Nouvelle plongée dans mes souvenirs du Japon, et bienvenue une fois de plus à Kyōto, pour quelques clichés autour des Pavillons d’or et d’argent. Je les avais ratés l’an passé par manque de temps, cette année ils devinrent incontournables pour mon passage dans le Kansai.
Commençons ! Le Kinkaku-ji, ou pavillon d’or, a connu une histoire tourmentée ; totalement détruit dans les années 50, il a été ensuite reconstruit à l’identique. J’ai l’impression que ce destin est inhérent à l’architecture religieuse nippone ; combien de destructions, combien de restaurations ? Dans tous les cas, au-delà des questionnements sur l’authenticité de ce type de monuments, l’œil est réjoui – sans doute est-ce le principal.
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Le lac qui borde le pavillon est superbe, admirez toutes ces nuances de vert ! |
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Le jardin est rempli de petits lieux de prière comme ceux-là, où l'on tente sa chance en lançant une pièce dans une pierre creuse ou dans un bol. Je n’ai pas été mauvaise à ce petit exercice ! |
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Coucou. |
Un trajet en bus plus tard, autre ambiance, celle du pavillon d’argent, plus « strict » (on y ressent bien plus l’esprit zen qui le traverse), au bois d’émeraude. Autrefois, des moines zen y prenaient le thé sous une cascade…
Le pavillon en lui-même, entouré d'arbres et d’un jardin sablonneux, est plus sobre. Je m’y verrais bien vivre, en fait – on a les rêves que l’on peut.
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Le jardin de sable et son… point culminant ? |
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Coucou, à vous aussi. |
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Le jeu de tir, divertissement favori des bouddhistes, semblerait-il. |
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Sur le chemin tortueux de la petite forêt, un lieu de prières à sa mesure. |
La journée se trouva teintée de cette nostalgie aux accents presque poétiques qui surgit face au jeu du soleil et des branches noueuses, reflets du ciel dans un cœur qui se laisse bercer par les sens. L’imagination vogue entre les aiguilles des pins, où tant ont soupiré avant soi. Le bref
passage est si bien suggéré. Un coup de pied dans le sable, un arbre qui pourrit lentement, et des milliers d'âmes qui passent, la fleur à la bouche.
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Et sinon, d’un temple à un autre, voici quelques trouvailles de valeur plus ou moins égale. Plus ou moins.
Je me suis demandé si le « nothing » shakespearien équivalait aux suicides amoureux. Aujourd’hui, je reste toujours perplexe. Heureusement, pour adoucir ces obscures pensées, j’ai croisé des lapins en kimono. Des lapins sous toutes leurs formes en fait, même sucrés et fourrés aux azuki ou au matcha (je sens mon estomac gronder).
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Ceux-là même |
À Kyōto donc, on aime bien les lapins, et on trouve au coin d’une rue un panneau très sympathique pour qui s’intéresse aux symboles, aux lapins, voire même aux deux.
Metamoruhozu, ne.
Ah, le chemin des philosophes, si tranquille ! (Pourtant l’on sait bien qu’un philosophe ne peut philosopher sans cris, larmes, maladies de nerfs et ours en peluche. Que l’on cesse de nous mentir, à la fin !) Très joli en été, de ce que j’ai ressenti, paraît-il encore plus joli au printemps sous les cerisiers en fleur. J’imagine qu’en bonne disciple de saint Thomas, le mieux serait que j’aille vérifier sur place (la bonne excuse).
Cabotinages mis à part, l’endroit est charmant ; une mince rivière glougloute d’un côté, et de l’autre se succèdent petites maisons, restaurants et boutiques de fanfreluches. Que l’on tourne la tête à droite ou à gauche, on pense se promener dans une bourgade de campagne abandonnée des touristes (ce qui est sans doute faux au printemps, sous les fameuses sakura, mais assez juste en été, peu avant le coucher du soleil…).
Ah, l’une de mes vues préférées de ce séjour, l’océan de nuages qui recouvre un cimetière de quartier. On ne sait si l’écume figure un combat, qui de l’ombre pluvieuse ou de la lumière caniculaire l’emportera (mais je sais qu’à cet instant, je devais prier pour une bonne ondée rafraîchissante).
Et enfin, le coucher de soleil vu de la tour de Kyōto. Ici, une photographie toute bête que ne craindront pas les arachnophobes, sachant que j’ai passé un bout de temps à essayer de saisir de mon objectif une araignée qui dansait à l’extérieur de la tour et qui semblait flotter dans les airs tant sa toile, d’une finesse exquise, paraissait invisible.