mardi 8 mars 2016

CCXCIII ~ Martius mensis


Il est de retour, mon fougueux cavalier, mars le fossoyeur de ténèbres, mars déchirant le ciel pour y fulminer ses orages de neige et d’azur… Il me semble que c’est l’empyrée tout entier qui éclate et nous foudroie de sa prunelle de diamant ; et sa tempête vibre dans chaque fibre de ma chair ; et je tempête avec lui… ! Toute la lumière du monde se rétracte dans un éclat de givre dont la convulsion réveille la terre et lui arrache son escarboucle ; bientôt la fleur naîtra de ce froid scintillement qui transmue la pourpre chthonienne en sève bouillonnante. 

Je craignais que la douceur de cet hiver ne me rende ce mois de mars fade et douceâtre ; j’ai beau l’adorer de tout mon être, je sous-estime toujours la puissance de son caprice – d’où, sans doute, la force du transport qui m’anime sitôt que disparaît le lugubre février.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Transparent White Star