dimanche 26 avril 2015

CCXXIX ~ Brume, de la légende au mythe.

Voilà déjà plus d’un mois que j’ai surmonté une nouvelle fois ma phobie de l’avion pour un projet qui me tenait à cœur. Pas de voyage à l’autre bout du monde cette fois-ci, mais un peu de Japon quand même, et surtout beaucoup de poésie.

Je connais le travail de Clara Maeda depuis cinq ans, déjà. Lui commander une robe l’an passé fut comme un rêve devenu réalité (elle m’a permis d’être moins timide l’an passé face à Hitomi que j’admirais depuis si longtemps, et m’a accompagnée dans mes tout petits débuts de modèle, en devenant Juliette dans l’une des plus belles églises de Paris). J’ai eu le plaisir de défiler pour elle à Following Alice l’an passé, ce qui a été une bouffée d’apaisement pendant une période très difficile (ma grand-mère venait de décéder la veille, après de longs mois de souffrance). Et pour 2015, qui est décidément passionnante depuis son tout début, j’ai eu la chance d’être choisie dans son défilé monégasque pour incarner les derniers jours de Marie-Antoinette.

Je parle de défilé mais à mon sens le mot n’est pas juste. Tout ceci fut bien plus qu’une succession classique de vêtements, Clara a travaillé dur pour donner une âme à chacun des personnages, pour trouver un modèle qui représenterait au mieux l’idée cachée dans le vêtement. Nos passages furent orchestrés, chorégraphiés, minutieusement calculés. Sans parler de la musique sublime du duo YANÉKA, que je regrette de ne pas pouvoir vous montrer en même temps que ces photos. Moi qui aime tant présenter des ambiances, je fus servie.

L’événement monégasque fut divisé en trois parties : un défilé privé (avec trois fois rien comme invités, juste quelques créateurs de jeux-vidéo, illustrateurs de bande-dessinée et un acteur de Kaamelott ; pas de panique, pas de pression), un défilé public pour la convention à l’occasion de laquelle le défilé avait été organisé, et une séance photo avec la talentueuse Alexandra Banti dans le jardin japonais de Monte Carlo.

Je présenterai dans cet article des photos du défilé public, celles du privé étant un peu moins envoûtantes à mon sens. Celles du jardin japonais arriveront un peu plus tard, j’attends sagement que Clara les poste la première, tout de même !

 Pour commencer, voici le texte qui présentait le travail de Clara :

Brume, de la légende au mythe.

Aussi loin que je me souvienne, aucun paysage ne m’a autant transportée que mes forêts ou mes campagnes normandes recouvertes de brume. Lorsque j’observe cette brume, c’est comme si le temps était tout à coup suspendu, que s’ouvrait sous mes yeux le passage vers un autre monde, mystérieux et onirique, où plus rien n’existe mais où tout peut arriver.
Ce sentiment adolescent, je l’ai retrouvé presque intact à l’autre bout du monde, lorsque mes montagnes japonaises recouvertes de brume semblent soudain se perdre dans les nuages. C’est dans ce monde suspendu entre réalité et rêve, entre vie et mort, entre histoire et fiction qu’errent mes héroïnes de soie et de chiffon.
Qu’elles soient de forme humaine ou animale, couchées entre les lignes d’un conte ou d’une page d’histoire, à travers elles la croyance devient légende, la réalité devient mythe.
Sacrifiées par amour, par devoir ou par la force de l’histoire en marche, sous leur apparence fragile transparait un regard perçant de force et de majesté.
Entre mode et musique, comme un hommage à la beauté de l’éphémère devenu immortel.

Les créations Clara Maeda s’inscrivent dans une démarche proche du Costume où chaque vêtement correspond à un personnage fictif ou réel, exprime sa propre histoire, un sentiment personnel ou universel.

