bout de ça !
Ainsi nous avons quitté le chant des cigales pour entrer dans le bâtiment principal du musée, qui abrite sa collection permanente sur deux étages, le premier organisé par thèmes (travail du métal, travail de la porcelaine, travail du tissu…) et le second de manière chronologique. J’ai mitraillé la salle dédiée à la cérémonie du thé (je posterai les photos sur mon blog dédié au thé, histoire de l’alimenter un peu, le pauvre), mais beaucoup d’autres artefacts ont attiré mon attention, dont ces trois superbes vêtements d’été :


Bien sûr, mes piètres photos sont loin de rendre justice à la délicatesse des tissus…
Almanach des fleurs de la capitale de l’est : Fleurs de lotus du lac Shinobazu (XIXe),  Keisai Bisen.
J’ai beaucoup ri devant un groupe de statues représentant les signes du zodiaque oriental, représentés sous forme de guerriers aux attitudes parfois cocasses.

Le mien, celui du Cheval, a quand même la grande classe. Admirez ce superbe déhanché.
En arrière-plan, le coq le regarde d’un œil vif et brillant. L’admiration, sans nul doute.
Aigle dans la neige, Shibata Zeshin (XIXe).
On voyait le jardin à travers les fenêtres du musée, ce qui en faisait un cadre très agréable.
Une salle était réservée à ceux qui avaient apporté leur déjeuner, nous nous sommes donc assis pour manger avant de repartir pour les musées suivants. Je voulais passer au National Museum of Western Art. Bonne nouvelle, l’entrée était gratuite ce jour-là ; moins bonne nouvelle, leur collection n’est pas si incroyable que ça. Ils possèdent des pièces de grands noms de la peinture (Brueghel l’Ancien, Fragonard, Van Gogh, un des Nymphéas de Monet), mais… pas nécessairement les meilleures. Leur catalogue est plus étoffé pour les sculptures, avec pas mal de Rodin (dont La Porte de l’Enfer) et de Bourdelle.


J’ai adoré ce tableau, La Lamentation de Govaert Flinck (1637).
Je ne passerai que rapidement sur le dernier musée dans lequel nous sommes allés, vexée que j’ai été par le staff. C’est un musée qui reproduit un quartier de Tôkyô lors de l’ère Meiji (ce genre de musées semble à la mode ici), avec là encore pas mal d’objets mis à la disposition du public, enfin presque. L’Ohm et moi nous étions dirigés vers des casse-têtes de l’époque, parce qu’on aime bien les casse-têtes (Professeur Layton, tout ça), et on s’est fait arrêter en plein vol par l’un des gardiens de l’étage. Les Japonais qui étaient derrière nous, eux, ont eu le droit d’aller jouer avec. J’avais oublié que nos grosses pattes d’Occidentaux nous rendaient incapables de toucher des objets fragiles. Fort heureusement, ces mêmes grosses pattes d’Occidentaux ont très bien su se diriger vers la sortie. Sans rien casser, curieusement (on sent que j’en suis encore un peu agacée, j’ai l’impression. Un peu d’aigreur dans l’écriture, peut-être).
En sortant, la sérénité du lac Shinobazu parvint à m’apaiser.

Des lotus partout !
Et des pédalos rigolos.
La suite de la journée, heureusement, avait un programme fait pour me rendre le sourire. Le feu d’artifice de la Sumida, énormissime spectacle pyrotechnique d’une heure et demie, devait avoir lieu ce soir-là, et j’avais prévu de réaliser un de mes rêves de gamine en y allant en yukata. Il était donc plus que temps d’aller faire quelques boutiques pour trouver le yukata de mes rêves ! Et pour ce faire, direction Omote-sandô, à Harajuku !
Omote-sandô est une rue à l’architecture très spéciale et hétéroclite, où se côtoient boutiques de luxe, marques occidentales et jeunes créateurs japonais abordables.

Les Parisiens ont de petits lapins pour les messages préventifs de ce genre, et les Tokyoïtes ont des tanukis.

A gauche, vous avez le building Prada, à droite, une inspiration occidentale moins futuriste.  

Passer à Omote-sandô fut aussi l’occasion d’aller au Q-pot Café, où je voulais aller depuis longtemps. Si Q-pot est une marque connue pour ses bijoux en forme de gâteaux, chocolats et autres douceurs, elle a également ouvert un salon de thé dans une rue qui jouxte Omote-sandô. Il faut faire la queue assez longtemps pour y rentrer, mais le service y est adorable et la nourriture, très joliment présentée, délicieuse.

Au-dessus des tables.

Les motifs qui ornent les murs.
Le goûter se prend sous forme de petits menus, allant de 1350 à 2000 yens, qui comportent une ou L’Ohm a choisi la Necklace Plate, avec un fraisier et son pancake, accompagnés d’une citronnade.

