Je n’ai pas du tout le temps en ce moment de reprendre correctement mon blog-bis sur le thé (une pensée pour ce mort-né), mais j’avais tout de même envie d’écrire un peu sur cette divine boisson. Maintenant que mes réserves colossales ont diminué (j’en possédais presque 3 kilos il y a un an et demi), je me restreins à acheter un thé par mois, l’accordant ainsi à la saison, à l’humeur, bref, à la contemplation et à la réflexion. Voici ma sélection estivale, pour perpétuer le souvenir de son éclat alors qu’octobre approche.
Pour fêter mes vacances dans le Sud, je me suis offert un thé vert dans une épicerie orientale de Marseille. Le mélange est assez aisé à reproduire (une pensée pour mes amies bricoleuses) : un bon
gunpower, des pétales de rose et d’hibiscus, de l’anis étoilé, de la cannelle, des baies roses, des graines de cardamome, bref, un joyeux fourre-tout.
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Fourre-tout avec des filtres ridicules pour cacher le caractère pourri de cette photo en basse luminosité. |
J’ai du mal à apprécier les thés noirs épicés, qui m’écœurent très vite (sans doute parce qu’on leur ajoute presque systématiquement des agrumes, à la Russe), mais les thés verts et piquants, eux, m’exaltent. En rentrant à Paris, un peu perdue et triste, ce fut un plaisir de me replonger dans mes aventures provençales, entre calissons, fleurs confites, et ce thé vert, donc. Je pense que tout le monde devrait avoir un de ces mélanges maison chez soi, pour les jours ténébreux.
AOÛT
Août est pour moi le mars de l’été, rude, sauvage, avec ses bourrasques imprévisibles et ses orages déchaînés. J’eus envie d'un mélange tendre et aquatique pour atténuer un peu toute cette violence, et je choisis le thé blanc Paï Mu Tan
pêchers en fleurs, à la fleur de pêcher, de chez Dammann.
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Avec un bourgeon qui se balade de temps à autre, histoire de. Puisqu’on vous dit que c’est du thé blanc. |
Dammann, c'est un peu mon éternelle déception. Trop cher, trop artificiel, trop « je joue sur mon prestige ». Ce thé blanc n’a pas manqué à la règle. Le Paï Mu Tan est plutôt médiocre, complètement noyé sous les arômes qui lui furent ajoutés. La majorité des thés blancs parfumés sont vraisemblablement destinés à écouler des stocks de thés quelconques… Rien qu’en ouvrant la boîte, j’étouffe sous le parfum des fleurs, c’est le supplice d’Héliogabale dans du fer-blanc… Bref, je boude Dammann. Mais je me connais, je leur céderai encore, comme souvent.
Celui-ci sera peut-être différent des autres…
SEPTEMBRE
Lorsque l’on visite Strasbourg et que l’on est gourmand, on va
au fond du jardin (oui, nul n’a le choix). Là-bas, on se sent sous le charme du décor, des madeleines, et de la sélection de thés maison. Si, le jour de ma visite, je me laissai tenter par le parfum des roses, je choisis de rapporter dans mon agonie estivale et parisienne un mélange thé noir/thé vert (quitte à tomber dans l’hérésie des thés parfumés, j’y chute à fond), lui-même mêlé à des prunes compotées et à de la cannelle…
Souvenirs d’écolier.
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Ces filtres sont en fait un hommage déguisé aux années 70. Si, si. |
Doux, cuivré, chaud, sans être un complet chef d’œuvre, il réconforte, mais surtout, ce qui est très appréciable, les parfums n’empiètent pas les uns sur les autres, et se répondent parfaitement. Si vous n’avez pas la chance de passer par le Grand Est, il me semble que la boutique livre également à domicile…
ET ENSUITE… ?
Cette année, pour l’automne, j’ai des envies mystiques (
sans blague, entends-je dans mon dos
… chut). Le thé d’octobre a peu de chances d’être parfumé, j’hésite entre un Lapsang Souchong bien corsé ou un bon et beau sencha, dont les vapeurs subtiles se suffiront à elles-mêmes. Pour novembre, je cherche des parfums lourds et amers, quant à décembre, ultime vertige avant le retour de la lumière… pourquoi pas du yuzu, pour accompagner les lassants zestes d’orange et de bergamote.
Si vous avez des suggestions, les commentaires vous sont grand ouverts !