Tour à tour ces personnages vous feront voyager dans les contes d’Europe, à travers un bestiaire d’oiseaux légendaires et de divinités, et vous feront redécouvrir de grandes figures historiques dans un parallèle entre France et Japon 

Personnages par ordre d’apparition :

Poupée Russe et Princesse de Glace : Johanna et Line
Le Paon, le Cygne, la Grue japonaise : Sirithil, Préscilla et Clara (une autre Clara, cuisinière aux doigts de fée)
Marie-Antoinette à la Lettre,  Marie-Antoinette le Déclin : Nella Fragola et COUCOU DEVINEZ QUI C’EST
 Elizabeth : Lanivia
Taira no Tokiko – The Mermaid Ghost : Heima

Mille mercis et bravo également à notre coiffeuse Margaux, à nos maquilleurs Vanessa et Raoul, à Tamara, précieuse assistante, et à l’Amy cher à mon cœur, qui s’est montré si efficace et délicat pour chacun.

And now…

Parce que tout a commencé par la musique. Ce duo merveilleux a su transformer un simple podium en frontière entre deux mondes. La brume saurait-elle chanter ?
Nos deux poupées furent parfaites, et synchrones à la limite de l’angoissant.
Le paon. Je cache très mal que la partie des oiseaux est celle qui m’émut le plus, entre la qualité du jeu des modèles et la musique qui figurait un Éden tropical, sorte de forêt des délices où les oiseaux prennent forme humaine.
Un peu de mise en scène.

Maintenant, lorsque je verrai un cygne, j’en garderai toujours cette vision.
Clara. Sa héron maiden était parfaite. La grâce de ses mouvements me donne encore des frissons.
Un peu de mise en scène, la suite.

Mon autre moi avait, ma foi, de très bons goûts vestimentaires.
« Ne me regarde pas comme ça, moi du passé; puisque je te dis que cette histoire de collier était un coup monté. »
L’étincelante amure de la Reine Vierge, un travail absolument incroyable.
Dans le genre travail incroyable, la sirène fantôme se pose là, elle aussi.
Le final.
Clara, notre bonne fée, et Tamara.

Toutes ces belles choses auront duré un peu plus de 10 minutes. 10 minutes de poésie intense et presque palpable, dont il m’a été terriblement difficile de me détacher pour repartir dans, la, euh, vie.
J’ai vraiment voulu donner le meilleur de moi-même pour ces instants magiques, et même si je suis très loin d’être satisfaite, je me sens sincèrement heureuse et reconnaissante d’avoir pu faire partie de ce merveilleux projet. Merci à tous ceux qui l’ont rendu possible, à ceux qui en ont fait ce qu’il a été : tous ensemble, nous avons frôlé la perfection.

4 commentaires:

  1. J'ai adoré regarder le défiler, c'était vraiment très beau et la musique était parfaite ♥ La robe que tu portais ainsi que celle de la sirène sont vraiment les deux tenues que j'ai préférées. J'aurai tellement aimé les voir en vrai! Je reproche souvent aux défilés (enfin, surtout les défilés lolita) de ne pas développer d'ambiance autour des vêtements qu'ils présentent et c'est tellement dommage, dommage de s'arrêter à l'image du défilé chiant avec une musique inexistante (ou au contraire beaucoup trop connue et connotée) avec des modèles qui ne font que minauder sur scène. En tout cas c'est un superbe travail et je t'envie beaucoup d'avoir eu la chance (mais la chance ça se provoque) de prendre part à ce beau moment, tu étais radieuse ♥

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    1. Merci beaucoup ! Pour la musique, malheureusement, le problème des droits d'auteur joue beaucoup également... Difficile de trouver une musique libre de droits (l'avantage d'avoir ses propres musiciens !), même si je ne te cache pas que j'en ai ras le bol de la Valse des Fleurs.
      Mais oui, je me sens vraiment chanceuse et heureuse d'avoir pu participer à ce défilé, et j'ai vraiment hâte que la vidéo pro sorte enfin pour avoir de beaux souvenirs, musique incluse cette fois-ci.

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  2. Tout avait l'air si beau et si poétique ! Tu étais majestueuse dans ta tenue (qui est d'ailleurs l'une de mes tenues préférées de Clara Maeda). Bravo à vous les filles, un superbe travail ♥

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    1. Merci beaucoup Mila, nous avons toutes travaillé dur à notre échelle, et je suis vraiment contente que cela touche les personne qui suivent le travail de Clara ; elle le mérite tellement !

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