Oui, le fraisier est le pendentif du collier de l’assiette ! C’est trop mignon !
Pour ma part, j’ai pris la Plate of Delight, avec deux petits chocolats (l’un au thé, l’autre ??), un macaron au citron, un cupcake à la myrtille, une boule de glace menthe-chocolat et un thé glacé aux fleurs.


Leurs macarons sont si jolis !
Leurs thés sont disponibles à la vente, tout comme leurs services à thé, leurs boîtes à chocolats, leurs couverts…
C’est chou !
Après ce petit instant de repos, nous sommes allés à la recherche de mon yukata, et j’ai fini par trouver mon bonheur chez Chicago (une chaîne de boutiques vintage/seconde-main). Yukata, obi et zôri pour moins de 10 000 yens, j’étais assez contente de moi ! J’ai croisé deux lolitas là-bas d’ailleurs, une en AP lavande et une autre en Méta, sans jupon et adorable.
Il se faisait tard et nous sommes rentrés en catastrophe pour nous préparer avant le feu d’artifice. Bon, il y a certes des erreurs au niveau de la taille, ou du col, mais pour une première fois et dans ces conditions-là (en panique, donc), je trouve que ce n’est pas trop raté.

Tadaa !
Nous nous sommes donc précipités vers la Sumida. En chemin, nous commencions à voir le feu d’artifice, je me sentais tellement heureuse ! Et alors que nous nous rapprochions de plus en plus…

Un orage.

Mais pas un petit orage. Un déluge, qui s’est abattu sur nous sans crier gare, alors que nous avions passé la journée sous un soleil de plomb. Tout le monde a reflué en sens inverse, et nous nous sommes abrités dans un parking, en espérant que cela passe.


Sympa, ce hanabi !
Finalement, comme cela ne passait pas, nous avons fini par rentrer. Pas de feu d’artifice cette année à Tôkyô, pour la première fois depuis 35 ans. Quelque part, nous pouvons nous consoler en nous disant que nous avons assisté à un moment historique !

Dimanche 28


Nous avons fait une petite grasse-matinée ce matin-là (= nous nous sommes réveillés à 8 heures au lieu de 5 heures). Comme généralement nous passons entre 8 et 10 heures à visiter la ville (et donc à pas mal marcher), nous rentrons souvent exténués et nous couchons très tôt. J’espère réussir à voir un peu du Tôkyô nocturne, tout de même…

Chocolat froid et pain au pépites de chocolat.
Nous avons longtemps traînassé au lit, mais une matinée de repos nous a fait du bien ! Nous avons décidé de passer une journée plutôt calme, après les longues marches des jours précédents, alors nous sommes allés visiter la zone des jardins impériaux accessible au public. Ce fut l’occasion de découvrir un peu le centre de Tôkyô, dans lequel nous n’étions pas encore vraiment allés !
Comme d’habitude, le contraste entre le jardin et la ville est saisissant.




Un petit musée exposait des vêtements d’enfants du dernier oncle encore en vie de l’actuel empereur. Ses kimonos de cérémonie trônaient à côté de l’uniforme de son équipe de baseball et de ses culottes d’écolier. Je suis loin d’être une experte de la famille impériale, mais au-delà de toute considération historique ou politique je trouve toujours touchant de voir des vêtements et des tissus vieux de plusieurs décennies et d’imaginer qu’ils ont été portés un jour, qu’ils ont vécu, eux aussi, d’une certaine manière. Il nous était interdit de prendre des photos, j’aurais bien aimé pourtant emporter un souvenir de quelques motifs et broderies…

Après l’exposition, nous avons essayé de nous perdre dans les allées du jardin, ce qui nous fut impossible à cause du nombre de touristes qui avaient eu la même idée que nous, à croire que tous les Européens de Tôkyô avaient pris rendez-vous pour passer leur dimanche après-midi près du palais impérial. Peut-être avions-nous reçu un message subliminal, ou quelque chose comme ça ? M’enfin, nous avons tout de même réussi à trouver un peu de tranquillité autour d’un petit lac.



Avec une petite cascade qui se cache dans un coin…
J’adore les « ponts » faits de grosses pierres dans les jardins japonais.
On se sent plus proche de l’eau, c’est une sensation que j’apprécie beaucoup.
Comme nous sommes sortis des jardins assez tôt, nous avons décidé d’aller au Mitsubishi Ichigokan Museum. J’ai l’impression que les musées les plus intéressants de la ville sont ceux basés sur les collections personnelles de (très) riches mécènes, qui en font profiter les autres via des structures privées (souvent au nom de leur principal contributeur), qui ne proposent que des expositions temporaires, en fonction de qui aura bien voulu prêté un bout de sa collection.
Jusqu’au 11 août sont exposées des pièces appartenant à l’homme d’affaire japonais Ryoei Saito, autour du thème de l’Ukiyo-e, le monde flottant. Pour vous donner une idée de sa phénoménale collection, voici une image d’une des pièces qui étaient exposées :

