vendredi 12 août 2016

CCCXXI ~ Cumulus


— Qui aimes-tu le mieux, homme énigmatique, dis ? Ton père, ta mère, ta sœur ou ton frère ?
— Je n’ai ni père, ni mère, ni sœur, ni frère.
— Tes amis ?
— Vous vous servez là d’une parole dont le sens m’est resté jusqu'à ce jour inconnu.
—Ta patrie ?
— J’ignore sous quelle latitude elle est située. 


— La beauté ? — Je l’aimerais volontiers, déesse et immortelle.
— L’or ?
— Je le hais comme vous haïssez Dieu.
— Eh ! qu’aimes-tu donc, extraordinaire étranger ?


— J’aime les nuages… les nuages qui passent… là-bas… là-bas… les merveilleux nuages ! 

Charles Baudelaire, « L’Étranger », in Petits poèmes en prose.


Photographie, mise en scène, maquillage : Marion Saupin.

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J’avais déjà rencontré Marion à l’occasion d’une séance pour la coiffeuse géniale Margaux et la jeune marque Osbo, et même si le résultat état loin de mes habitudes (ou peut-être justement grâce à cela), je sortis enjouée de cette première collaboration. J’apprécie son regard, pour moi proche de Magritte – ce n’est sans doute pas un hasard si elle a repris le fameux chapeau melon vu de dos dans ses Fragments de rêves – avec un juste mélange de douceur et de bizarre, un minimalisme non dénué de fantaisie. Or, Marion aime les nuages, et voulait depuis longtemps leur consacrer une série. Sévères sans être austères, naïfs sans être niais, ses nuages flottent de-ci de-là, un brin capricieux, et je les aime plutôt bien.

Bref, je vous invite vraiment à parcourir les différentes galeries de son site, Marion portant très joliment ses influences surréalistes et oniriques dans son travail.

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