Voilà. La Grande Vague de Kanazawa. Alors oui, c’est une estampe,
oui, il en existe plusieurs exemplaires dans le monde, mais tout de même !
L’exposition comptait près de 200 estampes sur papier ou soie, majoritairement composées par Hokusai et Hiroshige, mais aussi, ce que je trouvais très intéressant, par Toulouse-Lautrec et d’autres artistes européens. Le but était ainsi de montrer que ce fameux monde flottant typiquement nippon, sur lequel tant de choses ont été dites par de grands et de moins grands spécialistes depuis plusieurs décennies, était avant tout une recherche esthétique dont les codes peuvent être compris par des artistes aux influences aussi différentes qu’un Japonais ou un Français du XIX (bien que l’un ait pu s’inspirer de l’autre alors que la réciproque n’est pas vraie). Le monde flottant est une prise de position esthétique, un manifeste de la beauté comme esquisse et mouvement, illusion du réel dans laquelle on peut se retrouver même sans jamais avoir entendu le son d’un shamisen ou contemplé le mont Fuji dans un matin brumeux… et si en plus c’est le moyen d’échapper à l’Académie et à son idéal d’immutabilité ! L’Ukiyo-e est arrivé chez nous au moment où nous étions prêts à l’accueillir, et c’est une coïncidence qui marque encore de son ombre la vie culturelle occidentale actuelle (en bien ou en mal, peu importe).

L’une de mes estampes préférées vues ce jour-là : Sound of the Lake at Rinkai, de la série Huit vues célèbres des îles Ryûkyû. Hokusai, circa 1832.
La visite fut dense, une fois sortis nous sommes rentrés, et une fois rentrés nous nous sommes couchés. Il devait être 19 h 30. Nous sommes un très vieux couple, en fait.

Deux nouvelles babioles à mon actif.
Et des sucettes aux goûts curieux comme flan au caramel ou matcha.

Lundi 29

L’anniversaire de l’Ohm a été le prétexte pour notre première grosse journée de shopping ! Nous sommes allés à Shimokitazawa, un quartier à l’est de Shibuya dans lequel se trouvent de nombreuses boutiques vintage et de seconde-main pour femmes… et pour hommes.

Melon pan et boisson magique qui transforme votre peau sèche en satin de pêche (paraît-il).
Je n’ai quasiment pas de photos de cette journée, comme nous avons passé la majeure partie de notre temps dans les boutiques. Pour ma part, j’ai craqué pour quelques paires de collants dans un 300 yens shop, un peu de maquillage et des vêtements au Grand Bazaar Lolita.
Le Grand Bazaar Lolita est un corner situé au troisième étage d’un magasin de seconde-main (le Grand Bazaar, donc), et qui revend surtout du Milk, du Emikyu et du Jane Marple. Je suis tombée sur une JSK Métamorphose qui me faisait rêver depuis longtemps, en gobelin bleu, mais je crois devoir faire définitivement une croix sur Méta qui taille simplement trop grand pour moi. Le corsage de la robe baillait affreusement dans mon dos et tombait n’importe comment au niveau des hanches, avec des plis curieux très peu harmonieux. C’est dommage, mais bon, je garde ainsi plus d’argent pour le reste, j’imagine, sauf que ce jour-là la déception m’a poussée à rester sage. J’ai payé moins de 5000 yens pour une jupe Milk et une blouse Emikyu.

Une photo du quartier avant mon haul de la journée :


C’est étroit, avec des câbles partout, et des boutiques qui s’entassent les unes contre les autres. J’aime bien !
Butin du jour, donc. Une jupe Milk, un chemisier Emikyu, 3 paires de collants, le Zipper du mois de septembre, un eye-liner La Rose de Versailles (ouiiii) le Little Humming Book III (ouiiii), des stickers pour ongles Majolica Majorca et du démaquillant.

Bientôt, encore des jardins, un peu de vie nocturne, de nouveaux achats et même du sport. Je vous remercie de m’avoir lue jusque là !

6 commentaires:

  1. Beaucoup de beauté encore une fois!
    Ces musées entourés de calmes donnent d'autant plus envie d'être visiter. C'est un double recueil.
    J'adore tes tenues, comme toujours et tes achats sont sympa. Je craque sur les collants! *O*
    Bonne journée ~

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    1. Merci pour ton commentaire !
      Les collants se trouvent partout ici et sont si peu chers... Les trois m'ont coûté moins de 1000 yens, et ils ont un design si original par rapport à ceux que l'on trouve en France ! J'attends un peu pour me prononcer sur la qualité, mais à-priori ça semble pas mal aussi.

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  2. Tu as vu du Hiroshigé et Hokusai T____T Comme je t'envie!

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  3. Pauvre Hanako! Je suis tellement désolée pour vous pour le feu d'artifices! En plus, tu t'étais toute pomponnée!

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    1. Arf, merci de compatir <3 C'est vrai qu'on l'a encore un peu en travers de la gorge xD Mais bon, on ne peut pas grand chose face aux caprices de la météo, alors on essaie de rester positifs !

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